Kenya : investir dans l'éducation pour un avenir meilleur

<p>Le soutien du GPE au Kenya a été inestimable pour garantir au pays d’atteindre l'objectif d’un enseignement primaire universel. Avec l'aide du GPE, le gouvernement du Kenya a entrepris une réforme globale de son système éducatif pour garantir aux filles et aux garçons l'accès à une éducation de qualité.</p>

Kenya : investir dans l'éducation pour un avenir meilleur

Student with school materials in Kenya. Crédit : GPE / Kelley Lynch
Audio file

Points clés

  • Le Kenya ambitionne de devenir un pays nouvellement industrialisé d'ici 2030 et reconnaît qu'une éducation de qualité est essentielle pour y parvenir.
  • Avec le soutien du GPE, le Kenya a réalisé d'énormes progrès, notamment en réduisant de 70 % le coût des manuels, en atteignant la parité filles-garçons en matière de scolarisation des enfants au niveau du primaire. Le renforcement des capacités de 102 000 enseignants a permis d'améliorer les compétences des élèves en mathématiques.
  • Un nouveau système de gestion de l'information a transformé l’offre en matière d’éducation. Les données, désormais à jour, permettent au gouvernement de suivre des indicateurs tels que la fréquentation scolaire, les inscriptions et les affectations du personnel de manière transparente et fiable.
Carte du Kenya

En 2008, le Kenya s'est engagé dans la mise en œuvre d’une vision ambitieuse : devenir une nation nouvellement industrialisée d'ici 2030. Le pays a donné la priorité à la réforme de son système éducatif comme essentiel pour atteindre cet objectif.

Avec le soutien du GPE, le gouvernement du Kenya élimine systématiquement les obstacles à une éducation de qualité.

De la mise à niveau des normes d'enseignement à un meilleur accès aux manuels scolaires et à des installations sanitaires propres et sûres, des efforts particuliers sont fournis pour atteindre les enfants les plus marginalisés, notamment les filles et les enfants réfugiés.

Travailler ensemble pour améliorer le système éducatif

Le GPE et le gouvernement kényan ont développé une relation solide depuis son adhésion au partenariat en 2005, le GPE ayant soutenu les plans d’éducation du pays en mettant à sa disposition de l’expertise et des financements.

Un financement du GPE de 88,4 millions de dollars pour la période 2015-2020 et un financement supplémentaire de 9,7 millions de dollars pour la période 2020-2022 ont aidé le pays à faire des progrès impressionnants vers la réalisation des objectifs de son programme de développement de l'enseignement primaire.

Le plan sectoriel de l'éducation 2018-2022 du Kenya intègre les leçons tirées des initiatives précédentes en matière d'éducation.

Cette stratégie a été saluée par les partenaires de développement et la société civile pour avoir placé le pays sur la bonne voie, en s'attaquant de manière proactive aux défis liés à la gouvernance et la redevabilité.

  • Des élèves de CP attentifs pendant une leçon à l'école de Nyamachaki, dans le comté de Nyeri au Kenya.


    Crédit : GPE/Kelley Lynch

  • Anne Irungu, enseignante à l'école primaire de Nyamachaki, vérifie le travail de ses élèves pendant un cours de mathématiques.


    Crédit : GPE / Kelley Lynch

En plus d'atteindre un enseignement primaire presque universel, le Kenya améliore la qualité et la pertinence de l'éducation.

Le GPE a soutenu le pays dans l'introduction d'un programme basé sur les compétences, ainsi que des évaluations basées sur les compétences qui mettent l'accent davantage sur le savoir-faire que sur le simple savoir et améliore les chances de réussite des élèves.

Générer des données fiables sur l'éducation

Des données de qualité étant essentielles pour transformer l’offre en matière d’éducation et améliorer la gestion du secteur au Kenya. Le suivi des inscriptions, de l'assiduité, de la distribution des manuels scolaires et des besoins en personnel des élèves améliore la planification.

Avec le soutien du GPE, le pays a mis en place le système national d'information sur la gestion de l'éducation. Cette plateforme en ligne génère des données précises et fiables qui permettent au gouvernement de résoudre les problèmes d'efficacité, de responsabilité et de transparence.

