Tirer parti du pouvoir des parlementaires pour mettre fin à la crise mondiale de l'apprentissage

Un plan en cinq points que les parlementaires du monde entier peuvent utiliser pour garantir que l'éducation reste une priorité.

29 octobre 2024 par Neema Lugangira
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Lecture : 4 minutes
Des participants à une session lors des Assemblées annuelles 2024 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale. Crédit : Simone McCourtie/Banque mondiale
Des participants à une session lors des Assemblées annuelles 2024 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale.
Credit: Simone McCourtie/Banque mondiale

60 ans après la création de la Campagne mondiale pour l'alphabétisation universelle (1965) par les Nations Unies, les progrès sont au point mort et, pour la première fois, nous risquons fort de voir le nombre d'adultes analphabètes augmenter.

Nous échouons à l'égard de millions d'enfants : tout d'abord, 250 millions d'enfants n'ont toujours pas accès à l'école. En Afrique, cela représente un enfant sur cinq en âge d'aller à l'école primaire.

De plus, l'accès à l'école ne garantit pas l'apprentissage. Dans les pays à faibles revenus faibles et à revenus intermédiaires, 70 % des enfants de 10 ans sont incapables de comprendre une histoire simple.

À cela vient s’ajouter le fait que cette crise de l'apprentissage n'est pas généralement considérée comme telle.

À la veille de la Journée internationale de l'alphabétisation, l'ancien président du Nigéria, S.E. Olusegun Obasanjo, a déclaré : « Mes amis et homologues dirigeants n'ont pas encore semblé saisir pleinement l'urgence et la gravité de la situation. Il est urgent d'accélérer l'action et de la mener à grande échelle. »

Le rôle des dirigeants politiques est de toute évidence essentiel. Il doit s'appuyer sur une compréhension commune du problème et un engagement à mettre en œuvre des plans collaboratifs, axés sur une mission, afin de scolariser chaque enfant et de s'assurer que, ce faisant, ils acquièrent des compétences de base, notamment la capacité de lire et d'écrire.

Pour aider les parlementaires à acquérir cette compréhension et cet engagement, le Réseau parlementaire international pour l'éducation (International Parliamentary Network for Education) a défini cinq mesures pratiques pour contribuer à inverser la crise de l'apprentissage et faire en sorte que chaque enfant apprenne.

1. Reconnaître l'ampleur du défi

Comme l'a souligné le président Obesanjo, la crise de l'apprentissage n'est ni largement comprise ni considérée comme prioritaire.

Dans une enquête récente, 80 % des responsables gouvernementaux ont surestimé le niveau d'alphabétisation dans leur pays et sous-estimé l’impact de cette crise sur les perspectives de croissance et de développement de leur pays.

Les parlementaires peuvent utiliser leur position, à l'intérieur comme à l'extérieur du Parlement, pour aider leurs homologues députés, leur gouvernement et leurs électeurs à comprendre que l'apprentissage fondamental est la pierre angulaire de la réalisation de toutes les autres priorités en matière d'éducation et de bien d'autres objectifs nationaux essentiels.

2. Mobiliser l'ensemble de la société en faveur de l'apprentissage

L'amélioration de la qualité de l'éducation de base exige un effort soutenu de collaboration avec les éducateurs, les prestataires, les fournisseurs de ressources éducatives, les familles et les administrateurs, afin qu'ils s'engagent pleinement dans une transformation à long terme.

D'autres groupes importants, tels que les entreprises et les organisations de la société civile, doivent également contribuer à créer une dynamique, à soutenir l'apprentissage au sein de la communauté et à encourager les gouvernements à donner la priorité à l'apprentissage.

L'éducation est dans l'intérêt de tous, et nous devons faire en sorte que chacun soit non seulement intéressé, mais aussi engagé à garantir que tous les enfants soient instruits.

3. Mesurer l'apprentissage des enfants

Malheureusement, il n'existe aucune donnée sur le niveau d'instruction de deux tiers des enfants africains. Si nous ne savons pas comment et si les enfants apprennent réellement, il est alors impossible de prendre des mesures pour résoudre le problème.

Les gouvernements doivent mettre en œuvre des évaluations des acquis scolaires réunissant trois caractéristiques essentielles.

