Bangladesh : acquérir des compétences professionnelles fait renaître des rêves d'un avenir meilleur
10 juillet 2024 par UNICEF Bangladesh |
Lecture : 4 minutes

Grâce au soutien du GPE et de l'UNICEF, Urmi apprend aujourd'hui à utiliser un ordinateur et acquiert des compétences qui lui permettront de construire un avenir meilleur pour elle-même, sa famille et sa communauté.

Après une demi-heure de marche, Urmi, 16 ans, arrive à l'Institut polytechnique de Cox's Bazar, au Bangladesh. Comme toujours, elle est la première à arriver. Urmi aime profiter de ce moment pour s'entraîner sur l'ordinateur.

Cela fait quelques mois qu'elle s'est inscrite au cours proposé par le Bureau d'éducation non formelle (Bureau of Non-Formal Education - BNFE) avec l’appui du GPE et de l'UNICEF, où elle suit des cours d'informatique et de conception graphique. Elle touche le clavier et a du mal à croire qu'elle se trouve à nouveau dans une salle de classe.

Urmi dans sa salle de classe. Elle aime appeler ses béquilles son amie. Crédit : UNICEF Bangladesh/2024/Mumit
Urmi dans sa salle de classe. Elle aime appeler ses béquilles son amie.
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Maman, comment vais-je faire pour aller à l'école ?

À 12 ans, Urmi a déjà traversé de nombreuses épreuves. Elle perd son père à l'âge de deux ans. Quatre ans plus tard, elle perd une jambe dans un glissement de terrain. Elle voit sa mère, Delwara, élever des chèvres et cultiver des légumes pour élever seule ses trois enfants. Les frais de scolarité commencent à devenir un fardeau, mais surtout, la salle de classe n'est pas un espace sûr pour elle.

À la fin de la 6e année de scolarité, Urmi est contrainte de quitter l'école.

« Personne ne voulait être ami avec moi à l'école. Personne ne me parlait. Ils me disaient toutes sortes de choses », se souvient Urmi. « Je rêvais d'étudier et de trouver un emploi. Mais à cause de mon handicap physique, je ne pouvais pas. »

Delwara a vu combien sa fille cadette avait envie d’apprendre et de travailler. Le rêve d’Urmi, qui était de trouver un sens à sa vie, s'évanouissait, sans aucune alternative de parcours professionnel.

« À ce moment-là, j'ai ressenti beaucoup de douleur. Elle était très triste parce qu'elle ne pouvait pas étudier », se souvient Delwara. « Urmi avait l'habitude de me demander : "Tous les élèves de l'école ont leurs mains et leurs pieds, mais moi, je n'ai pas de jambe. Comment vais-je aller à l'école ?" »

Urmi pets the goats after her mother brought them back from grazing. Credit: UNICEF Bangladesh/2024/Mumit
Urmi pets the goats after her mother brought them back from grazing.
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À Cox's Bazar, près d'un adolescent sur deux en âge de fréquenter le secondaire n'est pas scolarisé. La pauvreté, les normes sociales et les catastrophes fréquentes limitent leurs possibilités de poursuivre leur scolarité. Et pour les enfants en situation de handicap comme Urmi, des obstacles tels que la stigmatisation sociale et un soutien scolaire inadapté rendent le défi encore plus difficile.

En conséquence, leur vie change à jamais. En abandonnant les études, les enfants sont plus à risque de commencer à travailler, de se marier et d'être impliqués dans des crimes tels que la toxicomanie et la violence.

Dans le cas d'Urmi, sa soif d'apprendre ne s'est pas éteinte. Bien que non scolarisée, elle empruntait des livres à ses amis pour lire des contes bengalis et découvrir le monde au-delà du sien.

La seule élève à avoir toutes les bonnes réponses

Quelques années ont passé, et l'année dernière, Faruk, un monsieur réalisant une enquête, est venu chez Urmi et a fait part à sa maman et elle qu’une formation professionnelle gratuite destinée aux adolescents non scolarisés était accessible.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet d’alphabétisation axée sur les compétences pour les adolescents non scolarisés (Skill Focused Literacy for Out of School Adolescents), géré par le BNFE sous l'égide du ministère de l'éducation, avec le soutien du GPE et de l'UNICEF.

Le projet a été conçu pour les adolescents non scolarisés les plus vulnérables (de 14 à 18 ans) de la communauté d'accueil du district de Cox's Bazar. Le projet vise à les doter des compétences de base en lecture, écriture et calcul, ainsi que des compétences professionnelles et nécessaires à la vie pour devenir des citoyens productifs.

Urmi a immédiatement été intéressée.

Urmi

« Depuis toute petite, je rêvais d'apprendre à utiliser un ordinateur. Alors, je me suis inscrite au cours d'application bureautique et de conception graphique. »

Urmi

Le premier jour à l'Institut polytechnique de Cox's Bazar, elle rencontre Masud, un instructeur du département d'informatique et de technologie. Il avait suivi une formation pour alphabétiser les adolescents non scolarisés et leur dispenser une formation axée sur les compétences. Au cours de cette formation, il avait appris à élaborer du matériel pédagogique efficace et à évaluer les compétences des élèves.

Pour déterminer le niveau des élèves, il leur a fait passer à tous une évaluation préalable.

« Urmi a été la seule capable de donner toutes les bonnes réponses », raconte Masud.

Masud guide Urmi pendant les cours. Crédit : UNICEF Bangladesh/2024/Mumit
Masud guide Urmi pendant les cours.
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UNICEF Bangladesh/2024/Mumit

Être autonome

Depuis, Urmi assiste aux cours avec assiduité et s'est fait de nouveaux amis. Elle a acquis nombre de nouvelles compétences, notamment en matière de saisie informatique, d'impression de photos, de création de CV, de présentations PowerPoint et de conception graphique.

rmi et ses camarades de classe discutent pendant une pause à l'Institut polytechnique de Cox's Bazar au Bangladesh. Crédit : UNICEF Bangladesh/2024/Mumit
rmi et ses camarades de classe discutent pendant une pause à l'Institut polytechnique de Cox's Bazar au Bangladesh.
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UNICEF Bangladesh/2024/Mumit

Petit à petit, Urmi retrouve confiance et joie de vivre. Elle sent qu'elle peut à nouveau rêver. À l'issue de la formation, Urmi souhaite ouvrir un magasin d'informatique et proposer des services basés sur les compétences qu'elle a acquises au cours de la formation.

« De cette façon, je pourrai devenir autonome », déclare Urmi.

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