3 points à retenir du Forum Asie-Pacifique sur le développement durable en matière d’éducation et d’action climatique

Principaux éléments à retenir à l’issue de l’événement « Construire un avenir plus vert : l’éducation comme solution au changement climatique » co-organisé par le GPE et des partenaires lors du Forum Asie-Pacifique sur le développement durable en février.

08 avril 2024 par Deepali Gupta, GPE Secretariat
|
Lecture : 4 minutes
Des élèves rentrent chez eux après les cours à l'école primaire de Chambak Haer, dans le district de Puok à Siem Reap, au Cambodge. Crédit : GPE/Roun Ry
Des élèves rentrent chez eux après les cours à l'école primaire de Chambak Haer, dans le district de Puok à Siem Reap, au Cambodge.
Credit: GPE/Roun Ry

Lors du Forum Asie-Pacifique sur le développement durable qui s'est tenu au début de cette année, le GPE a co-organisé, avec ses partenaires, un événement parallèle sur le thème : Construire un avenir plus vert : l'éducation comme solution au changement climatique. Voici trois points clés à retenir de l'événement :

1. Les enfants et les jeunes sont touchés de manière disproportionnée par la crise climatique, mais ils sont aussi en première ligne de l’action climatique

244 millions d'enfants ne mettront pas les pieds dans une salle de classe cette année, et un milliard d'enfants courent un risque extrêmement élevé d’être affecté par la crise climatique, qui aura des répercussions sur leur santé et leur capacité à apprendre.

Mao Rima, animatrice d'un club d'enfants et de jeunes de World Vision au Cambodge, a raconté comment sa communauté avait été touchée par des inondations qui ont empêché les enfants d'aller à l'école et les parents de travailler.

Monika Budha, jeune représentante de Plan International Népal, a expliqué comment les fortes pluies ont provoqué des perturbations et affecté ses études. « Le changement climatique touche avant tout les filles, en particulier dans les pays les plus pauvres, qui en sont les moins responsables. Au Népal, les élèves perdent jusqu'à trois mois d'enseignement à cause des catastrophes climatiques ».

Pourtant, les jeunes sont en première ligne de l'action climatique au sein de leurs communautés lorsqu'ils disposent des connaissances et du soutien nécessaires.

Le travail de Mao et Monika consiste à sensibiliser les enfants et leurs communautés au changement climatique à travers des jeux et des spectacles de rue, à identifier les zones vulnérables dans les villages et à promouvoir des solutions pratiques telles que la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation et la plantation d'arbres dans les écoles.

Mao demande aux dirigeants d'investir et de soutenir l'action des jeunes en faveur du climat. « Il faut nous inclure dans les discussions nationales et internationales sur le climat. Nous avons des idées et des expériences que nous voulons partager, ainsi que des points de vue novateurs. »

Des intervenants et des organisateurs de l'événement parallèle « Construire un avenir plus vert : l'éducation comme solution au changement climatique ». Crédit : Save the Children
Des intervenants et des organisateurs de l'événement parallèle « Construire un avenir plus vert : l'éducation comme solution au changement climatique ».
Credit:
Save the Children

2. Nous constatons une volonté politique de plus en plus forte pour mettre en place des systèmes éducatifs intégrant le climat. Cette volonté commence à se traduire par des politiques et des programmes

Lors de la COP28, 40 pays ont adopté la Déclaration sur le programme commun pour l'éducation et le changement climatique. C'est la première fois que le lien essentiel entre l'éducation et l'action climatique a été reconnu au niveau politique mondial et qu'il a été reconnu comme fondamental pour forger un avenir résilient et durable.

Dans la région Asie-Pacifique le Bangladesh, le Japon, la RDP lao, l'Ouzbékistan, le Pakistan, le Sri Lanka, la Thaïlande et les Tonga ont adopté la déclaration.

Le cadre environnemental de l'ASEAN, qui fait actuellement l'objet de discussions, devrait reconnaître le droit à l'éducation environnementale.

Dans la région Asie-Pacifique, plusieurs initiatives sont en cours :

  • • Des écoles résilientes et durables :: le Népal donne la priorité aux infrastructures scolaires résilientes au changement climatique. Grâce aux « Directives pour des écoles vertes », il a également établi des normes pour que les écoles deviennent respectueuses de l'environnement et résilientes au changement climatique. Certaines écoles de Katmandou sont en train de passer à un fonctionnement neutre en carbone.
  • Donner la priorité à l'éducation pendant et après les catastrophes : aux Philippines, la loi sur l'aide d'urgence et la protection des enfants prévoit des espaces d'apprentissage temporaires en cas de catastrophe et établit le programme global d'urgence pour les enfants (Comprehensive Emergency Program for Children), un cadre pour la préparation, la riposte et la reprise en cas de catastrophe. Il s'agit notamment de fonds destinés à la réparation et à la reconstruction des écoles endommagées, ainsi que de programmes visant à aider les enfants à rattraper leur retard par rapport à leurs camarades s'ils manquent l'école à cause des catastrophes.
  • L’éducation au changement climatique : le projet « Green Schools Asia » de l'UNESCO propose une éducation au changement climatique afin de promouvoir la pensée critique et l'action auprès des élèves, des enseignants et des parents. Le ministère philippin de l'Éducation a intégré des modules sur le changement climatique dans des matières telles que les sciences, les mathématiques et la réduction des risques de catastrophe. Le Népal a également modifié son programme scolaire et amélioré sa pédagogie.
Une table ronde durant l'événement. Crédit : UNESCO/S. Ussavasodhi
Une table ronde durant l'événement.
Credit:
UNESCO/S. Ussavasodhi

3. Davantage de collaboration, de moyens et de financement sont nécessaires

Malgré ces progrès encourageants, le financement est apparu comme un obstacle majeur à la mise en œuvre d'une action climatique significative, au même titre que la nécessité de renforcer les moyens des communautés, des enseignants et des décideurs politiques et d'accroître la collaboration entre les secteurs de l'éducation et des affaires climatiques.

Voici quelques-uns des besoins que les initiatives du GPE cherchent à combler. En partenariat avec Save the Children, l'UNESCO et l'Institut international de planification de l'éducation (IIPE), le GPE étend son soutien technique à 22 des pays les plus vulnérables face au changement climatique dans le cadre de l'initiative « Systèmes éducatifs intégrant le climat ». L'initiative vise à renforcer la capacité des pays à intégrer le changement climatique dans les programmes, budgets et stratégies du secteur de l'éducation.

Le GPE s'associe également au Fonds vert pour le climat et à Save the Children dans le cadre du projet BRACE (Building the Climate Resilience of Children and Communities through the Education Sector), première collaboration entre les fonds mondiaux pour le climat et l'éducation.

L'objectif de BRACE est d'améliorer la résilience des communautés en investissant dans l'adaptation du secteur de l'éducation au changement climatique. Il fournit également une assistance technique pour permettre à un plus grand nombre de pays d'accéder aux financements pour l’action climatique pour la mise en œuvre de stratégies globales de sécurité dans les écoles.

Il faut maintenant que cette volonté politique, ce financement et cette collaboration en faveur de systèmes éducatifs intégrant le climat se développent, afin que tous les enfants soient résilients et protégés face aux chocs climatiques.

Lire aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas divulguée. Tous les champs sont requis

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.

Comments

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.