« Pour les pays du Sud à faible revenu, le changement climatique arrive comme un voleur dans la nuit ». Cette phrase a été prononcée par Agnes Makonda Ridley, ministre de l'Éducation du Malawi, à Wilton Park (en anglais), dans une allocution à la conférence sur les systèmes éducatifs intelligents face au climat, organisée le mois dernier par le GPE et le bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni (FCDO, du sigle en anglais).
Le Malawi a déjà été frappé par deux cyclones cette année. À chaque fois, des infrastructures scolaires sont détruites, des manuels scolaires précieux sont emportés, des enseignants perdent tout ce qu'ils possèdent et les élèves sont confrontés à la destruction totale de leurs communautés et de leurs terres agricoles.
Ces événements, autrefois exceptionnels, se produisent désormais cinq fois plus souvent dans le monde qu'il y a 40 ans. Avec l'augmentation des phénomènes extrêmes causés par le changement climatique, le Malawi n'est pas le seul pays à être vulnérable.
À chaque catastrophe climatique, les maigres ressources allouées à l'éducation sont une fois de plus réaffectées à la reconstruction, au détriment d'investissements qui pourraient améliorer la qualité de l'éducation. Le changement climatique rend la réalisation de l'ODD 4 encore plus inatteignable.
Le paradoxe réside dans le fait que l'éducation est le moteur socio-économique fondamental de la résilience au changement climatique (en anglais) et de la durabilité.
L'éducation a tout changé pour Selina Nkoile, qui a participé à la conférence de Wilton Park depuis sa communauté masaï dans le nord du Kenya. Lorsque la première école pour filles a ouvert ses portes dans sa communauté, elle avait 12 ans et était déjà promise au mariage.
Les investissements réalisés dans sa communauté (grâce à des sources extérieures) ont permis de construire l'école. Cela a favorisé l’annulation de son mariage et lui a permis, contrairement aux autres filles avant elle, de terminer sa scolarité.
Elle a, par la suite, mis en place des initiatives de permaculture qui ont permis de faire pousser des forêts vivrières et d'éduquer sa communauté masaï sur les plantes indigènes, à la fois médicinales et nutritives, sur lesquelles son village peut compter lorsqu’il ne pleut pas.