Rwanda : réaliser des progrès en matière d’équité et d’inclusion
Points clés
- Le Rwanda a fait de l'éducation un secteur prioritaire pour soutenir ses objectifs ambitieux de développement et développer une économie de la connaissance qui repose sur une main-d'œuvre éduquée.
- L'accent mis sur l'éducation de la petite enfance signifie que davantage d'enfants profitent d’un bon départ dans la vie et sont prêts à mieux apprendre tout au long de leur scolarité, ont de meilleurs enseignants et plus de salles de classe.
- Avec le soutien du GPE, le pays met l’accent sur l'équité, afin que plus de filles et d'enfants handicapés soient scolarisés et apprennent tout en veillant à ce que la pandémie de COVID-19 n’ait pas un impact très négatif sur l'éducation.
Le Rwanda est l'une des économies à la croissance la plus rapide au monde et vise à devenir un pays à revenu intermédiaire d'ici 2035. Le pays est également un leader mondial en matière d'égalité politique femmes- hommes : en 2019, les femmes représentaient 62 % de son corps législatif national.
Pourtant, le pays est confronté à de redoutables défis. Trois Rwandais sur cinq vivent avec moins de 1,90 dollar par jour. Et bien que le système éducatif ait beaucoup progressé, notamment en matière d'accès à l’éducation, 121 348 enfants et 32 455 adolescents n'étaient toujours pas scolarisés en 2019.
Pour améliorer l'accès à l'éducation, la double vacation est commune pour de nombreux enseignants - une pratique à laquelle le gouvernement a commencé à remédier en construisant des salles de classe supplémentaires et en recrutant davantage d'enseignants. L'éducation est au premier rang des priorités du gouvernement rwandais.
Depuis 2006, avec des financements s'élevant à 241 millions de dollars US, le GPE soutient les efforts du pays en matière d'éducation pour améliorer l'accès équitable à une éducation de qualité.
Se concentrer sur les apprenants les plus jeunes
Les enfants qui vont à l'école maternelle sont mieux préparés pour l'école primaire et obtiennent de meilleurs résultats scolaires. L'éducation de la petite enfance est également l'un des moyens les plus sûrs pour préparer les enfants à l'apprentissage et leur donner une chance de s'épanouir plus tard dans la vie.
Bien que l'accès à l'enseignement maternel soit encore faible, le Rwanda a réussi à y accroître l'accès avec le soutien du GPE et d'autres bailleurs de fonds.
Le nombre d'enfants scolarisés est passé de 24 % en 2018 à près de 30 % en 2019, dépassant ainsi toutes les attentes. Davantage d'enfants vont désormais à l'école maternelle, même dans les districts scolaires les moins performants, où le taux de scolarisation est passé de 10 % en 2014 à près de 19 % en trois ans seulement, réduisant ainsi l'écart avec les districts les plus performants.
Pour soutenir l'éducation de la petite enfance, le Partenariat mondial pour l'éducation a soutenu la formation de plus de 5 500 enseignants du préscolaire ainsi que l'élaboration de kits d'enseignement pour le préscolaire et de matériel pédagogique ludoéducatif.
On peut citer, comme exemple, un programme de « découverte du monde » qui permet d’enseigner les sciences et d'encourager les jeunes apprenants à explorer le monde qui les entoure.
« La raison pour laquelle nous les envoyons à l'école est de les préparer à gérer leur vie plus tard. Je veux qu'ils aillent à l'école pour étudier pour un Rwanda meilleur. »
Dans le but d'améliorer l'accès à l'éducation de la petite enfance, le GPE a soutenu la construction de plus de 400 écoles avec des salles de classe pour le préscolaire entre 2015 et 2018.
La priorité a été donnée aux écoles des régions éloignées et aux districts peu performants, pour permettre aux enfants vulnérables qui y vivent de disposer d’écoles à proximité de leurs domiciles.
Le nombre d'écoles maternelles a augmenté de 70 % entre 2013 et 2018 et le ratio élèves/enseignants s'est amélioré.
« [Le Rwanda] se concentre sur l'enseignement préscolaire parce que nous croyons qu’il est important de préparer les enfants à l’éducation dès leur plus jeune âge. »
Éducation inclusive : promouvoir l'éducation pour tous
Le Rwanda s'efforce d'améliorer l'équité dans l'éducation, en mettant l'accent sur l'éducation des filles et des enfants ayant des besoins spéciaux.
Le GPE a aidé le pays à réduire davantage l'écart déjà faible entre les sexes en termes de scolarisation dans le préscolaire et le primaire. Si l'écart entre les garçons et les filles s'est rétréci, les filles sont toujours plus susceptibles d'abandonner l'école primaire que les garçons.
Les défis que doivent relever les élèves ayant des besoins spéciaux peuvent être énormes, puisque près d'un enfant sur trois ne va pas à l'école. Parmi les obstacles à l'éducation des enfants handicapés figurent le nombre insuffisant d'enseignants formés pour les éduquer ainsi que les longues distances à parcourir pour se rendre à l'école pour les enfants souffrant de handicaps physiques.
