Il y a de cela environ trois mois, j’ai été interpellé par une jeune fille de 14 ans qui prenait la parole au nom de ses camarades, à l’occasion de l’inauguration d’un lycée technique et professionnel par le Premier Ministre, Dr Ariel Henry.
Elle lançait un cri d’alarme afin de poursuivre en toute quiétude l’année scolaire : « Donnez-moi la chance de terminer mon année scolaire. ». Son cri traduit les préoccupations de toute une génération qui a soif d’aller à l’école.
En réalité, le système éducatif haïtien fait face aux conséquences de trois pandémies : la Covid-19, les crises socio-politiques et la désertion des enseignants qualifiés. Au total, 190 jours de classes ont été perdu par la majorité des élèves haïtiens de septembre 2019 à aujourd’hui, soit l’équivalent d’une année scolaire entière.
À cela, il faut ajouter plusieurs catastrophes naturelles, en particulier le tremblement de terre de 2010 qui avait fait plus de 250 000 morts et affecté jusqu’à 80 % les écoles dans le département de l’Ouest d’Haïti.
Ces catastrophes impactent l’accès à l’école de milliers d’enfants en raison des problèmes économiques des familles en proie à une insécurité alimentaire. Ainsi, le gouvernement vient d’annoncer qu’il s’apprête dans les prochains jours à démarrer un programme de transferts monétaires conditionnels pour environ 500 000 parents d’élèves.
Travailler à transformer le système éducatif haïtien
En dépit de tous ces défis, nous ne baissons pas les bras et nous adressons avec les moyens disponibles les problèmes liés à ces urgences ainsi que les exigences de la transformation de l’école, en ayant comme boussole le bien-être scolaire, tant pour les élèves que les enseignants.