L'attention croissante portée à l'éducation et la protection de la petite enfance (EPPE) revêt une nouvelle forme d’urgence à la suite du Sommet sur la Transformation de l'éducation (TES) des Nations Unies de septembre dernier, dont les appels à l'action ont un lien clair avec l'éducation des jeunes enfants.
La profession enseignante sera une force motrice essentielle dans la mise en œuvre de ces appels à l'action. Un important soutien et le développement de compétences uniques seront nécessaires pour permettre un tel changement, d'autant plus que l’apprentissage et le développement des jeunes enfants se fait plutôt rapidement.
Alors que les enseignants du préprimaire consolident leur expertise en rapport avec les stratégies d'enseignement et d'apprentissage du 21e siècle, l'apprentissage social et émotionnel peut s'avérer une compétence transversale pour enrichir leurs méthodes pédagogiques et constituer une bonne base pour une éducation de la petite enfance plus résiliente.
Avantages de l'apprentissage social et émotionnel des jeunes enfants pour une bonne reprise post COVID-19
Les compétences sociales et émotionnelles font partie de la vie quotidienne et commencent à se développer dès la naissance. Le développement social et émotionnel des enfants consiste souvent en l’établissement de rapports étroits et sûrs avec les autres et en la compréhension de ses propres émotions ainsi que celles des autres au sein de son foyer, de sa culture et de sa société.
Comme d'autres compétences telles que le langage et la cognition, que les enfants commencent à acquérir avant d’entrer à l'école, les compétences sociales et émotionnelles doivent être enseignées et comprises car, elles peuvent avoir un impact positif les unes sur les autres et, mises ensemble, promouvoir l'apprentissage tout au long de la vie et des sociétés pacifiques.
L'apprentissage social et émotionnel met l'accent sur le processus de développement de l'apprentissage et l'usage des connaissances, des compétences et des attitudes pour nouer des relations, prendre des décisions, faire preuve d'empathie, atteindre des objectifs et réguler leurs émotions.
Il a été constaté que des programmes d'apprentissage socio-émotionnel bien conçus rapportent en moyenne 11 dollars US pour chaque dollar dépensé et améliorent les résultats d’apprentissage des élèves, notamment leurs compétences sociales et émotionnelles, leurs résultats scolaires, leur comportement et leurs manières de se conduire en société.
L'apprentissage social et émotionnel est essentiel pour les éducateurs de la petite enfance en vue de soutenir les jeunes enfants lorsqu'ils viennent à l'école pour la première fois, en particulier après la pandémie de COVID-19.
La pandémie a supprimé des opportunités cruciales pour développer les compétences cognitives, sociales, linguistiques et émotionnelles des jeunes enfants, exacerbant simultanément les inégalités préexistantes et ayant un impact négatif sur tous les apprenants, en particulier ceux issus de milieux vulnérables et marginalisés.
La fermeture des écoles durant la pandémie a empêché au moins 7 millions d'enfants en Asie et dans le Pacifique d'accéder à l'enseignement préscolaire. Les enfants y ont également perdu d'importantes opportunités d'interactions sociales et ont, par conséquent, présenté des niveaux de stress accrus dus à divers facteurs, notamment l'isolement, l'incertitude et la peur de l'avenir. Tout ceci a eu un impact négatif sur leur résilience et leurs aptitudes cognitives.