Depuis le passage de la collecte de données sur papier à la collecte de données via des moyens informatiques, le pourcentage d'écoles primaires soumettant des données est passé de 60 % en 2015 à 90 % en 2021. De même, les données sur l'enseignement primaire sont désormais publiées chaque année depuis 2016.

« Grâce à ce système, chaque enfant recevra un numéro d'identification unique ... le système peut suivre chaque élève, même s'il est transféré dans une autre école. Et s'il abandonne, nous le saurons et pourrons faire un suivi. Cela nous aidera à élaborer de bonnes politiques pour offrir une éducation de base de qualité à tous nos apprenants. »

Lynn Nyongesa
Ministère de l'éducation

Transformer l'enseignement au Kenya

L'absentéisme des enseignants a été un sérieux problème au Kenya, et a affecté négativement les résultats d'apprentissage. Crédit : GPE/Kelley Lynch

L'absentéisme des enseignants a été un sérieux problème au Kenya, et a affecté négativement les résultats d'apprentissage.

Credit: GPE/Kelley Lynch
Pour réduire cet absentéisme, le gouvernement, soutenu par un financement du GPE, a développé l'outil d’évaluation des performances et du développement professionnel des enseignants (TPAD). Crédit : GPE/Kelley Lynch

Pour réduire cet absentéisme, le gouvernement, soutenu par un financement du GPE, a développé l'outil d’évaluation des performances et du développement professionnel des enseignants (TPAD).

Credit: GPE/Kelley Lynch
Géré par la Commission sur la fonction enseignante, le TPAD permet au gouvernement de contrôler la présence des enseignants, leurs taux de couverture des programmes, leurs performances, connaissances, capacité d’innover et leurs interactions avec les parents d’élèves. Crédit : GPE/Kelley Lynch

Géré par la Commission sur la fonction enseignante, le TPAD permet au gouvernement de contrôler la présence des enseignants, leurs taux de couverture des programmes, leurs performances, connaissances, capacité d’innover et leurs interactions avec les parents d’élèves.

Credit: GPE/Kelley Lynch
Les inspecteurs de l'éducation de chaque comté effectuent régulièrement des visites d’observations des enseignants en situation de classe. Crédit : GPE/Kelley Lynch

Les inspecteurs de l'éducation de chaque comté effectuent régulièrement des visites d’observations des enseignants en situation de classe.

Credit: GPE/Kelley Lynch
Les enseignants doivent également se noter sur leurs connaissances professionnelles et leur capacité à les mettre en pratique, la gestion du temps, leurs innovations pédagogiques et leur créativité, entre autres critères. Crédit : GPE/Kelley Lynch

Les enseignants doivent également se noter sur leurs connaissances professionnelles et leur capacité à les mettre en pratique, la gestion du temps, leurs innovations pédagogiques et leur créativité, entre autres critères.

Credit: GPE/Kelley Lynch
Chaque trimestre, les évaluations des inspecteurs, tout comme les auto-évaluations des enseignants, sont publiées sur le site web de la Commission via le TPAD. Cela constitue ainsi une base de données en ligne que la Commission utilise pour prendre ses décisions.

Chaque trimestre, les évaluations des inspecteurs, tout comme les auto-évaluations des enseignants, sont publiées sur le site web de la Commission via le TPAD. Cela constitue ainsi une base de données en ligne que la Commission utilise pour prendre ses décisions.

Credit: GPE/Kelley Lynch
« Nos décisions sont très objectives maintenant », explique Caroline Mwakisha, directrice de la Commission pour le comté de Mombasa.

« Nos décisions sont très objectives maintenant », explique Caroline Mwakisha, directrice de la Commission pour le comté de Mombasa. « Ce sont leurs performances qui déterminent si nous pouvons les désigner professeur principal ou juste enseignant, par exemple. Nous sommes également en mesure d'identifier les écarts de performance et les points faibles de nos enseignants et mettre en place des programmes de formation spécifiques pour les combler. »

Credit: GPE/Kelley Lynch
« Le TPAD a transformé la profession d’enseignant : elle a enfin obtenu la dignité qu'elle mérite. Et les enseignants d’aujourd’hui sont différents. Ils sont motivés, concentrés et heureux. Ils sont fiers d'être enseignants - ce qui est une belle chose. » Caroline Mwakisha, directrice de la Commission pour le comté de Mombasa

« Le TPAD a transformé la profession d’enseignant : elle a enfin obtenu la dignité qu'elle mérite. Et les enseignants d’aujourd’hui sont différents. Ils sont motivés, concentrés et heureux. Ils sont fiers d'être enseignants - ce qui est une belle chose. » Caroline Mwakisha, directrice de la Commission pour le comté de Mombasa.