  1. Mesurer tôt : garantir la collecte de données et la mise en œuvre d'interventions fondées sur des données probantes plus tôt dans le parcours éducatif des enfants.
  2. Mesurer correctement : garantir que les données recueillies sont de haute qualité, c'est-à-dire qu'elles sont normalisées et comparables.
  3. Mesurer pour tous : garantir que les données sur l'apprentissage fondamental et les interventions fondées sur des éléments probants qui en découlent incluent les groupes marginalisés et vulnérables, notamment les enfants non scolarisés, les enfants en situation de handicap et ceux qui sont touchés par des situations d'urgence.

Le parlement ne peut pas remplir sa fonction principale, qui est de faire en sorte que les gouvernements rendent compte de la qualité de l'éducation que reçoivent nos enfants, si nous ne savons pas s'ils apprennent à l'école.

Les députés doivent plaider en faveur des évaluations des acquis scolaires et demander à leurs gouvernements ce qu'ils font des données qu'elles génèrent.

4. Fixer des objectifs clairs pour concentrer les efforts

Une fois qu'un pays dispose d'une mesure de référence de l'apprentissage des élèves, il peut l'utiliser pour fixer des objectifs.

Les objectifs doivent couvrir à la fois la scolarisation et l'apprentissage, et ils doivent être suffisamment simples pour pouvoir être utilisés afin de rallier le soutien des enseignants, des parents et de la coalition plus large des groupes qui soutiennent l'éducation.

Outre les objectifs globaux, il est important de fixer des objectifs spécifiques pour les groupes d'enfants les plus en retard.

Une fois encore, les parlementaires peuvent jouer un rôle central en encourageant les gouvernements à fixer des objectifs et en leur apportant leur soutien.

5. Financer l'apprentissage

Un financement adéquat est essentiel pour inverser la crise de l'apprentissage.

Sur mon continent, l'Afrique, l'éducation est gravement sous-financée. En 2019, seuls 8 des 44 gouvernements pour lesquels des données sont disponibles ont consacré 20 % ou plus de leur budget total à l'éducation.

Plus inquiétant encore, huit gouvernements ont consacré moins de 10 % à l'éducation. Nous devons investir davantage et mieux.

Je suis heureuse que le président Hassan ait soutenu la déclaration des chefs d'État sur le financement de l'éducation et qu'il se soit engagé à augmenter les dépenses publiques consacrées à l'éducation pour atteindre l'objectif mondial d'au moins 20 %.

Malgré un environnement budgétaire extrêmement difficile, le financement national évolue dans la bonne direction.

Malheureusement, le soutien extérieur à l'éducation a diminué, non seulement en Tanzanie, mais dans toute l'Afrique subsaharienne.

En investissant efficacement dans des interventions qui ont fait leurs preuves, les gouvernements peuvent non seulement améliorer les résultats scolaires, mais aussi faire des économies à long terme en réduisant les coûts faramineux liés aux redoublements, aux abandons scolaires, à la main-d'œuvre peu qualifiée et à l'aggravation des inégalités de revenus.

En tant que parlementaires, nous avons un rôle central à jouer à cet égard. Nous pouvons influencer et plaider en faveur de décisions budgétaires intelligentes qui utilisent des fonds nationaux et externes pour donner la priorité à l'apprentissage, en veillant à ce que les fonds soient dirigés là où ils peuvent avoir l'impact le plus durable.

La crise de l'apprentissage n'est pas un défi insurmontable : il s'agit d'un problème que nous avons le pouvoir de résoudre.

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Nice cause . however how can my training institution be a direct beneficiary being third world institution with very marginalized student from very poor families

Bonjour
Nous avons apprécier la politique de la banque mondiale à travers le GPE d'encourager l'éducation d'alphabétisation des enfants aux pays à faible revenu. Nous sommes une organisation féminine "Actions Communautaires pour le Développement de la Femme (ACODEFEM) qui a son siège social à Kinshasa, République Démocratique du Congo. Nous recevons toujours les nouvelles éducatives à travers notre partenaire GPE.

c'est avec une très grande joie que je lis les expériences d'autres pays. je suis en Côte d'Ivoire et il faut reconnaître que jusqu'à présent nous rencontrons beaucoup de difficultés au niveau de l'Éducation. j'apprends pleins de choses avec vous et je voudrais vous en remercier.

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