Déclaration de S.E. Jakaya Kikwete, président du Conseil d'administration du GPE et ancien président de la République unie de Tanzanie à l'occasion de la Journée internationale de l'éducation
S.E Jakaya Mrisho Kikwete, Président du Conseil d'administration du GPE au Sommet RewirEd à Dubaï en décembre 2021.
S.E Jakaya Mrisho Kikwete, Président du Conseil d'administration du GPE au Sommet RewirEd à Dubaï en décembre 2021.
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NEW YORK CITY, 24 janvier 2022 - Alors que la pandémie de COVID-19 entre bientôt dans sa troisième année, le courage des enfants qui, à travers le monde, s'efforcent de continuer à apprendre mérite d'être salué.

Nous devrions applaudir ceux qui les soutiennent : leurs parents, les enseignants et toutes les personnes qui travaillent sans relâche pour maintenir les écoles fonctionnelles, s'adapter aux exigences de l'enseignement et de l'apprentissage à distance ou reprendre les cours après plusieurs mois d'interruption.

En cette journée internationale de l'éducation, il est important de rappeler que le monde devrait faire plus, avant que la COVID-19 ne crée une fracture permanente, tant l'écart entre ce que les enfants issus de ménages riches et ceux issus de ménages pauvres apprennent est déjà trop grand.

Déjà avant le début de la pandémie, près de 250 millions d'enfants n'étaient pas scolarisés. Cela était en grande partie dû au fait que leurs familles n'en avaient pas les moyens ou que les écoles étaient trop éloignées ou mal adaptées, en particulier pour les enfants handicapés.

La pandémie de COVID-19 constitue un autre gros obstacle à la scolarisation de ces enfants. Plus de 1,6 milliard d'élèves n'ont pu aller à l'école au cours de la seule année 2020 et près de 24 millions d'élèves pourraient ne plus jamais retourner à l'école. Pas moins de 13 millions de filles pourraient être contraintes à un mariage précoce et forcées d'interrompre leurs études à l'heure où leurs familles luttent pour supporter le coût économique de la pandémie.

Avec le nouveau variant omicron, les possibilités pour aider les familles à assurer la scolarisation de leurs enfants s'amenuisent à un rythme alarmant. En plus des mariages précoces, les enfants de certains pays à faible revenu sont contraints de travailler ou sont recrutés comme combattants, tandis que d'autres se retrouvent coincés dans des foyers où ils subissent des abus et des violences, sans espoir de s'en échapper. Nous devons empêcher que cela ne se produise car, il serait beaucoup plus difficile d'inverser la situation une fois que cela se sera produit.

Les acteurs de l'éducation devraient profiter de ce moment pour redoubler d'efforts et transformer nos systèmes éducatifs, afin que même les enfants les plus isolés ou exclus de nos sociétés puissent apprendre.

Mais au lieu de cela, les budgets de l'éducation sont de plus en plus réduits, mettant en péril les acquis durement acquis, notamment en ce qui concerne la scolarisation des filles. Les deux tiers des pays à revenu faible ou intermédiaire ont réduit leur budget de l'éducation depuis le début de la crise. Pour offrir aux pays partenaires des alternatives à la réduction des dépenses d'éducation, le GPE a rapidement fourni un financement d'un demi-milliard de dollars.

Si nous voulons stimuler le financement de l'éducation dont les pays ont besoin et assurer à 175 millions d'enfants d'apprendre d'ici 2025, le GPE aura également besoin de soutien. En juillet dernier, les bailleurs de fonds ont promis des financements d'un montant total de 4 milliards de dollars au GPE, lors du Sommet mondial sur l'éducation. Toutefois, il manque encore un milliard de dollars pour aider à transformer l'éducation dans près de 90 pays abritant un milliard d'enfants. Combler ce manque serait un signal clair de la volonté d'agir de la communauté internationale.

Un GPE entièrement financé contribuerait à transformer durablement l'éducation et à augmenter de 30 % le montant que les pays à faible revenu peuvent consacrer à des réformes cruciales de l'éducation qui vont au-delà de la simple prise en charge des coûts permanents.

Ces dépenses supplémentaires sont essentielles pour que tous les enfants apprennent à nouveau et pour corriger les inégalités entre garçons et filles. Les avantages de le faire sont immenses. Douze années de scolarité pour chaque fille stimuleraient les économies car, cela garantirait 30 000 milliards de dollars supplémentaires de revenus à vie.

Nous devons nous engager à faire en sorte que chaque jour soit une Journée internationale de l'éducation ; un moment pour réfléchir sur la menace qui pèse sur notre avenir et réorienter notre attention et nos ressources vers la transformation des systèmes éducatifs en faveur des enfants les plus vulnérables.

Fin

S.E Jakaya Mrisho Kikwete, Président du Conseil d'administration du GPE au Sommet RewirEd à Dubaï en décembre 2021.
S.E Jakaya Mrisho Kikwete, Président du Conseil d'administration du GPE au Sommet RewirEd à Dubaï en décembre 2021.
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