Assemblée générale des Nations Unies : ce que souhaitent les jeunes en matière d’éducation

À l’occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies, quatre jeunes leaders du GPE s’expriment sur ce qu'ils considèrent comme étant des priorités, notamment en matière d'éducation, que les participants au Sommet devraient garder à l'esprit et évoquer durant les discussions.

19 septembre 2023 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 6 minutes
De gauche à droite : Oleksii Druz, Ngimou Victorine Nchokuno, Nir Shrestha et Temilade Salami.
De gauche à droite : Oleksii Druz, Ngimou Victorine Nchokuno, Nir Shrestha et Temilade Salami.

Nous nous sommes entretenus avec des jeunes leaders du GPE avant la réunion annuelle des dirigeants mondiaux et des acteurs du développement qui se tient cette semaine à New York à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Nous leur avons demandé quelles étaient, selon eux, les priorités, notamment en matière d’éducation, que les participants à l’Assemblée générale des Nations Unies devraient garder à l’esprit et qu’ils prévoient de soulever cette semaine dans le cadre de leurs engagements.

Oleksii Druz

Oleksii Druz, Ukraine

Ayant fui en Roumanie durant la guerre en Ukraine, Oleksii y travaille avec la Fondation nationale de la jeunesse où il coordonne des projets pour identifier les jeunes Ukrainiens dans les communautés locales et réaliser des projets éducatifs qui répondent à leurs besoins.

Ngimou Nchokuno

Ngimou Nchokuno, Cameroun

Fondatrice du club Development Fighters, soutenu par l'ONG Women for a Change Cameroun en 2014, elle est membre de mouvements, tels que le Nala Feminist Collective.

Nir Shrestha

Nir Shrestha, Népal

Défenseur des droits des personnes handicapées, notamment d'une éducation inclusive et de qualité pour les enfants handicapés, Nir travaille aussi comme consultant sur plusieurs projets d'éducation inclusive.

Temilade Salami

Temilade Salami, Nigéria

Fondatrice et directrice exécutive d'EcoWarriors, elle a passé les 5 dernières années à diriger un groupe de plus de 200 jeunes écologistes dans 26 pays africains. Membre du réseau UNESCO SDG4Youth, elle a lancé le programme de bourse Climate Education Leaders en Afrique.

De votre point de vue, quels sont les défis et les priorités des jeunes ? Et dans quelle mesure influent-ils sur la réalisation des objectifs de développement durable ?

