À l’heure où nous célébrons la Journée internationale de l'éducation 2022, le monde a atteint un point de basculement dans de nombreux domaines : les inégalités économiques, la destruction de l'environnement alimentée par le changement climatique, la polarisation politique, le rétrécissement des espaces d’expression pour la société civile, la dégradation des services publics et les disparités entre les sexes toujours bien ancrées.
À tout cela s'ajoutent les effets dévastateurs d'une pandémie mondiale, qui a mis à mal le droit fondamental à l'éducation.
Malgré les progrès remarquables réalisés au cours des deux dernières décennies, même avant la pandémie de COVID-19, on dénombrait déjà dans le monde plus de 250 millions d'enfants et de jeunes non scolarisés. Près de 800 millions d'adultes étaient analphabètes.
En outre, ces données masquent d'importantes disparités économiques et éducatives entre les pays. Par exemple, un jeune sur quatre dans les pays à faible revenu est aujourd'hui analphabète1, contre un sur dix au niveau mondial.
Les conséquences de la pandémie - et des systèmes profondément inégaux et non inclusifs - mettent non seulement en péril les gains relatifs, mais menacent également d'exclure des systèmes éducatifs les enfants les plus vulnérables.
L'urgence éducative
Pour les personnes les plus marginalisées du monde (les personnes handicapées, les filles et les personnes issues de ménages à faible revenu, entre autres ) l'impact est encore plus significatif.
Dans les pays touchés par une crise, la situation est encore plus dramatique et les enfants vivant dans des contextes d'urgence sont particulièrement exposés au risque d'être exclus des possibilités d'éducation.
Les données ci-dessous illustrent l'ampleur de la crise de l'éducation :
- Même avant la pandémie de COVID-19, 127 millions d'enfants et de jeunes en âge d’être scolarisés dans le primaire et le secondaire et vivant dans des pays touchés par une crise n’allaient pas à l’école - ce qui représente près de la moitié de la population mondiale non scolarisée.
- 48 % de tous les enfants réfugiés en âge d'être scolarisés n'ont pas accès à l'éducation.
- On prévoit que, d'ici 2050, 140 millions de personnes en Asie du Sud, en Afrique subsaharienne et en Amérique latine feront partie des nouveaux déplacés en raison du changement climatique.
- Les filles sont plus susceptibles que les garçons d'être déscolarisées dans les contextes d'urgence. Jusqu'à 20 millions de filles, en particulier des adolescentes, risquent d'abandonner définitivement l'école d'ici 2023.
Le 1er mars 2022, la Campagne mondiale pour l'éducation (CME) lancera une campagne visant à placer l'éducation en situation d'urgence au centre de l'agenda mondial de l'éducation.