Credit: GPE/Kelley Lynch
01 08

Des évaluations des enseignants à l'aide d'un outil appelé Teacher Performance Appraisal Development (TPAD) ont été menées dans 4 000 écoles pilotes, et le programme s'est avéré un tel succès qu'il a été étendu à toutes les écoles primaires du pays.

Le financement du GPE a ainsi soutenu environ 258 000 évaluations d'enseignants, dont 32 700 enseignants dans les 4 000 écoles bénéficiant initialement du projet et 225 300 enseignants supplémentaires dans tout le pays.

Le financement du GPE a également permis de former plus de 102 000 enseignants à l'enseignement des mathématiques. L'usage des compétences acquises à l'issue de cette formation a été suivi et les enseignants ont reçu des commentaires sur leurs performances. Plus de 218 500 cours ont été observés par des agents de soutien aux programmes formés.

La plupart des enseignants ont qualifié le soutien de très utile et les activités d'observation ont été institutionnalisées au sein de la Commission des services aux enseignants (TSC) par le biais du système TPAD.

Davantage d'élèves du primaire excellent en mathématiques

L'amélioration des compétences des enseignants dans l'enseignement des mathématiques et la distribution de manuels ont aidé le Kenya à atteindre l'un des principaux objectifs du programme de développement de l'enseignement primaire, qui était d'améliorer les compétences en mathématiques dans les premières classes.

La proportion d'élèves de CP atteignant le niveau de compétence minimal en mathématiques est passée de 79,1 % à 81,5 % entre 2016 et 2021 (une avancée notable compte tenu des perturbations liées à la COVID-19).

Changer le système éducatif

Le programme de développement de l’enseignement primaire au Kenya a permis d'éliminer nombre d'obstacles à l’apprentissage, notamment l’amélioration de l’assainissement, des normes d’enseignement et l’accès aux manuels.

Des progrès significatifs ont été accomplis en matière d’égalité des genres en particulier, le taux brut de scolarisation des filles et des garçons étant désormais presque égal.

Le financement du GPE a contribué à améliorer les performances scolaires tout en augmentant les taux de scolarisation et de rétention des filles.

Nicholas Gathemia

« La plupart des enfants de notre école viennent des bidonvilles. Un programme comme celui-ci leur donne la chance d’apprendre et de devenir ce qu’ils sont censés devenir. Nous espérons avoir des ingénieurs venant de ces bidonvilles, ainsi que des médecins et des travailleurs sociaux… Ce programme mènera le pays très loin. »

Nicholas Gathemia
Directeur de l'école de Nyamachaki, dans le comté de Nyeri

Le financement du GPE a également soutenu l’octroi de subventions aux écoles afin qu’elles puissent mettre en œuvre les activités décrites dans les plans d’amélioration des écoles.

4 000 écoles en ont bénéficié, dont 1 400 situées dans les comtés arides et semi-arides les plus marginalisés.

Chaque école a reçu une subvention de 5 500 dollars pour réaliser des activités telles que la construction de toilettes, la mise en œuvre de campagne de sensibilisation de la communauté à l’importance de l’éducation des filles et la formation de bénévoles pour assurer la sécurité des filles sur le chemin de l’école.

D'autres activités consistaient à fournir aux filles des bourses d'études, des serviettes hygiéniques gratuites et d’assurer la collecte d'informations sur les filles qui risquent de décrocher, afin de trouver des moyens de les aider à poursuivre leurs études.

« Il existe une corrélation positive entre la performance et le fait d'avoir des installations (sanitaires) propres et fonctionnelles pour nos enfants. »

Dr Belio Kipsang
Secrétaire général, Ministère de l'éducation

D'énormes progrès dans la distribution de manuels scolaires

Il y a quelques années au Kenya, un manuel de mathématiques devait être partagé par au moins trois écoliers, ce qui avait un impact négatif sur leur apprentissage et leurs notes aux examens.

