NEW YORK, le 22 septembre, 2024 - En cette période de transformation mondiale profonde, le Pacte pour l’avenir a manqué une occasion cruciale de s’engager à enrayer la grave crise de l’éducation qui touche les enfants des pays à faible revenu.
Le GPE se félicite de la déclaration de soutien du Pacte pour l’avenir en faveur des pays en développement afin qu’ils augmentent leurs investissements dans l’éducation et l’acquisition des compétences. Cependant, elle ne parvient pas à définir des actions concrètes pour accroître les investissements à l’échelle mondiale permettant de soutenir une éducation inclusive, équitable et de qualité comme fondement pour la construction d’un avenir meilleur.
Et c’est une occasion manquée. Une population instruite peut stimuler l’innovation, favoriser une croissance inclusive et équitable et apporter des solutions à nos plus grands défis afin d’exploiter les possibilités de l’avenir. Pourtant, une crise catastrophique de l’éducation est en train de priver toute une génération d’enfants et de jeunes dans les pays à faible revenu des connaissances et des compétences dont ils ont besoin pour prospérer au sein des économies et des sociétés de demain. Un enfant sur cinq dans le monde n’est toujours pas scolarisé, et dans les pays à faible revenu, sept enfants sur dix âgés de 10 ans ne sont pas en mesure pas de lire, ni de comprendre une histoire simple.
Malgré l'ampleur de la crise de l’éducation que nous traversons, les dépenses mondiales consacrées à l’éducation restent insuffisantes. Dans près de la moitié des pays à faible revenu, les budgets de l’éducation ont été réduits au cours des quatre dernières années, tandis que l’aide à l’éducation a baissé de deux milliards de dollars américains entre 2020 et 2021.
Dans un monde de plus en plus interconnecté, laisser de côté la majorité des enfants à travers le monde aura des répercussions à l’échelle mondiale. Près de 40 % des employeurs dans le monde entier peinent déjà à trouver la main d'œuvre dotée des compétences dont ils ont besoin. Sans des investissements considérables dans l’éducation, 880 millions d’enfants et de jeunes des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire n’auront pas acquis les compétences nécessaires pour entrer sur le marché du travail d’ici 2030, ce qui menace d’aggraver le chômage des jeunes et de creuser encore plus les inégalités.
Deux ans après le Sommet sur la transformation de l’éducation, l’élan en faveur de l’éducation est au point mort et les progrès escomptés pour atteindre les objectifs de développement durable sont en recul. L’année à venir nous offre deux opportunités cruciales de nous engager à résoudre la crise de l’apprentissage et à libérer le pouvoir transformateur de l’éducation.
La Conférence sur le financement du développement doit établir une voie viable permettant aux pays de financer leur système éducatif, notamment en allégeant le fardeau de la dette. Le Sommet mondial pour le développement social peut permettre de repositionner l’éducation au centre du développement durable et de proposer une vision audacieuse pour répondre à la crise de l’apprentissage en reconnaissant qu’une population instruite est la pierre angulaire du progrès.
Le Partenariat mondial pour l’éducation, en tant que plus grand fonds multilatéral et partenariat pour l’éducation, se réjouit de travailler avec les États membres pour aider à intégrer l’éducation à ces discussions.
Nous ne pouvons pas nous permettre de manquer ces opportunités d’augmenter les investissements dans l’éducation et de promouvoir une génération compétente et autonome qui sera le moteur des économies de demain et qui bâtira un monde plus pacifique et plus durable. Si nous n’agissons pas de toute urgence, nous compromettons cet avenir.