Oleksii Druz
“L’un des plus gros problèmes, pour nous, concerne l’éducation des enfants et des jeunes dans les zones de conflit. De nombreux jeunes ukrainiens ont été dispersés dans différents pays, mais nous devons continuer de donner la priorité à l’éducation en Ukraine et dans les pays d’accueil par le biais d’une éducation formelle et non formelle. L’inclusion des réfugiés dans les systèmes éducatifs n’est pas bien établie et cela crée d’énormes obstacles pour ceux qui en ont besoin. Par ailleurs, pour les enfants et les jeunes qui ont été laissés pour compte dans les pays touchés par des conflits, les opportunités en matière d’éducation sont aussi très limitées, généralement de moindre qualité et plus coûteuses. Cette situation a un effet direct sur l’objectif de développement durable 4 qui est d’assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et de promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous.”
Oleksii
Ngimou Nchokuno
“La prévalence de normes sociales discriminatoires et de pratiques néfastes expose les filles aux risques d’une éducation médiocre, aux mariages et aux grossesses précoces, au travail domestique, aux abus sexuels, à l’exploitation et à la violence. Ce récit ne changera pas tant que les filles ne sont pas davantage valorisées. Cette situation impacte directement la réalisation de l’objectif de développement durable 5 sur l’égalité des genres ainsi que d’autres objectifs mondiaux puisqu’ils sont tous interconnectés.”
Ngimou
Nir Shrestha
“Obtenir une éducation inclusive, basée sur les compétences et de qualité est le défi majeur auquel les jeunes, dans toute leur diversité, font face actuellement. La fracture numérique, la crise climatique, les conflits et l’instabilité politique, et les systèmes de gouvernance médiocres, notamment dans les pays à faible revenu, ne font qu’aggraver les défis auxquels sont confrontés les jeunes dans leur quête d’un avenir meilleur. Bien que le gouvernement du Népal ait mis en place des mesures pour assurer une éducation inclusive pour les enfants de tous niveaux d’aptitude, le manque d’infrastructures, de ressources humaines formées et un budget restreint ont entravé la mise en œuvre d’interventions appropriées. Ces obstacles ont eu une incidence directe sur la réalisation de l’objectif de développement durable 4. En l’absence d’un environnement d’apprentissage approprié, les enfants en situation de handicap ne peuvent pas accéder à une éducation inclusive et de qualité.”
Nir
Temilade Salami
“Le thème de l’éducation au changement climatique n’est pas assez pris en compte dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, et ce, en dépit du fait que l’éducation est vitale pour faire progresser l’action en faveur du climat. De ce fait, les jeunes qui pourraient jouer un rôle crucial dans la conception de solutions révolutionnaires pour lutter contre le changement climatique, n’ont pas encore eu accès à une éducation axée sur le climat. Au lieu de ça, ils doivent faire face à des obstacles tels que des lacunes en matière de connaissances et de compétences et un financement pour l’éducation au changement climatique qui est inaccessible. Les jeunes à qui on dispense une éducation au changement climatique sont mieux armés pour comprendre et relever les défis liés au changement climatique, puisqu’ils sont dotés des informations nécessaires, des valeurs et des capacités à induire des changements. Il faut donc que l’éducation au changement climatique soit déployée à une échelle considérable pour répondre aux besoins de notre monde.”
Temilade

Quelles sont les actions que d’autres jeunes leaders et vous menez pour relever ces défis ?

Oleksii Druz
“J’essaie de me concentrer le plus possible sur l’éducation non formelle et inclusive pour les réfugiés qui se trouvent dans notre pays d’accueil, la Roumanie, en créant des centres pour les jeunes afin d’y dispenser une éducation non formelle et de promouvoir les droits humains. Une grande partie de ce travail se fait en partenariat avec des organisations de défense des droits humains afin d’inciter le gouvernement à améliorer les écoles et les universités pour les enfants et les jeunes issus de pays touchés par des conflits.”
Oleksii
Ngimou Nchokuno
“Je suis paire-éducatrice au sein du programme gShe depuis trois ans et pour lequel j’ai organisé et animé plusieurs campagnes visant à favoriser l’inclusion de l’éducation sensible au genre dans les programmes scolaires, car c’est ce qui contribuera le mieux à forger la prochaine génération. Je parle aussi aux femmes et aux jeunes mères pour les encourager à scolariser leurs enfants. Toutes ces activités visent à inciter le gouvernement à adopter des politiques qui permettront de réduire ou d’éradiquer la discrimination liée au genre dans mon pays.”
Ngimou
Nir Shrestha
“Pour garantir une éducation inclusive et de qualité pour les enfants en situation de handicap, je me suis mobilisé pour sensibiliser mon entourage : j’ai mené de nombreuses actions de plaidoyer auprès d’agences locales, régionales et gouvernementales pour qu’elles rendent des comptes sur leurs responsabilités. J’ai aussi contribué à amplifier les voix des enfants et des jeunes en situation de handicap sur des plateformes nationales et internationales. En tant que formateur et animateur, j’ai mené des sessions de formation et de sensibilisation sur l’éducation inclusive pour des représentants du gouvernement et non-gouvernementaux. En outre, j’ai endossé le rôle de « testeur » et de militant en faveur de l’accessibilité numérique pour offrir des conseils techniques et garantir l’accessibilité numérique sur diverses plateformes telles que les sites internet, les réseaux sociaux et les applications mobiles.”
Nir
Temilade Salami
“Depuis cinq ans, je continue d’agir pour générer un impact durable localement et mondialement par le biais de mon organisation, Ecochampions. Grâce au Climate Education Leaders Fellowship (association de leaders de l’éducation au changement climatique), nous avons pu former 70 leaders pour la lutte contre le changement climatique en Afrique, qui sont maintenant informés, compétents et préparés. Par le biais d’apprentissages en classe sur mesure et d’activités parascolaires, notre programme a permis de sensibiliser plus de 3 000 enfants à la préservation de l’environnement. J’ai toujours soutenu l’intégration de l’éducation au changement climatique dans les programme scolaires à l’échelle mondiale.”
Temilade

Quelles mesures peuvent prendre les dirigeants mondiaux, le secteur privé et d’autres parties prenantes pour répondre à ces priorités ?

