La Banque mondiale estime que jusqu'à un tiers des dépenses d'éducation sont perdues en raison de problèmes d'inefficacités telles que de faibles niveaux d'apprentissage, des taux de redoublement élevés, des mécanismes de passations des marchés inefficients et une mauvaise gestion du personnel de l’éducation.
Bien qu’il soit normalement plus coûteux d’offrir des services d’éducation aux enfants vivant dans des zones éloignées ou aux élèves défavorisés, les ménages les plus riches bénéficient en moyenne de deux fois plus de fonds publics pour l'éducation que les ménages les plus pauvres.
Indéniablement, l'équité et l'efficacité des dépenses sont étroitement liées. Un financement inadéquat de l’éducation des élèves issus de familles démunies peut entraîner une augmentation des taux d'abandon et de redoublement scolaire, dus au soutien insuffisant mis à leur disposition qui ne leur permet pas d’atteindre les résultats d'apprentissage voulus, à la mauvaise qualité de l'apprentissage et à la charge disproportionnée que les dépenses d’éducation représente pour les ménages.
À long terme, une main-d'œuvre moins qualifiée et moins bien rémunérée signifie plus de pression sur les systèmes de sécurité sociale, et cela pourrait entraîner des futures pertes de recettes intérieures pour les pays, notamment en raison des pertes de productivité individuelle.
Ce que vous pouvez faire : renforcer l'équité, l'efficacité et la responsabilité en matière de dépenses nationales
Les engagements des ministres de l'Éducation, soutenus par une solide volonté politique à travers le ralliement des autres chefs d'État à cet appel, ne sont qu'un point de départ.
La société civile, les groupes locaux des partenaires de l’éducation, les parlementaires et les partenaires de développement plaident depuis longtemps pour améliorer l'efficacité du financement national et en garantir l'impact.
Vous pouvez vous aussi soutenir ces efforts et agir en vous servant des messages (en anglais) de la boîte à outils du GPE et du pack pour les médias sociaux (en anglais) du GPE pour aider à mobiliser des engagements politiques solides en faveur du financement national ; ou voir où en sont les pays partenaires du GPE (en anglais) voir où en sont les pays partenaires du GPE par rapport au seuil de 20 % des dépenses nationales.
Vous pouvez également lancer une discussion sur les engagements politiques, par exemple sur où et comment les gouvernements pourraient renforcer l'équité et l'efficacité, notamment à travers les systèmes de données pour mieux orienter les décisions de financement.
Il s'agit notamment d'examiner les conditions nécessaires pour que les ressources soient utilisées de manière stratégique, afin de remédier aux inégalités, aux fuites et au gaspillage, ainsi que les moyens d'accroître la responsabilité et la transparence.
La lettre du GPE destinée aux ministres cite des exemples de bonne gestion du personnel enseignant, d’amélioration des mécanismes de production en temps opportun et d'accessibilité des données pour une responsabilité mutuelle, de gestion des dépenses de relance nationale allouées à l'éducation, ainsi que des impératifs intersectoriels, notamment le rétablissement et l’expansion des programmes de santé et de nutrition scolaires pour ne laisser aucun enfant de côté.
Le GPE encourage également les engagements visant à renforcer les relations de travail entre les ministères des Finances et de l'Éducation. Les exemples suivants, non exhaustifs, illustrent la formulation de politiques pour de tels engagements :
- l’amélioration de la gestion et de la responsabilisation des enseignants en utilisant la technologie pour assurer un suivi davantage actualisé de l’immatriculation des enseignants ; en attribuant toute insuffisance dans les salaires à des activités de soutien professionnels ; en mettant en place des incitations axées sur les performances et la rétention (telles que le recrutement d’enseignantes dans les zones rurales) ;
- l’allocation des fonds en fonction des besoins en utilisant une formule d'allocation qui distribue les ressources aux écoles, régions et élèves les plus défavorisés. S'engager à appliquer une formule de dépenses régionales par élève, qui tienne compte des niveaux de compétence et de pauvreté, en élargissant l'utilisation d'outils d'analyse des dépenses axés sur le genre pour orienter les allocations sectorielles ;
- l’incitation à la scolarisation et à la rétention des enfants à l'école. Les programmes de transferts d'argent et les aides intersectorielles telles que les programmes de santé et d’alimentation scolaire se sont avérés efficaces pour favoriser et soutenir l'éducation des filles.
Les engagements financiers étayés par des engagements politiques pertinents seront un élément central du Sommet mondial sur l'éducation en juillet. Une occasion de démontrer collectivement que les pays partenaires du GPE continuent de donner la priorité aux investissements dans l'éducation aux plus hauts niveaux politiques.
Toutefois, le Sommet mondial sur l'éducation n'est pas le point final du plaidoyer pour le financement national. Nous continuerons à plaider et à travailler avec nos partenaires pour voir des améliorations en matière de volume, d’équité et d’efficacité des dépenses. Et nous renforcerons le contrôle des dépenses d'éducation ainsi que la responsabilité de la société civile et des parlementaires nationaux.
En savoir plus sur l'approche du GPE en matière de financement national.