Mise en œuvre de programmes d’apprentissage par la radio : l’expérience de la Sierra Leone pendant la crise d'Ebola

Soutenu par ses partenaires et grâce à la réaffectation de fonds provenant d'un financement du PME, le gouvernement de Sierra Leone a mis au point un programme d’enseignement par la radio pour permettre à des millions d'enfants de continuer à apprendre depuis leurs maisons.

03 mai 2020 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 3 minutes
Un élève attentif pendant une leçon dans sa salle de classe en Sierra Leone. Crédit : PME/Stephan Bachenheimer
Un élève attentif pendant une leçon dans sa salle de classe en Sierra Leone.
Credit: PME/Stephan Bachenheimer

Lorsque le virus Ebola a frappé l'Afrique de l'Ouest en 2014, trois pays - la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone - ont dû fermer leur système scolaire pour empêcher la propagation de la maladie.

Grâce au soutien de ses partenaires et à la réaffectation rapide de fonds provenant d'un financement du PME, le gouvernement de Sierra Leone avait mis au point des cours par la radio pour permettre à des millions d'enfants contraints de rester à la maison de continuer à apprendre.

Trois mois : de la fermeture des écoles aux cours par la radio

La réponse a été rapide : les écoles ont fermé leurs portes en juillet 2014 - à la fin de l'année scolaire - et le programme d'éducation d'urgence par la radio (EREP) a commencé à être diffusé en octobre 2014.

Le ministère de l'Éducation, des Sciences et de la Technologie a diffusé une campagne d'information sur l'enseignement par la radio pour faire connaître les différents types de programmes et leur calendrier de diffusion. Pour préparer le contenu, le ministère a identifié une trentaine d'enseignants (la « crème de la crème » du corps enseignant, comme l'a souligné l'un d'entre eux) et a travaillé en étroite collaboration avec eux pour préparer les cours.

Une fois les scripts (de cours) prêts, les enseignants les ont enregistrés dans un studio. Les leçons ont ensuite été diffusées à partir de ces enregistrements et une ligne téléphonique était ouverte à la fin de chaque session pour permettre aux élèves d’appeler et poser leurs questions en direct, immédiatement après la diffusion de la leçon.

Des leçons ont été diffusées sur 41 stations de radio et la seule station de télévision du pays. Les programmes étaient diffusés trois heures par jour, cinq jours par semaine, par tranches de 30 minutes entre 11h et 17h. Cela permettait à certains enfants de continuer à assurer leurs tâches ménagères à la maison le matin.

Enseigner les matières de base et les compétences essentielles de la vie

Tous les niveaux d'enseignement étaient couverts (de la 1re à la 12e année). Les programmes portaient sur des matières de base telles que l’anglais, les mathématiques, les sciences sociales, l’éducation physique et à la santé, toutes alignées sur le programme national.

Ils traitaient également d'autres sujets importants tels que les compétences psychosociales et utiles à la vie, l'hygiène et le lavage des mains, et diffusaient des informations de base sur l’Ebola. Cela a aidé les enfants à faire face à la crise et leur a fourni des informations essentielles pour se protéger et protéger leur famille.

L'UNICEF a fourni des radios solaires portables à 34 280 familles vulnérables, dont 2 000 enfants dans des foyers mis en quarantaine à cause du virus. Les enfants ont également reçu des documents imprimés et des notes de cours pour compléter les cours radiodiffusés. L'UNICEF a également enregistré les leçons sur CD et clés USB à distribuer aux familles des zones reculées où la couverture et la réception radio étaient médiocres.

Lorsque les écoles ont rouvert leurs portes 8 mois plus tard, de nombreux élèves ont pu simplement poursuivre leur apprentissage, comme en témoignent les bons résultats obtenus à leurs examens.

De l’impact du programme radio

En novembre 2014, une enquête a été menée pour évaluer les niveaux de sensibilisation de ces programmes radios et les changements d’attitudes, de comportements et de pratiques auxquels on pouvait les associer. Cette enquête a démontré que :

  • Le programme a touché 81,6 % des ménages vulnérables avec des enfants en âge scolaire.
  • Les taux d’écoute des cours diffusés était élevés à tous les niveaux d’enseignement (69,2 % pour le préscolaire, 62,2 % pour le primaire, 70,6 % pour le premier cycle du secondaire et 75,8 % pour le deuxième cycle du secondaire).
  • Dans 40,6 % des ménages interrogés, les apprenants se souvenaient d'avoir appris quelque chose grâce au programme.

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De très belles initiatives!
Ça aurait été bien que les enfants qui vivent dans des coins vraiment reculés et où l'électricité est un luxe, aient l'occasion d'avoir ces enregistrements comme en Sierra-Leone et puissent par exemple, les écouter selon des programmations faites par les chefs de village ou de quartiers...
De manière ainsi à ne laisser quasi personne de côté dans la gestion de cette crise en ce qui concerne le secteur de l'éducation.
Mes élèves par exemple en plus de la guerre, risquent encore vraiment perdre l'engouement de retourner à l'école alors que tout allait déjà pour le mieux.
C'est vraiment triste.

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