Les tabous autour des règles posent des défis dans la gestion de la santé menstruelle

Briser le silence sur la nature taboue des menstruations et promouvoir une bonne gestion de l'hygiène menstruelle sont essentiels pour que les femmes et les filles atteignent leur plein potentiel.

22 juin 2022 par Beverly Mumbo, Forum for African Women Educationalists (FAWE)
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Des élèves en pleine conversation devant des toilettes pour filles. Crédit : GPE/Stephan Bachenheimer
Des élèves en pleine conversation devant des toilettes pour filles comprenant un vestiaire au Gbimsi Junior High School, à Savelugu, dans la région nord du Ghana. Mai 2016.
Credit: GPE / Stephan Bachenheimer

Une bonne gestion de l'hygiène menstruelle - la gestion de l'hygiène associée au processus menstruel - joue un rôle fondamental pour permettre aux femmes et aux filles de réaliser pleinement leur potentiel.

La méconnaissance (en anglais) des règles d'hygiène menstruelle et des produits hygiéniques, la persistance de la stigmatisation et la faiblesse des infrastructures sanitaires sont les causes d'une mauvaise hygiène menstruelle, qui affecte le bien-être social, économique et scolaire des filles.

Les femmes et les filles qui ne sont pas en mesure de pratiquer une bonne gestion de l'hygiène menstruelle sont souvent exposées à d'autres problèmes de santé génésique, tels que les grossesses précoces et les avortements à risque, compromettant ainsi leur éducation du fait qu’elles n’aient pas accès à des produits d’hygiène, à des soins et à une gestion menstruelle appropriés.

Une bonne gestion de l'hygiène menstruelle est essentielle pour permettre aux femmes et aux filles de réaliser pleinement leur potentiel.

Si de nombreuses femmes et filles dans le monde sont confrontées à des difficultés pour gérer leur santé et leur hygiène menstruelles, les filles vivant dans des ménages à faible revenu sont touchées de manière disproportionnée. Les défis sont plus élevés et les conséquences plus graves pour elles car, elles ont moins de chances d'avoir accès aux informations sur la santé menstruelle ou aux produits hygiéniques en raison de leur situation économique.

Des recherches indiquent, par exemple, que 65 % des femmes au Kenya ne peuvent pas se permettre d'acheter des produits d'hygiène menstruelle et sont souvent poussées à s'adonner au commerce du sexe pour pouvoir s’acheter les produits nécessaires.

Du fait de leur complexe d’infériorité, les femmes et les filles sont souvent incapables de négocier des rapports sexuels protégés, finissent par souffrir d'autres problèmes de santé génésique et sont davantage exposées aux risques de contracter le VIH/sida et d'autres IST.

En Afrique subsaharienne, nombres de filles perdent 20 % de leur temps scolaire et certaines peuvent même abandonner complètement l'école. Ces femmes et ces filles sont alors condamnées à un cycle de pauvreté, limitant ainsi leur capacité à participer au développement économique de leur pays et réduisant leurs chances d’être en bonne santé et d’avoir une bonne situation sociale.

Des programmes qui fournissent des produits d'hygiène menstruelle

Alors que certains pays, à l’instar du Kenya, ont mis en place des programmes offrant des produits hygiéniques gratuits dans les écoles publiques, afin de réduire le taux d'absentéisme, des organisations non gouvernementales et d'autres parties prenantes ont dû intervenir pour offrir un soutien supplémentaire.

Les différentes parties prenantes ont fait pression pour réduire les coûts des produits sanitaires et développer et mettre en œuvre des politiques de gestion de la santé menstruelle.

Ces interventions sont nécessaires, mais pour être plus ciblées et efficaces, il est prudent d'avoir des conversations sur la gestion de la santé menstruelle avec les filles au moment de la ménarche ou pendant leur scolarité, afin de s'assurer qu'elles reçoivent les informations nécessaires et précises le plus tôt possible.

En raison de la nature « taboue » de la menstruation, les familles n’abordent pas le sujet et n’ont pas de conversation avec les jeunes filles pour leur expliquer ce que c’est, quand elle va arriver ou comment la gérer.

La plupart des jeunes filles sont souvent prises par surprise lorsqu'elles ont leurs premières règles et ne savent pas quoi faire.

Elles sont généralement gênées et ont tendance à le cacher plutôt qu'à chercher l’aide et les informations nécessaires. Lorsqu’elles cherchent à s'informer, elles le font souvent auprès de leurs pairs qui n'ont pas nécessairement les bonnes informations et finissent par être induites en erreur.

Des organisations telles que le Forum des éducatrices africaines (FAWE) mènent des programmes de sensibilisation dans les écoles pour s'assurer que les filles reçoivent les informations correctes sur leur santé menstruelle. En partenariat avec Right to Play et WaterAid dans le cadre du programme d'éducation à la santé sexuelle et reproductive, le FAWE a adopté une approche holistique de la gestion de la santé menstruelle.

Les impacts négatifs d’une mauvaise santé et d’une mauvaise hygiène menstruelles étant transversaux, le consortium a adopté une approche multisectorielle et holistique (en anglais) pour améliorer l'hygiène menstruelle dans des pays comme le Ghana, le Mozambique et l'Eswatini.

En travaillant avec différents ministères et établissements scolaires, tant au niveau du primaire que du secondaire, pour assurer aux jeunes de filles de maîtriser la gestion de leur santé menstruelle, le FAWE espère que les informations sur la santé menstruelle deviendront, au même titre que celles sur la santé reproductive et d'autres services, facilement accessibles aux jeunes filles.

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Bonjour à l'équipe. Je suis président d'une association des jeunes pour la promotion d'hygiène et assainissement au Tchad dénommée GROUPE ALPHA-TCHAD. Nous avons des difficultés d'ordre technique et matériels en raison d'accompagner les filles dans la gestion de l'hygiène menstruelle.

Je suis convaincu que plus part des filles n'ont pas le moyen financier pour acheter les choses de protéger pour cette période

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