- Les enseignants doivent être mieux payés pour un bon apprentissage
Les enseignants méritent un salaire qui reconnaisse leur contribution unique au bien-être de la société toute entière. Côté finance, nous n’avons pas assez de données pour produire des moyennes régionales, mais nous avons certaines données nationales sur le salaire des enseignants en pourcentage des dépenses totales de l’éducation. Selon les dernières données disponibles (2017), le pourcentage dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire variait de plus de 72 % au Guatemala à 42 % au Pérou.
Mais, le fait qu’un pays dédie une grande part de ses dépenses de l’éducation aux enseignants ne signifie pas que ces enseignants reçoivent le salaire qu’ils méritent, surtout lorsqu’ils sont confrontés à des conditions de travail très difficiles, comme le montre le ratio élèves-enseignant (REE).
- Nous avons besoin d’un nombre suffisant d’enseignants efficaces pour bien enseigner à tous les enfants
Ceci nous amène à la troisième composante nécessaire à un enseignement durable : un nombre suffisant de bons enseignants. Les données de l’ISU montrent une gamme extraordinairement variée de ratio élèves-enseignant dans le monde, de l’incroyable ratio dans le primaire de 58 élèves par enseignant au Rwanda, à tout juste 9 élèves par enseignant à Cuba. Sur les 20 pays affichant le nombre le plus élevé d’élèves par enseignant, 16 sont des pays d’Afrique subsaharienne.
S’il n’est pas surprenant de constater des ratios plus faibles dans les pays les plus riches et des ratios massifs dans les plus pauvres, certains pays à faible revenu ou revenu intermédiaire s’en sortent relativement bien. Le Costa Rica, la Géorgie et le Liban, par exemple, comptent une douzaine d’élèves ou moins pour chaque enseignant. Il apparaît pourtant clairement que de nombreux pays ont désespérément besoin d’un plus grand nombre de bons enseignants pouvant dispenser des leçons efficaces, en particulier dans le cycle primaire et le premier cycle du secondaire, là où les enfants ont le plus besoin d’un soutien individuel.
- Les enseignants ont besoin de conditions de travail décentes
Enfin, il faut prendre en compte les conditions de travail dans les salles de classe auxquelles sont confrontés les enseignants et leurs élèves. Vous imaginez devoir enseigner dans une classe de plus de 50 élèves sans électricité, eau potable ou accès à des installations sanitaires de base (lavabos, toilettes) ?
Les données de l’ISU les plus récentes sur l’indicateur 4.a.1 de l’ODD montrent qu’un trop grand nombre d’enseignants sont confrontés à des conditions de travail difficiles. Par exemple, deux écoles primaires sur trois des pays les moins développés n’ont pas d’électricité, et seulement 43 % d’entre elles disposent de lavabos. Moins de la moitié des écoles primaires d’Afrique subsaharienne ont accès à l’eau potable, sans parler de l’accès à Internet ou à des ordinateurs.