Conclusions de l’étude
Outre l'ODD 4, de nombreux documents cadres et initiatives au niveau mondial ont été réalisés autour des compétences du 21ème siècle. Il s'agit notamment des éléments tels que le programme Évaluation et enseignement des compétences du 21ème siècle (ATCS21S), le Collectif pour l'apprentissage scolaire, social et émotionnel (CASEL), le Groupe d'étude sur les indicateurs de l'apprentissage (LMTF) ainsi que l’initiative de l’UNICEF au Moyen-Orient et en Afrique du Nord portant sur l’enseignement des compétences nécessaires à la vie courante et à la citoyenneté (LSCE).
Ces initiatives constituent une base conceptuelle et programmatique solide sur laquelle toute action entreprise par le GPE dans le cadre de l'initiative des compétences du 21ème siècle peut s'appuyer.
Mais qu'en est-il des pays partenaires du GPE ? Quelles sont leurs initiatives, leurs plans et leurs actions pour développer les compétences du 21ème siècle ? Cela a constitué l'un des principaux axes de recherche de cette étude, qui comprenait une analyse des plans sectoriels et des financements du GPE pour leur mise en œuvre dans 15 pays partenaires.
Tous ces pays font référence aux compétences du 21ème siècle (ou à leurs équivalents) dans leurs plans sectoriels, ce qui témoigne de l'intérêt des pays à organiser leurs systèmes pour promouvoir ces compétences.
Les objectifs de l'éducation énoncés dans le plan sectoriel de l'éducation 2016-2030 de la Gambie, par exemple, visent à « favoriser la créativité et le développement d'un esprit critique et analytique » et « faire prendre conscience de l'importance de la paix, de la démocratie et des droits de l'homme, des devoirs et des responsabilités de chacun dans le développement de ces qualités », tandis que le plan stratégique de l'éducation 2014-2018 du Cambodge fait référence au « développement holistique des jeunes cambodgiens ».
Toutefois, seuls trois pays sur les 15 ont inclus des activités liées aux compétences du 21ème siècle dans leurs financements de mise en œuvre de programmes d’éducation. Bien qu'ils puissent mettre en œuvre de telles activités par le biais d'autres ressources, ces éléments laissent à penser qu'il existe un décalage entre la vision et les aspirations relatives aux compétences du 21ème siècle énoncées dans les plans sectoriels et leur mise en œuvre, tout au moins par le biais des financements du GPE.
Cela peut être dû à la perception que les compétences du 21ème siècle sont non essentielles, à un manque de connaissances sur le développement de ces compétences ou à l'idée que d'autres domaines devraient être priorisés. De plus, il semble qu'il y ait un manque de connaissances sur la façon d'aborder leur mise en œuvre au niveau systémique.
Comment inclure les compétences du 21ème siècle dans les systèmes éducatifs
Cela étant, il existe de nombreuses possibilités de combler ces lacunes. En ce qui concerne plus particulièrement les évaluations de l'apprentissage, la Brookings Institution, en coopération avec les bureaux de l'UNESCO à Bangkok et à Dakar, a coordonné des « mini-études » dans les 15 mêmes pays partenaires, afin de comprendre quels outils d'évaluation, le cas échéant, ces pays utilisent en classe et au niveau national pour cibler directement ou indirectement les compétences du 21ème siècle.
Bien que cette analyse révèle que ces outils ne sont pas spécifiquement conçus pour mesurer les compétences du 21ème siècle, il est possible d'y apporter des modifications pour que ces compétences puissent y être évaluées. Cependant, cela nécessiterait un travail bien plus approfondi afin d’appréhender la nature et le développement des compétences du 21ème siècle ainsi que pour contribuer à leur intégration dans l'ensemble du système éducatif.
Plusieurs partenaires du GPE ont entrepris un travail important dans ce domaine, notamment des travaux conceptuels, l'élaboration de programmes d'études et de matériel didactique, des programmes de formation des enseignants, des initiatives d'évaluation et de mesure, des programmes visant à mettre les jeunes en contact avec les employeurs et à les aider à identifier des possibilités d'emploi, et des efforts de sensibilisation.
Malgré cela, les connaissances et l'expérience sur la façon d'aborder la mise en œuvre au niveau de l'ensemble du secteur ou du système, notamment les cadres et les directives techniques pour le faire, font défaut.
Il faut pour cela mener des recherches supplémentaires, partager les connaissances, renforcer les capacités et mener des actions de sensibilisation sur les implications de l'intégration et de la promotion des compétences du 21ème siècle dans l’intégralité d'un système éducatif, et tout particulièrement dans les pays en développement.
Quel rôle peut jouer le GPE ?
Les conclusions de cette étude ont fait ressortir un certain nombre de possibilités que le GPE pourrait envisager pour promouvoir l'intégration des compétences du 21ème siècle dans son soutien aux systèmes éducatifs des pays en développement.
Le principe général qui les sous-tend est que le GPE, en mobilisant le Partenariat dans son ensemble, peut mettre en place une concertation et un plaidoyer au niveau mondial, ainsi que des financements et des investissements dans le domaine de la connaissance pour aider les pays partenaires à réaliser leurs ambitions politiques portant sur les compétences du 21ème siècle, en particulier au niveau systémique.
Ainsi, en diffusant largement cette étude descriptive par exemple, le GPE pourrait envoyer un signal fort sur sa disponibilité à accompagner les pays partenaires intéressés à faciliter l'acquisition des compétences du 21ème siècle par leurs enfants et leurs jeunes.
Par ailleurs, le GPE a la possibilité de participer plus activement aux concertations mondiales et aux activités de plaidoyer portant sur les compétences du 21ème siècle, en soulignant, dans le cadre de ces échanges, l'importance d'une approche systémique des compétences du 21ème siècle.
Le GPE peut également promouvoir la recherche sur la manière de mettre en pratique les politiques relatives aux compétences du 21ème siècle et d'intégrer ces compétences dans l'ensemble du système éducatif. Ces travaux devraient s'appuyer sur les recherches et les cadres existants, mais être davantage adaptés aux réalités des pays en développement. Par ailleurs, pour appuyer un tel effort, le GPE peut mobiliser le partenariat dans son ensemble.
Il peut également appuyer les travaux menés aux niveaux régional et mondial pour promouvoir le renforcement des capacités, l'échange de connaissances et l'innovation dans le cadre des compétences du 21ème siècle, en mobilisant notamment son mécanisme de financement d'activités de partage de connaissances et d'innovations (KIX) à cette fin.
Cette étude descriptive et les possibilités qui y sont présentées constituent un point de départ pour le processus de concertation au sein du GPE dans le cadre de l'élaboration de son prochain plan stratégique.
A travers l’examen de cette contribution et d’autres, le Partenariat devrait s’interroger sur la manière dont il pourrait contribuer à faire en sorte que les systèmes éducatifs encouragent l’apprentissage des multiples compétences dont les enfants et les jeunes ont besoin pour s'épanouir dans le monde du 21ème siècle.