Le Conseil d’administration du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) s’est réuni à Dubaï, aux Émirats arabes unis, les 4 et 5 décembre 2024.
S.E. Reem Al Hashimy, ministre d’État pour la coopération internationale des Émirats arabes unis, a ouvert la réunion. Dans son discours, elle a assuré le GPE du soutien continu des Émirats arabes unis. Le pays est le premier du Moyen-Orient à avoir rejoint le GPE en 2018. Depuis, il a confirmé son leadership dans le soutien et l’orientation du partenariat.
Le Conseil a également accueilli et entendu un discours de S.E. le Professeur Nasser M. Alqeeli, ministre adjoint de la Coopération internationale au ministère de l'Éducation du Royaume d’Arabie saoudite. La délégation saoudienne a participé à la réunion du Conseil en tant qu'observateur.
Le Conseil a remercié les Émirats arabes unis d'avoir accueilli cette réunion qui s'est tenue à Expo City, ville où a été adoptée la Déclaration sur le programme commun pour l’éducation et le changement climatique, lors de la COP 28.
Le Conseil a reçu un rapport sur le travail du GPE au cours des six derniers mois, présenté par la Directrice générale, Mme Laura Frigenti. Les approbations de financement du GPE ont atteint le chiffre record de 1 milliard de dollars pour l’exercice 2024, avec des décaissements surpassant également le milliard de dollars.
Les financements du GPE ont été renforcés par 3,8 milliards de dollars supplémentaires provenant de 64 cofinanciers mobilisés par le biais des mécanismes de financements innovants du GPE. Ces réalisations, combinées à des performances améliorées des financements, ont permis de réduire les risques opérationnels et les risques liés à la gestion des fonds. Bien que la situation financière actuelle du GPE soit stable, il a été reconnu qu’à l’approche de la fin de son cycle stratégique actuel, les efforts de mobilisation des ressources doivent se poursuivre.
Étant donné l’importance et la possibilité de mobiliser des ressources additionnelles, le Conseil a pris la décision historique de soutenir la création d’une entité juridique à but non lucratif indépendante basée à Genève, en Suisse, dont la seule raison d’être serait d’appuyer la mission et les objectifs du GPE. Cette entité compléterait les capacités et les dispositions institutionnelles actuelles du GPE, sans les remplacer.
Le Rapport sur les résultats 2024 du GPE a fait ressortir qu’au cours des trois années suivant de mise en œuvre de la stratégie du GPE 2025, le GPE a déjà dépassé les résultats de la période précédente de 5 ans. Il a atteint 253 millions d’enfants, formé 1,9 million d’enseignants, distribué 169 millions de manuels scolaires et assuré la construction ou la rénovation de plus de 36 000 salles de classe.
Les premières indications sur la mise en œuvre des réformes dans les pays partenaires sont prometteuses. Les financements du GPE atteignent leurs objectifs liés à l'accès, à la qualité des apprentissages, et à l’égalité des genres. Soulignons que, depuis 2021, deux fois plus de pays intègrent systématiquement la question de l’égalité des genres dans leurs stratégies sectorielles.
À mi-parcours de la mise en œuvre de la stratégie actuelle du GPE, le Conseil s’est félicité de l’évaluation effectuée par le Réseau d’évaluation de la performance des organisations multilatérales (MOPAN) qui a réaffirmé la pertinence et la valeur du modèle de partenariat du GPE et de son orientation stratégique.
L’évaluation a mis en évidence les progrès significatifs accomplis vers la réalisation des objectifs de la stratégie GPE 2025, mettant en lumière l’efficacité de la riposte du GPE à la pandémie de COVID-19, son succès dans l’intégration de l’égalité des genres dans les stratégies sectorielles, son soutien à un dialogue plus inclusif et sa capacité éprouvée à attirer de nouveaux fonds et partenaires de financement.
De même, le Conseil a reçu des indications précieuses sur les domaines auxquels le partenariat doit prêter une attention continue tels que : améliorer l’efficience, renforcer la communication des résultats, respecter à tous les niveaux les principes fondamentaux de l’harmonisation et de l’alignement, consolider les mesures visant à prévenir les cas d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels, et saisir les occasions de parfaire les contributions du GPE à l’architecture multilatérale.
