Protéger l'avenir de nos enfants : mettre fin à la violence en milieu scolaire en Afrique

Les écoles ne sont pas toujours les espaces sûrs qu’elles devraient être pour permettre aux enfants d’apprendre et de s’épanouir. Des représentants des ministères de l’Éducation de pays d’Afrique réitèrent leur engagement à collaborer avec toutes les parties prenantes pour faire des écoles des environnements d’apprentissage plus sûrs.

28 octobre 2024 par Conrad Omalikeh Sackey, Ministry of Basic and Senior Secondary Education, Sierra Leone, et Nandera Ernest Mhando, Ministry of community development, gender, women and special groups, Tanzania
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Des élèves arrivant à l'école primaire d'Idugumbi à Mbeya, en Tanzanie. Crédit : GPE/Mrutu (Trans.Lieu)
Des élèves arrivant à l'école primaire d'Idugumbi à Mbeya, en Tanzanie.
Credit: GPE/Mrutu (Trans.Lieu)

L'éducation joue un rôle essentiel dans la construction de l'avenir des enfants et du capital humain.

Les écoles doivent être des environnements sûrs qui visent à protéger et éduquer les enfants au sein desquels ils peuvent apprendre et s'épanouir. Malheureusement, cet idéal est loin d'être une réalité. Dans de nombreuses écoles, les enfants sont victimes de violences et d'abus de la part d’enseignants, de membres du personnel et d’autres élèves.

La violence à l'école est un problème grave dans toute l'Afrique. Près d'un tiers des enfants du continent sont victimes d'agressions physiques ou sexuelles dans le cadre scolaire. Les enfants, et les filles en particulier, courent un risque élevé de violence sexuelle à l'école, y compris les types de violence sexuelle les plus graves. Et à mesure que l'accès à la technologie augmente, le risque d'intimidation et d'abus en ligne s'accroît également.

En tant que dirigeants africains, aucun d'entre nous n'accepterait ces abus pour nos propres enfants et nous ne pouvons le tolérer pour aucun enfant. En effet, nos efforts pour augmenter la scolarisation, améliorer l'apprentissage et l'égalité des genres seront vains si les enfants ne sont pas en sécurité à l'école.

Institutionnaliser la fin de la violence

En début d’année, avec nos homologues ministres de l'Éducation d'autres pays africains, nous avons signé une déclaration dans laquelle nous nous engageons à mettre fin à la violence en milieu scolaire, y compris la violence basée sur le genre.

Nous avons pris cette mesure car la violence fait non seulement du tort aux enfants, mais elle entrave également l'apprentissage, nuit à la santé et au développement, et limite le potentiel des individus, des communautés et des nations.

Mais nous avons des raisons d'espérer. La déclaration a été signée par sept pays, et nous avons l'intention de rallier de nombreux autres dirigeants.

Les écoles sont des lieux qui doivent permettre de briser le cycle de la violence dans les sociétés.

Une série d'interventions prometteuses accompagnées de signes évidents de progrès à cet égard dans nos pays nous confortent dans l'idée que nous pouvons relever ce défi urgent :

  • En Sierra Leone, par exemple, une approche systémique de prévention de la violence, associée à une politique d'inclusion radicale dans l'éducation, ouvre la voie à des écoles plus sûres. Les châtiments corporels ont été interdits et une unité spécialisée dans la violence basée sur le genre a été créée pour surveiller les incidents.
  • La position ferme du Malawi contre la violence en milieu scolaire a conduit à des actions communautaires et gouvernementales pour lutter contre la violence sexuelle à l'encontre des filles et des garçons.
  • En Tanzanie, des bureaux de protection de l'enfance ont été installés dans les écoles dans le cadre d'un programme national de sécurité scolaire visant à améliorer la qualité, l'intégration et la sécurité de l'apprentissage.

S'engager à collaborer avec toutes les parties prenantes

Nous prévoyons de collaborer avec des leaders en Afrique et ailleurs afin de réaliser notre objectif d'éradiquer la violence en milieu scolaire. Nous cherchons à impliquer les syndicats d'enseignants pour aider les éducateurs à reconnaître et à lutter contre la violence à l'égard des enfants. Nous exhortons les bailleurs de fonds à donner la priorité à ces efforts dans leurs programmes du secteur de l’éducation.

Nous demandons également aux chercheurs de nous aider en nous fournissant de meilleures données et éléments factuels relatifs au problème et à ses solutions, et aux organisations non gouvernementales et communautaires d'innover avec nous pour faire avancer les choses.

Comme l'a judicieusement fait remarquer le président Kikwete, l'éducation est l'un des investissements les plus essentiels qu'un pays puisse faire pour son avenir.

Nos dirigeants doivent préserver cet investissement en veillant à ce que chaque enfant, où qu'il soit, soit protégé contre toute forme de violence et qu’il puisse apprendre en toute sécurité.

La déclaration constitue une avancée significative, mais il reste encore beaucoup à faire. Nous nous engageons à rendre les écoles sûres et à donner à chaque enfant la possibilité d'apprendre et de s'épanouir.

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