D’après Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel, la nature humaine nous pousse à nous améliorer « en déployant un peu plus d’efforts ». Pour les programmes destinés à améliorer l'alphabétisation de base, cela peut se traduire par une augmentation du nombre de formations dispensées aux enseignants, une refonte des manuels scolaires ou la mise en application de nouveaux types d'évaluation.
Cependant, nous constatons souvent que l'ajout de nouvelles composantes dans les programmes d’enseignement n’entraîne pas toujours une nette amélioration des résultats d'apprentissage.
Qu’est-ce qui explique cela ? Si l'on se réfère aux sciences comportementales pour comprendre l’enjeu, on obtient des résultats que la recherche et l'évaluation traditionnelles ne permettent pas d'obtenir.
Comme nous l'avons souligné dans cet article, il est d'autant plus important d’identifier la meilleure manière d’améliorer les résultats d'apprentissage dans ce contexte marqué par les nombreuses pertes d'apprentissage dues aux fermetures d'écoles liées à la COVID-19.
Si nous prenons une évaluation d'impact traditionnelle, celle-ci présente un impact généralisé entre deux instants. Nous observons l'impact moyen d'une intervention en matière d’éducation sur les résultats d'apprentissage des élèves, en comparant les progrès accomplis dans les écoles participant au programme à ceux des écoles n’y participant pas.
Nous recueillons généralement des informations supplémentaires pour expliquer pourquoi il y a un impact (ou pas). Cependant, une simple technique de réorganisation de ces données nous incite à poser des questions très différentes.
Un exemple au Népal
Si nous considérons le résultat d'apprentissage moyen entre deux intervalles distincts pour chaque école participant au programme et que nous classons ces écoles par ordre décroissant, de celle qui a eu le plus d'impact sur les résultats d'apprentissage à celle qui en a eu le moins, nous constatons des résultats très différents d'une école à l'autre.