Le GPE a aidé le pays à réaliser une économie de 70 % sur les coûts d'achat des manuels, ce qui a permis de distribuer plus de 10,5 millions de livres de mathématiques aux élèves des classes de niveau 1, 2 et 3, conformément à l'objectif du gouvernement d'améliorer les compétences en calcul dès les premières années de scolarisation.

De plus, les manuels et les guides des enseignants ont été adaptés pour les apprenants souffrant de déficience auditive, de problèmes de vue, de cécité totale et de déficience physique. L'adaptation des manuels pour les rendre accessibles aux apprenants ayant des besoins spéciaux contribue à combler les inégalités.

Cette initiative a permis au pays d'atteindre son objectif à long terme d’« un manuel pour chaque enfant » en seulement deux ans. Au total, 60 millions de manuels scolaires ont été distribués dans les établissements d’enseignement primaire et secondaire à travers le pays, une étape historique pour le secteur de l’éducation.

  • Des élèves reçoivent leurs livres de mathématiques.


    Crédit : GPE / Kelley Lynch

Anne Irungu

« Les élèves aiment les nouveaux manuels. Ils sont attrayants et ont différentes couleurs et images qui suscitent leur intérêt et les aident à se concentrer. Et comme chaque enfant a désormais son propre livre ... chacun travaille plus vite et nous n'avons plus de groupe qui soit à la traîne. »

Anne Irungu
Enseignante à l’école de Nyamachaki dans le comté de Nyeri

Atteindre les enfants réfugiés

Le soutien du GPE a assuré que ces avantages s'étendent au-delà des seuls kényans et que des interventions soient mises en place pour intégrer les enfants réfugiés sud-soudanais dans le système éducatif, tout en adaptant le système d'information sur la gestion de l'éducation pour qu’il puisse les inclure.

Fin 2017, le GPE a travaillé avec le ministère de l'Éducation et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour distribuer des manuels aux réfugiés et aux personnes déplacées dans le camp de réfugiés de Kakuma, dans le nord-ouest du Kenya.

Les manuels avaient bien été entreposés près du camp, mais des problèmes administratifs avaient empêché leur distribution.

  • Une salle de classe bondée dans le camp de réfugiés de Kakuma. Grâce à un financement du GPE et le soutien du HCR, les élèves ont pu recevoir des manuels scolaires.


    Crédit : HCR/Samuel Otieno

  • Deux élèves d'une école du camp de réfugiés de Kakuma au Kenya montrant les manuels qu'ils viennent de recevoir.


    Crédit : HCR/Samuel Otieno

Vers un avenir meilleur

Le GPE et le gouvernement du Kenya continuent de travailler ensemble pour que la vision de devenir un pays nouvellement industrialisé puisse être concrétisée au cours de la prochaine décennie.

Pour obtenir des résultats à grande échelle, le GPE a aidé le Kenya à développer un pacte de partenariat. Le Kenya a donné la priorité à l'amélioration de l'apprentissage, en maintenant l'accent sur le développement du capital humain pour la productivité et la croissance.

Le Pacte de partenariat du GPE pour le Kenya a été élaboré dans le cadre d'un processus consultatif et participatif sous la direction du gouvernement du Kenya, au cours duquel les partenaires se sont engagés à travailler et à soutenir les efforts du Kenya dans la réalisation du programme de réforme.

S'appuyant sur les résultats substantiels obtenus jusqu'à présent, le pays entend relever les défis persistants, notamment les disparités régionales, pour atteindre son objectif d'améliorer l'apprentissage pour tous.

Le pacte sert également de base pour déterminer les ressources du financement du GPE et mobiliser des ressources supplémentaires. Le Kenya a d'ailleurs reçu un financement de 53,3 millions de dollars pour la transformation de son système et un financement de 2,8 millions de dollars pour le renforcement des capacité dudit système.

Grâce au cofinancement de la Banque mondiale et de la fondation LEGO, le Kenya a débloqué la totalité du financement du fonds à effet multiplicateur de 50 millions de dollars.

Ce financement soutiendra le programme Kenya Primary Education Equity in Learning, réaffirmant l'engagement du GPE à travailler avec le gouvernement du Kenya et ses partenaires pour améliorer l'apprentissage et garantir qu'une éducation de qualité est accessible à tous les enfants au Kenya.

Le GPE soutient le Kenya pour obtenir des résultats en matière d'éducation

Mars 2023