Seulement quelques jours se sont écoulés après la Conférence de reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation à Bruxelles, et je suis encore sous le choc de cette journée historique. Jamais, avant la Conférence de ce 26 juin, le monde n’avait engagé autant de ressources matérielles et politiques dans le but d'offrir une éducation de qualité à des millions d'enfants des pays les plus pauvres au monde.
Nous voyons dès à présent, et verrons certainement de plus en plus dans les mois à venir, que la Conférence de reconstitution des ressources parrainée par la Commission européenne marque un tournant majeur dans le mouvement de l’Éducation pour tous. Ce que la communauté internationale a accompli ce jour-là nous donne des moyens uniques pour relever les défis difficiles et pourtant essentiels de l’éducation tout en augmentant les attentes quant au niveau de pression que nous devons maintenir.
Au nom de toute l’équipe du Partenariat mondial, j'exprime ici ma reconnaissance aux 800 participants venus de plus de 90 pays – dont 40 ministres de gouvernements, des leaders de la société civile et groupes multilatéraux dédiés à l’éducation dans le monde, des professionnels de l'aide au développement travaillant d’arrache-pied sur des programmes éducatifs dans les pays les plus pauvres, des directeurs d’organisations caritatives, des représentants d’entreprises internationales désireux de promouvoir l’éducation et des leaders de mouvements de la jeunesse. Leur présence et générosité a signifié au monde de manière retentissante que l’éducation figurait parmi les principales priorités de la politique mondiale de développement.
Les annonces de contribution dépassent toutes les prévisions
La Conférence a permis 85 promesses de contribution qui totalisent 28,5 milliards $US en nouveaux engagements destinés à l’éducation dans le monde pour la période 2015-2018, une somme bien supérieure à tous nos espoirs.
Ce total est constitué de 2,2 milliards $US de promesses de contribution de la part des pays bailleurs, 26 milliards $US d’engagements des pays en développement à allouer une part accrue des dépenses de leur budget intérieur à l’éducation, de promesses de dons de nombreuses organisations de la société civile et multilatérales, des deux premières contributions philanthropiques privées dans l’histoire du Partenariat mondial et de la toute première promesse d'une ressource innovante de financement, des modalités de prêts à taux réduits de la part de la Banque islamique de développement pour une valeur de plus de 400 millions $US.
Plus encore, la journée a également permis d'élaborer sept appels à l’action axés sur des domaines d’importance critique sur la voie d’une éducation de qualité pour tous les enfants des pays pauvres.
Les pays en développement ont ouvert la voie
La Conférence a essentiellement laissé la place aux pays en développement qui se sont engagés à des niveaux record de financement supplémentaire de l’éducation au sein de leur budget national. Il y a quelques mois, nous avions fixé un objectif de 16 milliards $US pour ces engagements. Le 26 juin, les pays partenaires ont largement dépassé ces attentes déjà ambitieuses.
Ce record est une déclaration forte et riche en inspiration auprès de leurs citoyens et du reste du monde. Par leurs actions, les pays en développement partenaires affirment leur intention de participer au renforcement des capacités dans le domaine de l'éducation, et d'atteindre, à plus long terme, leur autonomie au fur et à mesure de leur consolidation économique et sociale. Nous devrions tous en prendre bonne note et leur emboîter le pas.
Les promesses de contribution des pays bailleurs – Australie, Belgique, Danemark, Commission européenne, Finlande, Allemagne, Italie, Japon, Norvège, Suède, Royaume-Uni et États-Unis – au Fonds du Partenariat mondial représentent une augmentation de plus de 600 millions $US, soit 40 pourcent, par rapport à la conférence de reconstitution des ressources de Copenhague de 2011. C’est une excellent départ sur la voie de l’objectif fixé à 3,5 milliards $US pour les engagements des bailleurs au cours de la période de quatre ans de reconstitution des ressources du Partenariat. Nous nous réjouissons des engagements à venir dans les prochains mois.
En tant que Présidente du Conseil d’administration du Partenariat mondial, Julia Gillard a souligné le fait que le succès de la Conférence de reconstitution des ressources constituait un message important destiné à la communauté internationale. Elle a déclaré : « Il s’agit d’un vote de confiance dans la capacité de l’éducation à améliorer la vie de millions d’enfants et d’un signe du leadership éclairé de nos partenaires, des bailleurs comme des pays en développement. Aucune autre organisation ne possède une structure de partenariat qui a su lever des fonds aussi importants de la part des pays en développement. Le Partenariat mondial pour l’éducation offre le soutien systémique à long terme dont les gouvernements ont besoin pour bâtir des systèmes d'éducation stables et efficaces. »
Appels à l’action
Au centre de l’éducation dans le monde ce 26 juin, la Conférence de reconstitution des ressources a su rallier les centaines de délégués autour de sept appels à l'action spécifiques qui constitueront l'axe central du Partenariat mondial pour les années à venir. Ces appels à l’action, approuvés par les délégués de la Conférence, sont les suivants :
- C’est une de nos promesses : l’accès à une éducation inclusive de qualité pour tous les enfants handicapés, qui exhorte la communauté internationale à honorer sa promesse, faite il y a vingt ans, d’offrir aux enfants handicapés l'accès qui leur est nécessaire à l'école et à l’apprentissage.
- Encourager les enseignants sur la voie de l’autonomie, un appel à davantage de ressources pour la formation et le soutien d’enseignants de qualité, ingrédient essentiel d’un bon apprentissage réussi.
- Mobilisation des ressources domestiques, un appel à un investissement public domestique accru dans l'éducation sur les quatre années à venir.
- L’éducation sans délai ,: protéger le droit des enfants et des jeunes à une éducation de qualité dans les situations d’urgence humanitaire et de conflit, la promesse de garantir aux enfants vivant dans des contextes de fragilité le droit à une éducation continue de qualité.
- Investir d’urgence dans l’éducation et la protection de la petite enfance, un moyen éprouvé d'amélioration des résultats de l'apprentissage dans le temps.
- Au-delà de la question de l'accès : accélérer les avancées sur la voie de l’éducation des filles, qui nécessite d’urgence une plus grande parité garçons-filles aux niveaux de l'enseignement primaire et secondaire, avec une attention particulière portée à l’éducation des filles les plus défavorisées.
- Le renforcement de la responsabilité dans l'éducation, un effort pour améliorer et renforcer l’engagement dans la société civile et la collecte de données pour une meilleure transparence et responsabilité des systèmes d’éducation.
Certains verront la Conférence de reconstitution des ressources comme une finalité, un but en soi, mais elle ne fait que marquer un début. Avec une solide réserve croissante de ressources de 2015 à 2018, nous avons l’immense opportunité de réaliser des avancées encore plus substantielles dans des dizaines de nations du monde entier.
La tâche est gigantesque, mais en ce seul jour de juin, un nouvel élan extraordinaire a été donné. Rejoignez-nous dans la recherche des ressources nécessaires qui permettront d'offrir aux enfants du monde un avenir meilleur.