Les expériences 7 pays africains partagées
Le troisième atelier de la série a eu lieu en octobre dernier à Kigali et a rassemblé plus de 50 participants représentant des gouvernements, le HCR, l'UNICEF et des organisations de la société civile de pays comme Djibouti, le Libéria, le Malawi, le Nigéria, le Rwanda et la Zambie.
Convaincu qu'il est impératif que les enfants réfugiés aient la possibilité de poursuivre leurs études, le GPE a signé un mémorandum d'accord avec le HCR en mai 2016. L'objectif était de renforcer la collaboration afin de soutenir l'éducation des enfants et des jeunes réfugiés, l’éducation pouvant restaurer un sentiment de normalité et d’espoir pour les personnes touchées par les crises et les enfants des communautés environnantes des pays hôtes.
Le GPE travaille justement avec les pays hôtes pour trouver des moyens d'inclure ces questions dans les plans, les budgets, la programmation et le suivi du secteur de l'éducation au niveau national.
Djibouti est un bon exemple. Le HCR y est devenu membre du groupe local des partenaires de l’éducation. Le ministère de l'Éducation s'emploie à élaborer une stratégie d'intégration des enfants réfugiés. Le pays a également inclus des données sur les enfants réfugiés pour la première fois dans son plan sectoriel de l'éducation (2017-2020).
L’atelier de Kigali, organisé par le ministère rwandais de l’Éducation, a été une occasion précieuse pour les participants de partager leurs connaissances et leurs expériences sur ce qui a fonctionné en termes d’inclusion des populations de réfugiés dans la planification de l’éducation.
Dans les camps de réfugiés, nous avons visité deux écoles pratiquant la pleine intégration des enfants réfugiés : les écoles primaires de Kigeme et de Mugombwa. Tous les participants ont été inspirés et stimulés par le succès de l'intégration au Rwanda. Après des échanges avec les élèves et les enseignants de ces deux écoles, les participants ont bien pu témoigner que la pleine intégration des enfants réfugiés dans le système éducatif était possible. Le gouvernement du Rwanda a mis en place une politique d'inclusion des enfants réfugiés et met en pratique l'intégration complète de ces derniers dans le système scolaire national.
4 domaines déterminants pour une intégration réussie des enfants réfugiés
L’atelier fait partie des efforts plus larges du HCR et d’autres partenaires d'œuvrer ensemble à faire progresser les actions concrètes en matière d’éducation des réfugiés. Quatre points cruciaux sont ressortis de l'atelier :
- Les données et les éléments concrets sont essentiels : les participants ont mieux compris le rôle essentiel des données dans la définition des défis liés à l'intégration des réfugiés. Ils ont également pris connaissance des informations et des données dont le gouvernement dispose au sein de ses ministères. L'atelier a mis en évidence les données disponibles sur les réfugiés et le manque d’informations dans les 7 pays participants. L'événement a soutenu la création de partenariats visant à renforcer la base de données sur l'éducation inclusive et sur les réfugiés, notamment par le biais d'études, d'analyses et de collectes de données.
- S'engager dans des processus de planification et de suivi : l'atelier a aidé les responsables du HCR dans les bureaux des pays à mieux comprendre les processus de planification au niveau national dans le secteur de l'éducation. En outre, l’atelier a exposé le rôle du GPE dans ces processus et les points d’entrée potentiels du HCR pour y renforcer son engagement. Les participants ont réfléchi aux moyens concrets par lesquels les bureaux des pays du HCR et les groupes de la société civile soutenant les réfugiés pouvaient mieux collaborer avec les groupes locaux des partenaires de l’éducation afin d’assurer leur contribution à la planification par le biais de revues sectorielles conjointes, d’analyses sectorielles et de préparation de plans sectoriels de l’éducation.
- Tirer les enseignements des bonnes pratiques : la visite sur le terrain, dans les écoles desservant de grandes populations de réfugiés et dans les camps de réfugiés à proximité a permis de mieux comprendre la mise en œuvre des politiques au niveau des écoles, les forces et faiblesses liées à la mise en œuvre décentralisée des processus de planification et de suivi au niveau national. La visite sur le terrain a motivé les participants à trouver des solutions aux nombreux problèmes liés à la situation des réfugiés dans leur propre pays.
- Construire des partenariats : les discussions ont mis en évidence la nécessité de renforcer et de créer de nouveaux partenariats en matière d'inclusion, en particulier pour les enfants réfugiés. Les partenaires de développement et les groupes de la société civile ont convenu de recenser le soutien qui existe envers les populations de réfugiés en âge d’être scolarisé et notamment de signaler les domaines qui se chevauchent afin d’éviter les doubles emplois et de tirer parti des synergies potentielles. Les partenaires de développement et le Réseau inter-agences pour l'éducation dans les situations d'urgence (INEE) ont également fourni un aperçu des ressources mises à la disposition des pays sur l'éducation inclusive pour les enfants réfugiés, dont des liens vers des outils et du matériel.
Les ateliers sont une occasion pour les pays partenaires du GPE de recevoir des conseils techniques ciblés sur une meilleure intégration des questions relatives aux réfugiés dans les analyses, plans et programmes sectoriels. Le GPE fournit actuellement au Bangladesh, à la République centrafricaine, au Tchad et à l'Ouganda des financements pour la préparation et la mise en œuvre de plans sectoriels couvrant l'inclusion des besoins éducatifs des populations réfugiées dans la planification et la mise en œuvre des stratégies nationales.
À bien des égards, l’atelier a souligné l’importance d’adopter une approche prospective des questions relatives aux réfugiés à travers le monde, afin de veiller à ce que les pays trouvent le moyen de faire passer progressivement les réfugiés de l’aide humanitaire à l’aide au développement, et de contribuer ainsi à une meilleure prise en charge de ces derniers par leurs pays d'accueil.