Oleksii Druz
“Les dirigeants mondiaux devraient déployer tous les moyens possibles (financement et usage de leur influence) pour soutenir le secteur de la jeunesse, les organisations non gouvernementales ainsi que toutes les initiatives et tous ceux qui œuvrent pour faire de l’éducation une réalité pour tous. Ils devraient aussi aider les autorités locales à comprendre la nécessité d’intégrer les réfugiés au processus éducatif et ne pas simplement les considérer comme de la main-d'œuvre. Je demande instamment aux dirigeants mondiaux de nous écouter lors du Sommet des Nations Unies sur les ODD.”
Oleksii
Ngimou Nchokuno
“Les chefs d’État et les autres parties prenantes pourraient s’assurer que les filles ont accès à l’éducation, offrir aux femmes des plateformes qui leur donnent les moyens de s’émanciper et d’atteindre une indépendance économique, mettre fin aux violences et aux agressions sexuelles faites aux femmes, garantir que les filles et les femmes ont accès aux services de santé menstruelle et mettre fin aux mariages précoces.”
Ngimou
Nir Shrestha
“Il est important que les dirigeants mondiaux reconnaissent que le coût de l’exclusion est bien supérieur à celui de l’inclusion. Ils doivent prendre conscience de cela. Par conséquent, il est primordial d’investir dans l'accessibilité et des aménagements raisonnables afin de garantir une participation équitable et significative pour tous. En outre, les dirigeants doivent allouer les budgets nécessaires aux études relatives au handicap.”
Nir
Temilade Salami
“Il n’y a pas d‘éducation au changement climatique sans financement dédié au climat. Les dirigeants mondiaux doivent donner la priorité au financement de l’éducation au changement climatique. Les budgets doivent être augmentés pour prioriser une éducation qui donne aux jeunes les moyens d’agir. Le secteur privé a l’immense responsabilité de renforcer les efforts des gouvernements en finançant des projets et des programmes axés sur l’éducation au changement climatique. Ils doivent soutenir les initiatives ou les organisations qui œuvrent en faveur du développement de l’éducation au changement climatique, notamment au sein des communautés vulnérables. Nos systèmes éducatifs doivent s’adapter au changement climatique, surtout dans les régions les plus affectées par la crise climatique. Nos programmes scolaires nécessitent une révision complète pour y intégrer les compétences vertes et les connaissances en matière de climat dont nous avons besoin pour vivre dans un monde qui change. Nous avons également besoin de synergies plus efficaces entre les parties prenantes concernées pour continuer à soutenir conjointement l’intégration de l’éducation au changement climatique.”
Temilade

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Bonjour aux intervenants .Je vous encourage.

Merci et courage , nous voulons vous envoyer un projet sur l'éducation de qualité

Great message 👏

I am learning a lot from GPE. Thank you for sharing important lessons. Education for the 21st century must be multi-dimensional and skills-based. Subjects around health and nutrition and especially healthy eating for children and youth, climate change adaptation, gender rights and good agricultural practices are subjects that must be integrated into school curriculum if we want a sustainable world. At COUNSENUTH, (a local NGO), using participatory approaches and working within formal school curricula, has been able to integrate the following subjects: life skills, gender rights, healthy eating, climate change adaptation with sustainable agricultural practices into 52 Primary and 23 Secondary Schools in Tanzania, as part of extra-curricula activities and using school clubs and have achieved significant successes, thanks to the support from Mastercard Foundation and Irish Aid, whom we thank sincerely for contributing to the improvement of education in Tanzania.

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