La Covid-19 comme élément catalyseur des réformes nécessaires
Pour commencer, les gouvernements et les responsables de l'éducation dans la région devraient s'engager dans la transformation des systèmes éducatifs. Ils devraient fournir un effort conscient pour améliorer les résultats et rendre l'apprentissage pertinent pour les élèves.
Il est temps que les gouvernements de la région réforment leurs systèmes éducatifs, afin de préparer les élèves et s'assurer qu'ils sont en mesure de contribuer au développement économique de leur pays ; et qu’ils sont compétitifs au niveau mondial. Cela nécessite une révision complète des programmes scolaires pour qu’ils reflètent les besoins et les aspirations de la société du 21e siècle et au-delà. Le Ghana a pris les devants à cet égard.
Les politiques éducatives dans cette région sont plus exclusives qu'inclusives. Une politique sur l’intégration scolaire permet à tous les enfants, en particulier ceux qui ont des besoins spéciaux, de s'épanouir et de réussir. L'une des mesures stratégiques dont les gouvernements de la région ont besoin consiste en une politique d’éducation inclusive. Les élèves ne devraient pas être privés des ressources éducatives de base en raison de leur situation géographique, de leur statut socio-économique, de leur milieu familial ou de leurs déficiences physiques ou psychologiques.
En outre, pour pouvoir combler le déficit d'apprentissage et s’assurer que les enseignants soient capables de rattraper les pertes de leurs élèves en termes d'apprentissage, des techniques d'évaluation plus informatives et ipsatives devraient être adoptées par les autorités éducatives et mises en œuvre dans les écoles. Les pays de la région devraient mettre en œuvre des évaluations nationales des élèves du primaire et du secondaire au cours des premières semaines de la réouverture, afin d'éclairer les diverses décisions à prendre en matière d'éducation (pédagogique, didactique, etc.) à tous les niveaux d’intervention, des enseignants au responsables des ministères en charge de l'Éducation.
La bonne utilisation du temps d'enseignement est un enjeu majeur dans la région. Les recherches ont montré qu'il y a toujours un écart entre le temps d'enseignement réel et le temps d'enseignement prévu en raison de l'absentéisme des enseignants, des pauses, du manque de manuels scolaires (qui contraint parfois les enseignants à rédiger des notes détaillées au tableau pour les élèves), etc.
Selon l'Indice du capital humain (2018) (en anglais), un enfant au Ghana passe 2,7 années de plus à l'école qu'un enfant né en Sierra Leone s'ils commencent tous deux leur scolarisation à l'âge de 4 ans. Cependant, il y a un gaspillage de 5,9 années de la vie scolaire du jeune ghanéen, ce qui signifie que l'enfant n'apprend que durant 5,7 années sur les 11,6 années totales passées à l'école.
Dans le cas du jeune Sierra-Léonais, 4,4 années sont des années perdues et l'enfant n’apprend réellement que pendant 4,5 ans. Cette situation est inacceptable et les gouvernements de la région doivent trouver des solutions pour mettre fin à ce gaspillage et cette utilisation inefficace du temps d'instruction.
Enfin, les gouvernements d'Afrique subsaharienne doivent également s'efforcer de renforcer les capacités des enseignants. La pandémie a mis en évidence les insuffisances de nos programmes de préparation et de formation professionnelle continue des enseignants. La plupart des enseignants de la région ne sont pas au fait des nouvelles technologies, ce qui rend difficile la mise en œuvre sans heurts des programmes et des politiques d'apprentissage en ligne et d'EdTech.