60 ans après la création de la Campagne mondiale pour l'alphabétisation universelle (1965) par les Nations Unies, les progrès sont au point mort et, pour la première fois, nous risquons fort de voir le nombre d'adultes analphabètes augmenter.
Nous échouons à l'égard de millions d'enfants : tout d'abord, 250 millions d'enfants n'ont toujours pas accès à l'école. En Afrique, cela représente un enfant sur cinq en âge d'aller à l'école primaire.
De plus, l'accès à l'école ne garantit pas l'apprentissage. Dans les pays à faibles revenus faibles et à revenus intermédiaires, 70 % des enfants de 10 ans sont incapables de comprendre une histoire simple.
À cela vient s’ajouter le fait que cette crise de l'apprentissage n'est pas généralement considérée comme telle.
À la veille de la Journée internationale de l'alphabétisation, l'ancien président du Nigéria, S.E. Olusegun Obasanjo, a déclaré : « Mes amis et homologues dirigeants n'ont pas encore semblé saisir pleinement l'urgence et la gravité de la situation. Il est urgent d'accélérer l'action et de la mener à grande échelle. »
Le rôle des dirigeants politiques est de toute évidence essentiel. Il doit s'appuyer sur une compréhension commune du problème et un engagement à mettre en œuvre des plans collaboratifs, axés sur une mission, afin de scolariser chaque enfant et de s'assurer que, ce faisant, ils acquièrent des compétences de base, notamment la capacité de lire et d'écrire.
Pour aider les parlementaires à acquérir cette compréhension et cet engagement, le Réseau parlementaire international pour l'éducation (International Parliamentary Network for Education) a défini cinq mesures pratiques pour contribuer à inverser la crise de l'apprentissage et faire en sorte que chaque enfant apprenne.
1. Reconnaître l'ampleur du défi
Comme l'a souligné le président Obesanjo, la crise de l'apprentissage n'est ni largement comprise ni considérée comme prioritaire.
Dans une enquête récente, 80 % des responsables gouvernementaux ont surestimé le niveau d'alphabétisation dans leur pays et sous-estimé l’impact de cette crise sur les perspectives de croissance et de développement de leur pays.
Les parlementaires peuvent utiliser leur position, à l'intérieur comme à l'extérieur du Parlement, pour aider leurs homologues députés, leur gouvernement et leurs électeurs à comprendre que l'apprentissage fondamental est la pierre angulaire de la réalisation de toutes les autres priorités en matière d'éducation et de bien d'autres objectifs nationaux essentiels.
2. Mobiliser l'ensemble de la société en faveur de l'apprentissage
L'amélioration de la qualité de l'éducation de base exige un effort soutenu de collaboration avec les éducateurs, les prestataires, les fournisseurs de ressources éducatives, les familles et les administrateurs, afin qu'ils s'engagent pleinement dans une transformation à long terme.
D'autres groupes importants, tels que les entreprises et les organisations de la société civile, doivent également contribuer à créer une dynamique, à soutenir l'apprentissage au sein de la communauté et à encourager les gouvernements à donner la priorité à l'apprentissage.