En vue d’augmenter les taux de scolarisation et de rétention des enfants ayant des besoins spéciaux, le GPE a aidé le gouvernement à former près de 7 000 enseignants en éducation inclusive en 2018, doublant ainsi le nombre d'enseignants formés l'année précédente, avec pour objectif de former à terme chaque enseignant.
Des salles de ressources pour les enfants handicapés, équipées d'appareils d'apprentissage et de trousses dédiées à l'éducation inclusive ont également été construites pour soutenir l'apprentissage.
Assurer la croissance de l'économie grâce aux sciences et aux mathématiques
L'évolution du gouvernement vers une économie de la connaissance a conduit le système scolaire à se concentrer sur le développement des compétences des élèves en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) et à attirer davantage de filles dans ces domaines. Cependant, le manque d'enseignants qualifiés en STEM, d'équipement et de matériel représente un défi pour la réalisation de cet objectif.
Le GPE a soutenu la publication de 1,6 million de manuels de STEM pour les grandes classes du primaire, la construction de laboratoires scolaires là où il n'y en avait pas, la fourniture de kits scientifiques et la formation des enseignants à leur utilisation.
Le Rwanda s'est également associé à des entreprises technologiques pour introduire les technologies de la communication, la robotique et la programmation informatique dans les salles de classe.
« Il est nécessaire de renforcer la maîtrise des sciences, de la technologie et de la recherche non seulement au Rwanda, mais sur l'ensemble du continent africain. Le gouvernement rwandais est engagé dans plusieurs initiatives nationales et régionales pour qu’on y parvienne.»
L'enseignement des STEM, qui met l'accent sur le développement de la pensée critique et des compétences en matière de résolution de problèmes, soutenu par le récent financement du GPE, aidera tous les élèves, y compris ceux qui ne poursuivront pas d’études dans les domaines STEM.
Se concentrer sur les résultats en évaluant les acquis scolaires
Le ministère de l'Éducation du Rwanda s'oriente vers une culture axée sur les résultats. Cependant, les écoles ne peuvent pas se concentrer sur les résultats sans suivre les progrès et identifier les domaines à améliorer.
C'est pourquoi l'outil d'évaluation des acquis scolaires dans les écoles au Rwanda (LARS) vise à améliorer la qualité de l'éducation en donnant aux décideurs politiques des informations sur les résultats d'apprentissage des élèves et leur niveau de compétence dans les matières principales.
Selon les données du LARS, plus de 40 % des apprenants n'atteignent pas les compétences attendues pour leur niveau scolaire. Par exemple, l'évaluation de 2014 a révélé que moins de la moitié des élèves de CP et de CM 1 disposaient de compétences en lecture et écriture conformes à leur niveau d’apprentissage.
Le LARS a également mis en évidence d'importantes inégalités. Les élèves des zones urbaines, par exemple, ont obtenu de bien meilleurs résultats que ceux des zones rurales.
Pour combler cette lacune et d'autres encore, le GPE soutient la mise de technologies alternatives à la disposition des écoles dépourvues d'électricité ou de connexion à Internet et la construction d'établissements du premier cycle du secondaire dans les zones rurales.
Comme le gouvernement utilise de plus en plus les données du LARS pour éclairer ses décisions et ses plans de politique éducative, le GPE soutient désormais le développement de l'évaluation 2021.
Innover en temps de pandémie
Le confinement à l’échelle nationale visant à prévenir la propagation du coronavirus a contraint tous les jeunes rwandais à rester chez eux, menaçant d'inverser les progrès réalisés en matière d’éducation et d'augmenter le nombre d'enfants qui abandonnent l'école, notamment les filles et les enfants démunis.
Le GPE a agi rapidement, en créant ce qui allait devenir le plus grand fonds d'urgence au monde dédié à l'éducation. Une semaine seulement après avoir reçu la requête de financement COVID-19 du Rwanda, le GPE a accordé 10 millions de dollars US au pays, afin de permettre aux enfants de continuer à apprendre. Le Rwanda est d’ailleurs le premier pays à bénéficier d’un financement d'urgence de ce fonds.
« J'aime étudier tant avec la radio qu’avec la télévision. J'aime particulièrement le programme "Study Time" et les cours en ligne car ils proposent des questions et des explications détaillées. »
Le Rwanda a encouragé l'apprentissage à distance à travers diversses technologies et moyens de communication, tels que les téléphones portables, la télévision, YouTube, et la radio.
Les parents recevaient gratuitement des SMS contenant des informations et des rappels sur les horaires de classe de leurs enfants envoyés par les écoles. Des lignes d'assistance téléphonique pour les parents et les élèves ont également été mises à disposition.
Le soutien du GPE a permis de former les enseignants aux mesures de santé et de sécurité et de lancer des campagnes de sensibilisation sur la prévention des maladies et la nécessité pour tous les enfants, notamment les filles et les enfants handicapés, de retourner à l'école lorsqu'elles seront rouvertes.
En outre, le GPE a financé un programme permettant aux élèves du préscolaire et du primaire de bénéficier de repas scolaires pendant 12 semaines après la réouverture des écoles. Le but était de garantir aux enfants d'avoir accès à des aliments nutritifs pour les aider à mieux apprendre.