À travers deux financements accélérés, le GPE a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement d'Haïti et ses partenaires pour répondre rapidement et efficacement aux urgences auxquelles le pays est confronté et soutenir la poursuite de la scolarité.
« Malgré les difficultés actuelles, les écoles restent un lieu essentiel où les enfants sont protégés, où ils s'épanouissent physiquement et mentalement et où ils développent leur plein potentiel. »
M. Nesmy Manigat, ministre haïtien de l’Éducation, s'exprimait en début d'année sur les crises récentes qui ont mis à mal l'éducation de milliers d'enfants à Haïti. La pandémie de COVID-19, les troubles sociopolitiques et les catastrophes naturelles posent d'immenses défis au secteur de l'éducation.
Le gouvernement haïtien a travaillé en étroite collaboration avec le GPE et d'autres partenaires pour répondre à ces situations d'urgence de manière rapide et efficace, en apportant un soutien essentiel au maintien de l'enseignement dans un contexte difficile.
Début des crises sociopolitiques en 2019
Haïti a connu des troubles politiques et sociaux en 2019, entraînant une crise humanitaire et la fermeture de 60 % des écoles à l'échelle nationale. Pour que le système éducatif continue à fonctionner, le GPE a octroyé à Haïti un financement accéléré de 3,3 millions de dollars pour la période 2020-2022.
Avec l'UNICEF en qualité d’agent partenaire, le financement a soutenu 80 000 enfants du primaire et du secondaire dans 200 écoles publiques, en fournissant du matériel d'enseignement et d'apprentissage, en organisant des cours de rattrapage et de soutien scolaire, en apportant une aide financière via des transferts monétaires directs aux familles vulnérables, et un soutien psychosocial aux enfants et aux enseignants.
« Je veux que cette année scolaire se passe bien. Qu'il n'y ait pas de tirs. Je veux qu'ils arrêtent un moment afin que nous puissions étudier et faire nos devoirs. »
Jonalson vit avec sa famille à Martissant, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, un quartier entièrement contrôlé par les gangs depuis juin 2021. La violence des gangs a réduit à néant l'entreprise de son père, principale source de revenus de la famille. La famille de Jonalson fait partie des milliers de personnes qui ont besoin d'une aide financière depuis que la violence a éclaté en 2019.
Le financement du GPE a soutenu 1 000 familles dans les zones vulnérables de Port-au-Prince avec des transferts monétaires directs en espèces pour aider à garantir qu'au moins 1 600 enfants âgés de 6 à 14 ans soient de nouveau scolarisés pour l'année scolaire 2020-2021.
Pandémie de COVID-19 en 2020
Avec l'arrivée de la pandémie de COVID-19 en 2020, les élèves ont dû faire face à une nouvelle série de défis pour accéder à l’éducation. Un financement accéléré du GPE de 7 millions de dollars (dont l'UNICEF était l'agent partenaire) a permis au gouvernement d’assurer la continuité de l'apprentissage et le retour des enfants les plus vulnérables à l'école.
Du matériel d'enseignement et d'apprentissage a été élaboré pour faciliter l'enseignement à distance sans technologie pour les enfants de 5 à 14 ans des zones rurales et urbaines défavorisées, du matériel qui pourra également être utilisé lors de futures situations d'urgence.
Un programme de transfert monétaire a permis à 6 000 familles parmi les plus vulnérables de faire face aux répercussions économiques de la pandémie de COVID-19. En plus du soutien financier, elles ont bénéficié de séances de sensibilisation sur l'importance de respecter le calendrier scolaire, le droit à l'éducation et la nécessité de maintenir les enfants scolarisés.
Les fonds ont permis aux familles de subvenir à leurs besoins essentiels et d'envoyer leurs enfants à l'école dès la réouverture.
Pour soutenir le retour des enfants dans les écoles, 80 000 élèves et 2 000 enseignants ont reçu des kits scolaires dans 365 écoles publiques.
Des infrastructures sanitaires et des stations de lavage des mains ont été réhabilités dans 210 écoles, et des seaux et du savon ont été distribués dans 600 écoles. Des affiches décrivant le protocole sanitaire et les gestes pour se laver les mains ont permis de limiter la transmission de la COVID-19 une fois que les élèves sont retournés à l'école.
Tremblement de terre dans le sud-est d'Haïti en 2021
En 2021, un tremblement de terre de magnitude 7,2 a frappé le sud-est d'Haïti, détruisant ou endommageant 1 250 écoles et privant quelque 250 000 enfants d'accès à l'école. Des milliers de familles ont perdu tous leurs biens et leurs moyens de subsistance.
Après avoir consulté ses partenaires, le gouvernement a réaffecté 2,8 millions de dollars de ses deux financements du GPE (1,9 million de dollars de financement pour la riposte à la COVID-19 et 0,9 million de dollars de financement accéléré pour la crise sociopolitique) afin de répondre à la situation d'urgence provoquée par le tremblement de terre.
De nombreuses familles déjà vulnérables se sont appauvries davantage et certaines ont bénéficié d'un programme de transfert monétaire financé par le GPE pour les aider à faire face aux dégats causés par le tremblement de terre.
« Ma maison s'est effondrée pendant le tremblement de terre. Nous avons vécu dans la rue, sous un arbre. Il n'y avait nulle part ailleurs où loger. Notre maison n'était plus habitable. »
Après le tremblement de terre, Jacquelin a vécu dans la rue avec sa mère, sa femme et ses cinq enfants. Comme des milliers de personnes, ils avaient besoin d’un toit, de nourriture, d'eau, d’installations sanitaires et des articles d'hygiène. Un transfert monétaire a permis à Jacquelin et à sa famille d'accéder aux services de base. Il raconte :
« J'ai reçu la notification alors que je travaillais dans mon jardin. Quand j'ai entendu la sonnerie du téléphone "bling !", j'ai vérifié le solde de mon compte, je venais de recevoir de l'argent sur mon téléphone ! J'étais tellement heureux ! Je devais de l'argent pour les frais de scolarité de mes enfants. J'ai pu en payer une partie pour qu'ils puissent continuer à aller à l'école. Mais ils étaient aussi touchés par une fièvre typhoïde et le paludisme. Alors, j'ai utilisé ce qu'il me restait pour les emmener à la clinique. »
D'autres activités, comme la distribution de kits scolaires aux enfants des zones rurales reculées, ont permis d'assurer la continuité de l'éducation des enfants les plus susceptibles de ne pas y avoir accès.
M. Nesmy Manigat a déclaré : « Malgré tous ces défis, nous ne baissons pas les bras et, avec tous les moyens disponibles, nous nous efforçons de résoudre les problèmes provoqués par ces situations d'urgence et de répondre aux exigences de la transformation du système éducatif, en mettant l'accent sur le bien-être dans les écoles, tant pour les élèves que pour les enseignants. »
Le GPE soutient les efforts d'Haïti pour atténuer la crise de l'apprentissage et redonner espoir aux millions d'enfants dont l'éducation a été perturbée par des situations d'urgence successives.