Depuis qu’elle a rejoint le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) en 2012, la République démocratique du Congo (RDC) a relevé son taux d’achèvement du primaire de 29 % à 70 %. Pourtant, un trop grand nombre d’élèves n’achèvent pas le primaire. En 2023, un enfant sur cinq en âge d’être au primaire n’était pas scolarisé.
Parmi ceux qui sont scolarisés, 73 % ne maîtrisent pas la lecture et 81 % ne maîtrisent pas les mathématiques (PASEC 2019). Pour susciter un changement à grande échelle, la RDC a entrepris de travailler en coopération avec le GPE et d’autres partenaires en vue d’améliorer la qualité des enseignants et de l’enseignement.
Comme l’explique le Pacte de partenariat de la RDC, des enseignants mieux formés et mieux soutenus devraient permettre de renforcer l’environnement d’apprentissage, d’optimiser les performances des élèves et de mettre sur pied un système éducatif plus résilient. L’augmentation du nombre d’enseignantes aidera également à éliminer les obstacles à l’éducation des filles.
Afin de trouver un accord sur cette réforme prioritaire, les ministères responsables de l’éducation ont consulté les parties prenantes du secteur. Ils ont cherché à évaluer les difficultés persistantes et à identifier des solutions qui permettraient de rendre possible la transformation du système.
Le contexte autour de la réforme prioritaire de la RDC
Instaurée en 2020, la gratuité de l’enseignement primaire a amélioré l’équité de l’accès à l’éducation, mais cette décision a également entraîné une augmentation soudaine du nombre d’élèves, posant un véritable défi sur le plan de la capacité d’accueil du système. Avec beaucoup d’enfants à l’école, mais n’acquérant pas les compétences de base, la RDC était confrontée à une crise croissante de l’apprentissage, exacerbée par la pandémie de COVID-19.
Qui plus est, depuis 2023, la RDC connaît l’une des crises humanitaires prolongées les plus complexes au monde. Les conflits armés qui sévissent depuis les années 1990 ont entraîné le déplacement de millions de Congolais à l’intérieur du pays, et plus de la moitié de la population vit dans l’extrême pauvreté.
Le ferme engagement du gouvernement pour prioriser l’éducation et travailler en partenariat en vue d’améliorer l’apprentissage pour l’ensemble des enfants congolais a permis de réaliser des progrès, malgré d'énormes difficultés. Les réformes antérieures ont jeté des fondations importantes qui permettront d’obtenir des résultats à grande échelle.
Améliorer les apprentissages au niveau de l’enseignement primaire
Un financement du GPE de 100 millions de dollars, mis en œuvre par la Banque mondiale entre 2017 et 2022, a permis de remédier au manque d’efficacité des enseignants et aux pénuries de matériel d’apprentissage et d’enseignement.
La formation initiale et continue des enseignants a mis l'accent sur les compétences en calcul et l'apprentissage de la lecture dans les petites classes dans les langues nationales. En 2009, le gouvernement a instauré une politique sur l’utilisation des langues nationales (le lingala, le kikongo, le kiswahili et le tshiluba) comme langue d’enseignement, plutôt que le français.