Découvrez les histoires inspirantes d'Aridja et Salawa Emmanuel, deux jeunes filles qui continuent d'apprendre malgré les crises qui affectent l'accès à l'éducation dans leurs pays, la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud.
Un nouvel espace d'apprentissage pour Aridja en RDC
Aridja, 11 ans, fréquente l'école primaire d'Esinumbi à Kindu, dans la province du Maniema en République démocratique du Congo (RDC). Elle décrit ce que de nombreux enfants comme elle ont subi alors qu'ils essayaient d'apprendre dans des écoles endommagées ou détruites à cause des fortes pluies et des inondations.
Les élèves et les enseignants à travers la RDC ont dû endurer des conditions d'apprentissage difficiles dans des bâtiments scolaires qui s'effondraient en raison du manque d'investissement, de l'impact des conflits armés ou des catastrophes naturelles.
« Une fois les écoles détruites, saccagées, incendiées, ces enfants se retrouveront exclus du système scolaire. La population ne pourra pas vivre en paix », affirme Jean-Pierre Yoy Bokete, Directeur de l'éducation, Province du Maniema.
Depuis 2020, un financement d'urgence de 20 millions de dollars du GPE a permis de reconstruire et d'équiper des écoles dans les huit provinces les plus touchées par les crises, notamment l'école d'Esinumbi où Aridja et ses camarades peuvent désormais apprendre dans une toute nouvelle salle de classe.
D'ici la fin de 2022, un total de 444 écoles auront été rénovées ou reconstruites, améliorant les environnements d'apprentissage pour des milliers d'élèves congolais de 6 à 17 ans. La construction d'écoles est complétée par la distribution de matériel d'apprentissage pour les élèves et le renforcement des capacités des enseignants.
« Les nouvelles salles de classe me facilitent la tâche : d'abord, je vois un beau bâtiment. J'ai un grand tableau noir sur lequel écrire. Quand j'enseigne, les enfants peuvent suivre facilement. (Il n'y a) plus de distractions. Les enfants ont des places assises. » déclare Mubwana Aimedi, enseignant à l'école d’Esinumbi.
Les taux de scolarisation dans les écoles soutenues a augmenté grâce à la rénovation des bâtiments et la mise à disposition d'équipements plus propices à l'apprentissage.
Une nouvelle chance d'apprendre pour Salawa au Soudan du Sud
Salawa fait partie des millions d'élèves qui, au Soudan du Sud, ont dû faire face à de grands obstacles pour mettre les pieds dans une salle de classe. Le pays enregistre l'une des plus fortes proportions d'enfants non scolarisés au monde, avec environ 3 enfants sur 5 jamais scolarisés ou qui ayant abandonné l'école.
Les conflits prolongés ont été la plus grande contrainte pour le système éducatif. Lorsque le Soudan du Sud a obtenu son indépendance en 2011 après des années de conflit, on espérait que le pays serait exempt de violence. Cependant, les conflits ont de nouveau éclaté en 2013 et 2016, tuant des milliers de personnes et contraignant des millions à se déplacer.
Depuis 2013, plus de 150 écoles ont été utilisées à des fins militaires et un tiers de toutes les écoles ont subi une forme d'attaque.
« En période de conflit, l'éducation aide le pays et la population à se tenir informé. Lorsque les élèves vont à l'école, cela permet de détourner leur attention du bruit des armes et d'éviter qu'ils ne participent à des activités criminelles », déclare Kutio Wilson Martin, Professeur de sciences à l'école de Mongbondo.
Alors qu'un accord de paix a été conclu en 2018, les cas de violence infranationale continues combinés aux chocs climatiques, tels que les inondations et les fermetures d'écoles causées par la pandémie de COVID-19, continuent de menacer l'accès à l'éducation.
Le GPE aide le gouvernement du Soudan du Sud à mettre en œuvre des interventions visant à réduire de 15 % le nombre d'enfants non scolarisés, notamment par la collecte de données, la construction de salles de classe, de nouveaux manuels scolaires et la formation des enseignants.
« Pendant et après un conflit, l'objectif de l'éducation est d'édifier une société pacifique et de former de bons citoyens » affirme Adam Gabriel, enseignant à l'école St. Bakhita. « L'année dernière, nous avons enregistré 1 222 inscriptions et, cette année, nous en sommes déjà à 1 300. Jusqu’à présent des parents viennent encore inscrire leurs enfants à l'école. »