Offrir une éducation de haute qualité aux jeunes du monde entier nécessite la mobilisation de ressources considérables : personnel enseignant et non enseignant, écoles et salles de classe, livres et autres matériels pédagogiques. Les systèmes éducatifs publics dans l’ensemble des pays membres du GPE font l'objet d‘une importante pression financière, en particulier compte tenu de la grande proportion croissante de jeunes en âge d’être scolarisés.
Engager des ressources suffisantes pour financer les systèmes éducatifs est essentiel pour obtenir des résultats de l’apprentissage équitables. C’est pourquoi le GPE fixe comme priorités l’incitation et le soutien des pays en développement partenaires pour que ceux-ci augmentent les dépenses publiques consacrées à l’éducation, parallèlement à la promotion d’un débat efficace et transparent au niveau mondial et local portant sur un financement intérieur de l’éducation accru, efficace et équitable.
La mesure du financement intérieur
Il est tout aussi important de recueillir et de consolider les données financières afin de comprendre les sommes consacrées et dépensées en matière d’éducation. Des données exactes et à jour sur le financement de l’éducation sont une condition sine qua non pour une planification des politiques et un suivi efficaces.
Les décideurs politiques du secteur doivent comprendre de quelles ressources ils disposent (de sources intérieures comme extérieures) et combien il leur faudra dépenser à l'avenir pour atteindre les cibles fixées par les plans nationaux.
Par ailleurs, mesurer le financement intérieur de l’éducation au niveau national est un bon moyen d’évaluer en temps réel dans quelle mesure les États investissent dans l’éducation pour leurs citoyens.
Malgré l’importance des données sur le financement de l’éducation, la communauté éducative internationale, ainsi que les planificateurs nationaux, sont confrontés à des lacunes significatives dans ce domaine. En effet, de nombreux pays à faible revenu ne possèdent pas de systèmes durables pour recueillir, diffuser et analyser ce type de données. Nombreux sont les pays qui ne peuvent pas communiquer de données sur les dépenses en matière d’éducation de façon fiable et ponctuelle.
L’Institut de la Statistique de l’UNESCO (ISU) constitue actuellement la source la plus largement utilisée pour des données sectorielles et financières comparables au niveau international. L’ISU publie 18 indicateurs annuels relatifs au financement de l'éducation. Cependant, la régularité de la communication des données à l’ISU par les pays en développement est variable, et les données du financement intérieur ne sont pas toujours disponibles pour nombre d’entre eux et souvent publiées avec un retard de deux ou trois ans.
L’indicateur du GPE
Reconnaissant l’importance d’une disponibilité ponctuelle des données, le Conseil d'administration du GPE a mandaté le Secrétariat pour développer un indicateur mesurant la proportion de pays en développement ayant sécurisé un niveau durable de financement intérieur de l’éducation équivalent ou supérieur à 20 % du budget national. Cet indicateur est au cœur du cadre de suivi et évaluation du GPE et fournit l’Indicateur 10 de notre Cadre de résultats.
En bref, l’Indicateur 10 calcule la part des dépenses allouées à l’éducation parmi les dépenses publiques totales (hors charges au service de la dette) :
- Les dépenses publiques dédiées à l’éducation (numérateur) sont la somme (i) des dépenses d’éducation par tous les ministères et services nationaux, (ii) des dépenses d’éducation au niveau décentralisé (c’est-à-dire par les États et/ou les autorités locales) ; et (iii) de la contribution de l’employeur aux bénéfices sociaux non salariaux (si ceux-ci ne sont pas directement prélevés sur le budget du ministère de l’éducation).
- Les dépenses publiques totales (dénominateur) comprennent toutes les dépenses enregistrées dans le budget actuel et en cours d'élaboration, à l'exception des charges au service de la dette. Il importe, pour garantir que l’indicateur reflète la priorité fixée par l’État en matière d’éducation au sein des ressources dont il contrôle l’allocation, que le dénominateur (dont les dépenses courantes et en capital) exclue les charges au service de la dette.
L’indicateur du GPE considère les dépenses réelles plutôt que budgétées ; lorsque les données relatives aux dépenses réelles ne sont pas (encore) disponibles, le Secrétariat exploite les données du budget ajustées au moyen d’un taux d’exécution calculé à partir des données passées les plus récentes disponibles.
Il convient de remarquer que l’approche de collecte des données du GPE est quelque peu différente de celle qui est traditionnellement utilisée par l’ISU. La méthodologie du Secrétariat se fie uniquement aux chiffres contenus dans les documents budgétaires publiés, alors que l’ISU travaille directement avec les pays pour compiler les données relatives aux dépenses d'éducation au moyen d'une enquête annuelle.
La collaboration avec l’ISU
Les exercices de collecte de données de 2016 et 2017 menés par le Secrétariat ont apporté des informations substantielles sur le financement intérieur de 49 pays et États partenaires du GPE et mis en lumière des possibilités de partenariats renforcés entre le GPE et l’ISU. En soutien aux efforts mondiaux pour pallier les lacunes en termes de données relatives aux finances de l'éducation, le Secrétariat a mené une étude afin de comparer les méthodologies d’indicateur de l’ISU et du GPE. Il s’agissait d’évaluer la faisabilité d’une collaboration renforcée entre les deux organisations. L’étude a montré que les méthodes de calcul du périmètre des dépenses relatives à l’éducation des deux organisations (le numérateur de l'Indicateur 10) étaient largement alignées et a proposé une voie de collaboration plus efficace afin de produire des données sur le financement intérieur plus solides.
Parmi les principaux résultats de ce processus, on note un accord signé entre l’ISU et le GPE en mai 2017 permettant d’intégrer la collecte des données pour l’Indicateur 10 dans les processus de l’ISU. Les deux méthodologies sont en effet complémentaires : si l’approche du GPE permet une collecte et un traitement rapides des données, le système de l’ISU comporte des mesures intégrées de contrôle qualité permettant une validation au niveau national avant la communication des données. Ainsi, l'harmonisation des efforts GPE-ISU devrait considérablement améliorer la ponctualité, la qualité et la couverture des données sur les dépenses publiques consacrées à l’éducation.
L’exploitation des données
Désormais, le Secrétariat utilisera ces données financières pour fournir un soutien technique aux pays en développement, adaptant ses efforts de renforcement des capacités afin de plaider pour un niveau de financement accru, une meilleure efficacité des dépenses de l'éducation et de meilleurs systèmes d'information et de communication des données.
Ces données sont également susceptibles de promouvoir la collaboration et renforcer le dialogue entre les ministères en charge de l'éducation et les ministères des finances, favorisant ainsi une plus grande transparence pour permettre aux organisations de la société civile de s’impliquer dans les négociations relatives au budget.
Les données de l’Indicateur 10 seront également utilisées pour informer un processus plus robuste de promesses de contribution des pays en développement au cours de la prochaine reconstitution des ressources du GPE. Les promesses de contribution seront basées sur les données recueillies (normalisées), ce qui améliorera la fiabilité et la comparabilité des données et permettra également un suivi cohérent et transparent des progrès sur la voie des objectifs de financement intérieur. Les promesses de contribution seront suivies dans le Rapport sur les Résultats annuel du GPE, parallèlement à leur communication pour l’Indicateur 10.
Pour obtenir l’ensemble des données, l’étude comparative des indicateurs de l'ISU et du GPE ou la méthodologie, merci de contacter l’équipe technique SPP à rmartinez3@globalpartnership.org