Le jeudi 15 avril, des parlementaires de tous les pays donateurs d’Europe ont uni leurs forces pour soutenir la campagne de financement du Partenariat mondial pour l'éducation (GPE).

C’était à l’occasion d'une table ronde virtuelle organisée par le Réseau parlementaire international pour l'éducation (IPNEd, du sigle en anglais) qui a réuni des parlementaires de toute l'Europe qui ont discuté du rôle vital du GPE dans la mobilisation de financements plus nombreux et plus importants en faveur de l'éducation dans les pays à faible revenu et de l'importance d'un GPE entièrement financé.

Ouvrant la table ronde, l'hon. Giulio Centemero, Représentant régional de l’IPNEd pour l’Europe, a expliqué pourquoi la prochaine campagne de financement du GPE sera un test de l’engagement des gouvernements européens à soutenir l’éducation des enfants vivant dans les pays à faible revenu :

« Nous devons être fiers qu’en tant qu’anciens donateurs du GPE, nos pays aient joué un rôle essentiel pour assurer une éducation de qualité aux enfants vivant dans les pays les plus pauvres du monde. L'ampleur de l'urgence éducative mondiale justifie désormais le besoin de redoubler d’engagement ».

Les parlementaires ont également entendu des témoignages de première main sur la manière dont le GPE soutient les gouvernements des pays à faible revenu pour garantir que chaque enfant reçoive une éducation de qualité.

Mamadou Talla, ministre de l'Éducation nationale du Sénégal, a expliqué comment son ministère a travaillé avec le GPE pour transformer l'éducation dans son pays :

« Le Sénégal est partenaire du GPE depuis 2006. Cette coopération nous a permis de scolariser plus d'un million d'enfants supplémentaires. La part de notre budget consacrée à l'éducation a toujours été supérieure à 20 %. C'est en partie grâce au soutien du GPE ».

Le ministre Talla a déclaré que malgré les défis sans précédent imposés par la COVID-19, avec du soutien et des investissements pour un meilleur financement du GPE, le Sénégal sera en mesure de continuer à accélérer les progrès de l'éducation :

« Comme bien d’autres pays, le Sénégal a été profondément touché par la pandémie. Grâce au soutien du GPE, nous réaffirmons notre engagement à augmenter nos dépenses consacrées à l'éducation. Une contribution de plus de 5 milliards de dollars au GPE aura un impact significatif au Sénégal et dans d'autres pays à faible revenu. »

Alice Albright, Directrice générale du GPE, a déclaré lors de l’évènement que : « Des dizaines de millions d’enfants risquent d’abandonner définitivement l’école, en particulier les filles. Nous sommes confrontés à la pire crise de l'éducation que le monde n'ait jamais connue. Tous les progrès qui ont été réalisés en matière d'apprentissage et de scolarisation sont particulièrement menacés ».

« Les parlementaires ont joué un rôle extraordinaire dans la promotion de l'éducation et du GPE. Le moment est venu d'augmenter la pression sur les personnes qui décident au niveau des gouvernements. Les décisions budgétaires sont en train d’être prises en ce moment ».

À la suite de ces remarques, les parlementaires ont levé la main en faveur de la campagne de financement du GPE, pour manifester avec vigueur leur soutien à l’idée de voir un partenariat mondial pour l’éducation entièrement financé.

Il a par la suite été question des mesures prises ou envisagées par les parlementaires pour soutenir le financement du GPE. La députée Harriett Baldwin, coprésidente de l'IPNEd, a expliqué comment les parlementaires britanniques ont pu s’accorder, en dépit des divisions entre partis politiques, pour soutenir le GPE.

« Au Royaume-Uni, nous avons été plus de 40 parlementaires à signer une lettre adressée à notre Premier ministre, demandant une contribution britannique de 600 millions de livres sterling au GPE au cours des cinq prochaines années ».

