Si de nombreuses femmes et filles dans le monde sont confrontées à des difficultés pour gérer leur santé et leur hygiène menstruelles, les filles vivant dans des ménages à faible revenu sont touchées de manière disproportionnée. Les défis sont plus élevés et les conséquences plus graves pour elles car, elles ont moins de chances d'avoir accès aux informations sur la santé menstruelle ou aux produits hygiéniques en raison de leur situation économique.
Des recherches indiquent, par exemple, que 65 % des femmes au Kenya ne peuvent pas se permettre d'acheter des produits d'hygiène menstruelle et sont souvent poussées à s'adonner au commerce du sexe pour pouvoir s’acheter les produits nécessaires.
Du fait de leur complexe d’infériorité, les femmes et les filles sont souvent incapables de négocier des rapports sexuels protégés, finissent par souffrir d'autres problèmes de santé génésique et sont davantage exposées aux risques de contracter le VIH/sida et d'autres IST.
En Afrique subsaharienne, nombres de filles perdent 20 % de leur temps scolaire et certaines peuvent même abandonner complètement l'école. Ces femmes et ces filles sont alors condamnées à un cycle de pauvreté, limitant ainsi leur capacité à participer au développement économique de leur pays et réduisant leurs chances d’être en bonne santé et d’avoir une bonne situation sociale.
Des programmes qui fournissent des produits d'hygiène menstruelle
Alors que certains pays, à l’instar du Kenya, ont mis en place des programmes offrant des produits hygiéniques gratuits dans les écoles publiques, afin de réduire le taux d'absentéisme, des organisations non gouvernementales et d'autres parties prenantes ont dû intervenir pour offrir un soutien supplémentaire.
Les différentes parties prenantes ont fait pression pour réduire les coûts des produits sanitaires et développer et mettre en œuvre des politiques de gestion de la santé menstruelle.
Ces interventions sont nécessaires, mais pour être plus ciblées et efficaces, il est prudent d'avoir des conversations sur la gestion de la santé menstruelle avec les filles au moment de la ménarche ou pendant leur scolarité, afin de s'assurer qu'elles reçoivent les informations nécessaires et précises le plus tôt possible.
En raison de la nature « taboue » de la menstruation, les familles n’abordent pas le sujet et n’ont pas de conversation avec les jeunes filles pour leur expliquer ce que c’est, quand elle va arriver ou comment la gérer.