Le Conseil a également réaffirmé la difficulté pour tout le secteur de mesurer les résultats d’apprentissage et la nécessité d’explorer la façon dont les mécanismes du GPE peuvent soutenir, encourager et renforcer la redevabilité pour accélérer les progrès.
Les agents partenaires du GPE jouent un rôle crucial dans la réalisation des objectifs stratégiques du GPE et le soutien à la mise en œuvre des réformes prioritaires de chaque pays. Faisant suite aux conclusions d’une évaluation indépendante menée sur le processus actuel de sélection des agents partenaires, le Conseil a approuvé une série de révisions proposées visant à renforcer le processus. Il a également demandé au Secrétariat d’élaborer les procédures nécessaires pour mettre en œuvre ces révisions en vue de les déployer aux termes de la stratégie GPE 2030.
Guidé par l’échange enrichissant qui a eu lieu durant les deux séances thématiques consacrées à la transition de l’école au travail, et à l’égalité des genres et à l’inclusion, le Conseil a pris des décisions importantes sur trois aspects essentiels de la prochaine période stratégique.
Tout d’abord, le Conseil a décidé de son champ d’action. Le Conseil a accepté de maintenir le champ d’action du GPE qui est 12 années d’enseignement primaire et secondaire plus au moins une année d’enseignement préscolaire. Il a reconnu que cela pourrait comprendre des interventions fondées sur des éléments probants pour soutenir les programmes destinés aux tout-petits (3 ans et plus) et les programmes axés sur les compétences professionnelles.
Le Conseil a également réaffirmé son engagement à intégrer l’égalité des genres et l’inclusion dans tous les aspects du travail du GPE, notamment en priorisant la lutte contre la violence sexiste et l’inclusion des enfants handicapés et des réfugiés. Le Conseil a reconnu l’importance de la santé et de l’alimentation à l’école.
Le Conseil a décidé, en outre, de renforcer les approches visant à aborder et à atténuer les impacts du changement climatique dans le secteur de l’éducation ; d’explorer des façons de consolider la participation et l’implication des enseignants ; et de trouver des moyens de véritablement mobiliser les enfants et les jeunes.
Le Conseil a également confirmé la priorité accordée aux plus vulnérables et son engagement à ne laisser personne de côté. Il entend continuer de privilégier le soutien apporté aux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ; renforcer le soutien apporté aux enfants et aux jeunes non scolarisés ; favoriser des systèmes éducatifs inclusifs et prenant en compte le genre par le biais d’une optique intersectorielle ; encourager l’équité, l’efficience et le volume du financement national ; et aider les pays partenaires en vue d’améliorer les données sur les résultats d’apprentissage.
Ensuite, le Conseil a convenu des grands principes régissant l’utilisation des financements du GPE pour faciliter l’exécution de la stratégie GPE 2030. Le Conseil a décidé de continuer à prioriser l’aide financière aux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ainsi qu’aux petits États insulaires en développement et aux pays en développement sans littoral éligibles au soutien de l'IDA, selon des critères d’allocation fondés sur les besoins.
Le Conseil a aussi décidé d'explorer des options qui permettraient d’aider les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure de manière ciblée et sous réserve des disponibilités des fonds. Le Conseil a convenu de continuer à utiliser les fonds du GPE pour créer des systèmes éducatifs plus résilients et pour mieux se préparer et répondre aux crises, notamment les crises liées au changement climatique, et prendre des mesures pour renforcer la prise en compte de l’égalité des genres et de l’inclusion dans la transformation des systèmes, en ayant recours à des instruments de financements innovants comme le fonds à effet multiplicateur du GPE.
Enfin, les paramètres stratégiques relatifs aux allocations par pays prévues aux termes de la stratégie GPE 2030 ont été endossés.
La réunion s’est conclue sur une présentation de la campagne de financement pour la période du plan stratégique de 2026 à 2030.
Comme convenu en juin 2024, le GPE devrait lancer sa cinquième campagne de reconstitution des ressources en 2025 et organiser un événement de haut niveau au cours du premier semestre 2026. Sa vision consiste à susciter un changement radical dans le financement de l’éducation pour accélérer la transformation des systèmes éducatifs et garantir un avenir meilleur aux enfants et aux jeunes dans 90 pays partenaires.
La prochaine réunion du Conseil d’administration aura lieu à Douchanbé, au Tadjikistan, en juin 2025.