Christoph Matschie a expliqué comment le Bundestag a joué un rôle influent dans le renforcement du soutien de l’Allemagne à l’éducation de base et au GPE. « Il y a trois semaines à peine, nous avons adopté une résolution au parlement demandant au gouvernement d'augmenter davantage son financement de l'éducation et nous faisons maintenant un effort pour augmenter le budget disponible pour le GPE ».

Le sénateur André Vallini a également expliqué comment il avait dirigé les efforts de l'Assemblée nationale française pour l’adoption d’une loi sur l'objectif convenu au niveau mondial d’allouer au moins 15 % de l'aide au développement au secteur de l'éducation, tout en garantissant un investissement ambitieux dans le GPE.

Parmi les parlementaires présents figuraient des présidents de commissions parlementaires, des porte-paroles de partis politiques en charge des affaires étrangères et de la coopération au développement ainsi qu'un certain nombre d'anciens ministres en charge du développement.

« Nous ne parviendrons pas du tout à atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030 si nous ne nous concentrons pas davantage sur l’éducation et en particulier sur l’éducation des filles. Je ferai tout mon possible pour construire une coalition forte au Parlement en faveur d'un engagement fort du Danemark en faveur du GPE », a affirmé Ulla Tørnæs, membre du Parlement danois et ancienne ministre de la Coopération au développement.

L'hon. Emanuele Del Re, ancienne ministre des Affaires étrangères, désormais présidente du Comité permanent de la mise en œuvre du Programme 2030 au Parlement italien, a également promis son soutien : « Je vais promouvoir une audition parlementaire sur l'éducation dans le monde et inviter le Partenariat mondial pour l'éducation pour un briefing. Nous sommes déterminés à reconstituer les ressources du GPE et à essayer d’accroître la contribution de l’Italie au GPE ».

Des membres du Parlement européen, des parlementaires d’Irlande, de Norvège et de Suède ont également se sont également exprimés sur la valeur qu’ils accordent au soutien de leur pays au GPE.

Les députés ont également été rejoints par Helen Grant, l’envoyée spéciale du Premier ministre britannique pour l’éducation des filles. Elle a évoqué les ambitions du Royaume-Uni pour le sommet sur le financement du GPE, qu’il co-organise avec le gouvernement du Kenya en juillet.

L'Envoyée spéciale a appelé les parlementaires britanniques à « faire tout ce que vous pouvez pour rehausser davantage le profil de ce sommet vraiment important et encourager vos propres gouvernements à s'engager de manière ambitieuse au sein du GPE, à l’heure où nous cherchons à mieux nous reconstruire après la pandémie de COVID-19 ».

« J’ai été ravi à la fois par l’ampleur du soutien et par la compréhension approfondie des députés européens du rôle essentiel que l’aide à l’éducation doit jouer pour aider les pays les plus pauvres du monde à éduquer leurs enfants », a déclaré Joseph Nhan-O’Reilly, directeur exécutif de l’IPNEd.

« Face à la pression sans précédent sur les finances publiques causée par la pandémie de COVID-19, le soutien des parlementaires à l'aide au développement, à l'éducation et au GPE est plus important que jamais. Je suis heureux que nous ayons pu soutenir et amplifier le soutien des députés de toute l'Europe au GPE à ce moment crucial ».

L'IPNEd a publié des notes d'information spécifiques sur le GPE à l’intention des parlementaires de chaque pays donateur.

Dans le cadre de ses travaux sur le financement de l'éducation, l'IPNEd convoquera des parlementaires de la région Asie-Pacifique pour une table ronde de haut niveau similaire, et accueillera en juin un événement mondial pour les parlementaires des pays en développement et des pays donateurs en vue de renforcer leur soutien politique pour un financement national et une aide internationale en faveur de l'éducation plus importants et de meilleure qualité.

Pour plus d’informations sur le travail du Réseau sur le financement de l’éducation, veuillez visiter https://www.ipned.org/ipned-campaigns ou contacter : @email