En Zambie, je constate que les effets du changement climatique sont visibles à travers les fluctuations de températures et la situation météorologique.

Les inondations ont endommagé les infrastructures scolaires, la déforestation a provoqué la famine et entraîné un mauvais rendement des cultures et une pénurie d'eau. À cause de cela, un plus grand nombre de filles doivent aider à aller chercher l'eau pour les besoins des ménages, ce qui les empêche très souvent d'aller à l’école.

Sandra Mwewa est l’une d’elles. Cette jeune fille de 15 ans que j'ai rencontrée lors d'une visite de terrain à Matero dans le district de Lusaka, a déclaré qu'en tant que fille ainée d'une famille de quatre personnes, elle doit aller chercher de l'eau à 600 mètres de la maison pour les tâches ménagères et la cuisine. Après cela, elle est généralement trop fatiguée pour aller à l'école.

En atténuant les effets du changement climatique, l'éducation permet aux citoyens d'acquérir les connaissances, les compétences, les comportements et les attitudes nécessaires pour prendre des décisions en toute connaissance de cause pour préserver l'environnement.

En Afrique, le changement climatique représente un enjeu de plus en plus important. En Zambie, les effets du changement climatique commencent à être reconnus et à retenir l'attention du gouvernement.

En 2021, le ministère de l'économie verte et de l'environnement a été créé, avec pour mandat de coordonner tous les programmes environnementaux et de lutte contre le changement climatique.

Éduquer les jeunes dans le domaine de l’action climatique

Mon organisation, Alliance for World Change (AWC), joue son rôle en matière de lutte contre les effets du changement climatique : nous avons créé 5 clubs d'ambassadeurs du climat (CAC) qui comptent au total plus de 1 300 membres dans des écoles primaires et secondaires sélectionnées des provinces de Lusaka et de Copperbelt.

Les membres des CAC sont des élèves de la 7^e à la 12^e année, âgés de 14 à 18 ans. Les clubs dispensent des cours sur le changement des comportements à travers des débats, des présentations dans les écoles et des jeux interactifs locaux.

AWC organise des activités de plantation d'arbres, notamment de mûriers et de pommiers mexicains, qui contribuent à la rétention d'eau et apportent de l'ombre et des fruits, favorisant ainsi l'enseignement dans un milieu écologique.

AWC forme également 105 commerçants des marchés de Chiwempala et de Lulamba aux dangers du changement climatique et fournit des sacs poubelles pour séparer les bouteilles en plastique des autres déchets.

Les sacs sont ensuite collectés et vendus à des sociétés de recyclage, puis l'argent récolté est utilisé pour financer l'éducation des enfants des commerçants. À cet égard, l'éducation et la protection de l'environnement sont liées.

Nécessité de renforcer la sensibilisation et les mesures pour limiter les effets du changement climatique

Étant donné que le changement climatique est un sujet relativement nouveau pour les Zambiens, un travail communautaire supplémentaire est nécessaire pour que les individus assimilent les informations essentielles.

Certaines pratiques agricoles traditionnelles appelées localement « système chitemene » par exemple, impliquent d’abattre des arbres pour l'exploitation agricole et l’utilisation du bois comme source d'énergie domestique, ce qui continue de nuire à l'environnement à un rythme alarmant.

Par ailleurs, le financement de l’action climatique est insuffisant pour les organisations locales ; et la mise en œuvre de la stratégie nationale d'apprentissage sur les changements climatiques de 2021 requiert un nouvel élan.

AWC travaille en collaboration avec des partenaires, tels que le ministère de l'économie verte et de l'environnement, le Centre pour la justice environnementale (Center for Environmental Justice - CEJ), le Réseau zambien pour la lutte contre le changement climatique (Zambia Climate Change Network - ZCCN), Mizu Eco-Care, un système d'éducation qui intègre la problématique du changement climatique, etc.

AWC continuera à dialoguer avec le gouvernement et les parties prenantes en organisant des visites de courtoisie, des symposiums et des réunions communautaires afin de sensibiliser le public au changement climatique et de faire pression pour obtenir un soutien.

À l'avenir, je souhaite ardemment qu’un fonds national pour le climat soit créé, qu’un plus grand nombre de jeunes participent à ce combat et que des activités conformes aux politiques et aux recommandations de la COP27 soient mises en œuvre de manière effective.

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