Ce blog a été adapté d'un article plus long (en anglais) sur le site de la Brookings Institution (par les mêmes auteurs).
La pandémie de COVID-19 a, pour le moins, favorisé une meilleure appréciation de l'importance des écoles publiques. La reconnaissance du rôle essentiel que jouent les écoles dans la prise en charge des enfants dans nos sociétés était au cœur de tous les discours. L’on manifestait de plus en plus de gratitude envers les enseignants, leurs compétences et leur rôle inestimable dans le bien-être des élèves, à mesure que les efforts fournis par les jeunes pour continuer à apprendre depuis chez eux se faisaient remarqués. Il est difficile d’imaginer un autre moment de l’histoire où le rôle central de l’éducation pour la prospérité et la stabilité économiques, sociales et politiques des nations a été si bien compris par la population de manière générale.
Nous devons saisir ce moment et élaborer une vision de la manière dont l’éducation peut sortir plus forte de cette crise mondiale.
Des systèmes éducatifs publiques solides et inclusifs sont essentiels au redressement à court et à long terme de la société. Ce moment constitue une opportunité pour créer des écoles plus puissantes, qui soient au cœur de la vie d'une communauté, et de tirer parti des partenariats les plus efficaces, y compris ceux qui ont émergé pendant la crise de la COVID-19, pour aider les apprenants à grandir et à développer une large gamme de compétences tant à l'école qu’en dehors. La mise en œuvre de stratégie visant à donner aux parents les moyens de soutenir l’éducation de leurs enfants devrait se poursuivre même une fois la pandémie passée.
Est-il réaliste d'envisager que l'éducation s’en sorte plus forte qu'avant ?
Certaines des tendances mondiales qui émergent nous aident à répondre à cette question :
- Les inégalités en matière d'éducation s'aggravent, notamment là où elles étaient déjà fortes avant la pandémie. Des analyses faites avant la pandémie de COVID-19 estimaient déjà que 90 % des enfants des pays à faible revenu, 50 % des enfants des pays à revenu intermédiaire et 30 % des enfants des pays à revenu élevé ne disposaient pas des compétences de base du niveau du secondaire, nécessaires à leur évolution dans le milieu du travail et dans la vie en général. A cause de cette pandémie plus de 700 millions d'enfants sont toujours déscolarisés dans les pays en développement.
- L'innovation est soudainement devenue une des priorités de nombreux systèmes éducatifs. L’opportunité d'identifier de nouvelles stratégies qui, si elles sont maintenues, peuvent aider les jeunes à obtenir une éducation qui les prépare à affronter ces temps en constantes mutations, est bien réelle. Des exemples de nouvelles stratégies et approches qui pourraient, si elles étaient mises à l'échelle, accélérer rapidement les progrès en vue de combler le fossé des inégalités en matière d'éducation, sont légions. Il s’agit par exemple d’innovations visant à changer le processus d'enseignement et d'apprentissage via des approches ludiques et de nouvelles manières de dispenser des cours ; ou celles visant à mettre en place de nouveaux programmes.
- L'importance des écoles dans la société est mieux reconnue et l’on pourrait tirer parti de cette prise de conscience pour les rendre plus fortes.
- De nouveaux alliés de l'éducation sont apparus : la pandémie de COVID-19 a galvanisé de nouveaux acteurs dans la communauté (des parents aux organisations de protection sociale) qui soutiennent aujourd’hui l’apprentissage des enfants comme jamais auparavant. Parallèlement à cette reconnaissance croissante du rôle essentiel des écoles publiques, la pandémie a galvanisé des pans de communautés généralement pas activement impliquées dans l'éducation des enfants (telles que les organisations communautaires de santé et de protection sociale, les entreprises technologiques et les organisations non gouvernementales), à contribuer à soutenir l'apprentissage des enfants de nouvelles façons.