Avec le soutien technique initial de l'équipe de recherche de l’initiative Data Must Speak (DMS) et de nos partenaires, les statisticiens des ministères de l'éducation peuvent développer leurs compétences pour établir des corrélations entre les données au sein du système d'information sur la gestion de l'éducation (SIGE) de leur pays et rapporter régulièrement les tendances aux décideurs politiques.
Leçons apprises des corrélations établies entre les ensembles de données administratives
L'équipe de recherche de l'initiative DMS d'UNICEF Innocenti a travaillé en étroite collaboration avec des partenaires des ministères en charge de l'Éducation pour co-produire et mener des analyses approfondies de leurs données administratives.
Tout d'abord, nous avons lié les informations scolaires au fil du temps, ce qui nous a permis de répondre à des questions importantes sur les tendances en matière d'apprentissage, comme combien de filles et de garçons étaient inscrits dans chaque classe sur plusieurs années consécutives, par exemple. Cela a permis de suivre les cohortes d'élèves et de savoir quelles écoles réussissaient à la fois à retenir et à faire passer les élèves au niveau supérieur.
L'équipe de recherche a également lié les données du recensement scolaire aux données des examens pour déterminer quelles écoles étaient les plus efficaces pour préparer les élèves à l'évaluation.
Sur la base de ces données, les principaux apports pédagogiques (les manuels scolaires, le nombre d'enseignants, par exemple) pourraient ensuite être liés aux performances des élèves pour nous aider à comprendre l'état des lieux actuel de l'éducation, ainsi que les défis et les méthodes pour améliorer la rétention scolaire et l'apprentissage.
Au Togo, la recherche menée dans le cadre de l’initiative DMS a indiqué que les filles étaient plus susceptibles d'être promues en classe supérieure et d'obtenir de meilleurs résultats aux examens lorsque leur enseignante était une femme. Il s'agit ici d'un constat important car, le recrutement de plus d'enseignantes pourrait contribuer à éliminer l'écart entre les genres dans le domaine de l'éducation dans le pays.
À Madagascar, au Népal et au Togo, l’équipe de recherche a analysé la relation entre le ratio élèves-enseignant et les performances scolaires, ce qui a informé les ministères de l'éducation des avantages éducatifs potentiels du recrutement de plus d'enseignants. Les rapports de tous les pays ayant participé sont publiés sur notre site Web.
L'approche de co-création de l’initiative DMS permet également de documenter les meilleures pratiques et formuler des recommandations sur la manière d'améliorer la collecte, le nettoyage, le croisement et l'analyse des données globales des SIGE.
En Côte d'Ivoire et au Ghana, ces recommandations ont suscité une initiative visant à créer des documents d'identification scolaire uniques permettant ainsi de faire facilement la liaison entre les informations scolaires recueillies au fil du temps.
L'avenir de la recherche avec des ensembles de données scolaires
L'intégration d'autres ensembles de données dans les SIGE nationaux pourrait ouvrir de nouvelles opportunités. Le suivi du secteur de l'éducation pourrait être amélioré en ajoutant de nouvelles couches d'informations dans le SIGE.
Au Niger par exemple, l'équipe de recherche de l’initiative DMS a lié les informations sur les écoles aux données locales sur la pauvreté pour comprendre les contextes dans lesquels les écoles fonctionnent. Cette approche pourrait être appliquée systématiquement dans tous les pays pour mesurer les inégalités socio-économiques dans l'éducation ainsi que pour suivre les progrès.