Cet article a été précédemment publié sur le site de l’UNICEF.
Murewa, Zimbabwe – Farirai Gatsi est une élève de septième année qui fréquente l’école primaire de Muneno dans le district de Murewa, au Zimbabwe. Elle doit parcourir environ 5 kilomètres à pied pour arriver à l’école à 6 h 30. Elle est aussi généralement parmi les derniers élèves à partir.
Elle utilise ce temps supplémentaire pour se joindre à une discussion de groupe ou parcourir les manuels à la recherche d’informations qui l’aideront à mieux se préparer aux prochains examens.
« Me lever tôt le matin n’est qu’un petit sacrifice à faire pour avoir de bonnes notes. Le plus important, c’est que j’ai des manuels que je peux désormais utiliser », explique-t-elle, un manuel sur l’agriculture à la main.
L’école de Muneno fait partie des milliers d’établissements primaires de ce pays du Sud de l’Afrique qui compte 15 millions d’élèves à avoir reçu des manuels dans le cadre du programme du Partenariat mondial pour l’éducation mis en œuvre en collaboration avec l’UNICEF et le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire.
Farirai n’a pas toujours été intéressée par l’école. Avant l’arrivée des manuels, les jours d’école étaient les pires pour les enfants de 12 ans. Des bagarres surgissaient fréquemment entre les élèves qui se disputaient les ressources, rares mais indispensables.
Plutôt menue, Farirai se souvient avoir subi de l’intimidation à tel point que l’école était devenue un véritable lieu de supplice plutôt qu’un lieu de savoir.
« Le manque de manuels finissait toujours par créer des conflits. Cela était à l’origine de beaucoup de rapports de force dans la classe. Je suis la plus jeune et relativement menue. J‘en souffrais donc beaucoup, car les plus grands recouraient à la force pour s’emparer des manuels », se rappelle-t-elle. « Maintenant que chaque élève possède ses propres manuels, il n’y a plus d’intimidation. Je peux étudier en paix. »
Contrairement à avant, Farirai ne compte plus seulement sur le travail donné par son enseignant et ne passe plus des heures à recopier ce qui est écrit au tableau.
« Notre enseignant nous renvoie simplement au manuel pour nos devoirs. Je peux aussi étudier davantage en utilisant les manuels pour lire et approfondir mes recherches. Ici, Internet n’est pas fiable. Et même s’il l’était, la plupart des parents n’ont pas les moyens d’acheter un téléphone ou un forfait de données mobiles à leur enfant. Ces manuels sont donc notre principale source d’information pour faire des recherches », précise-t-elle.