Avec les appels à reconstruire en mieux les systèmes éducatifs affectés par la pandémie, une part plus importante du financement national sera nécessaire pour atteindre les objectifs de l'ODD 4, notamment compte tenu des défis posés par l'après-COVID, à savoir garder les écoles ouvertes et assurer la continuité de l'apprentissage.
L'éducation doit bénéficier d'un financement accru en période de restrictions budgétaires
D’après le rapport mondial de suivi sur l'éducation (GEM) 2020 de l’UNESCO, la pandémie de COVID-19 pourrait accroître d'un tiers l’énorme déficit de financement annuel pour atteindre l'ODD 4, passant de 148 milliards à près de 200 milliards de dollars.
On estime que l'aide à l'éducation diminuera de jusqu'à 2 milliards de dollars en 2022 (UNESCO 2020), ce qui impose aux gouvernements des responsabilités encore plus grandes pour assurer un financement national adéquat de l'éducation.
Étant donné la nécessité de donner la priorité à la santé pour combattre la pandémie, les dépenses du secteur social, y compris l'éducation, ne doivent pas être un jeu à somme nulle. Le financement de l'éducation doit rester une priorité politique absolue, car le continent africain dépend de ses ressources humaines pour son développement, ainsi que pour combattre les crises futures.
L'endettement croissant, le ralentissement du PIB en termes réels, y compris la perte de recettes fiscales due à l'impact économique de la pandémie, et d'autres priorités nationales concurrentes ont également entravé le financement efficace du secteur de l'éducation.
Pourtant, un engagement à financer la scolarisation, l'apprentissage et l'égalité des genres est essentiel pour une main-d'œuvre productive, une reprise rapide, la croissance future, le développement et la résilience.
En Afrique, les ménages doivent trouver un équilibre entre répondre aux besoins quotidiens et aux dépenses d'éducation. Les enfants, en particulier les filles, risquent donc d'être exposés au travail et au mariage des enfants lorsque les moyens de subsistance des familles diminuent et que les crises économiques se poursuivent.
En réponse, le Centre international pour l'éducation des filles et des femmes de l'Union africaine a lancé sa campagne #AfricaEducatesHer en septembre 2020 dans le but de sensibiliser les États membres de l'UA, les éducateurs, les organisations de la société civile et les jeunes à la nécessité pour les filles et les jeunes femmes de retourner à l'école, alors que les pays rouvraient progressivement les écoles à travers le continent.
Protéger et accroître le financement national de l'éducation
Pour la plupart des gouvernements africains, les décisions soutenant le financement de l'éducation en période de pandémie doivent être éclairées par des données probantes à même de justifier l'allocation des ressources à ce secteur, face aux priorités concurrentes liées à la santé.
Le financement de l'éducation des filles doit être justifié par une analyse socio-économique solide, étayée par des données d'apprentissage ventilées par sexe.
L'Observatoire du KIX sur les réponses à la COVID-19 dans les systèmes éducatifs africains a publié un rapport sur la Réouverture des écoles en Afrique pendant la pandémie de COVID-19. Le rapport met en évidence les domaines de financement prioritaires dans 41 partenaires du GPE en Afrique, et souligne la nécessité d'accroître les investissements dans l'éducation des filles et des jeunes femmes.