Les enfants kenyans apprennent-ils suffisamment à l’école ?
Une étude a révélé qu'au Kenya, la plupart des élèves de 3e année ne peuvent pas lire l'anglais ou le kiswahili, la langue locale. Une subvention du GPE de 88,4 millions de dollars soutient le programme PRIEDE, qui vise à améliorer les résultats d'apprentissage, en numératie notamment.
31 janvier 2017 par Fazle Rabbani, Global Partnership for Education
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Lecture : 7 minutes
Des élèves dans une salle de classe au Kenya. Crédit : GPE/Fazle Rabbani

« Qu’enseigne-t-on à l’école de nos jours ? »

Les parents du monde entier se posent souvent cette question avant de voir leurs enfants achever leur scolarité. Au Kenya, la voix des médias s'ajoute à celle des parents préoccupés. Et il y a de quoi.

Selon cet article du Daily Nation du 18 janvier, le Conseil national des examens du Kenya a en effet constaté que la plupart des élèves de 3e année ne savaient lire ni en anglais, langue d'enseignement, ni en kiswahili, langue locale.

L’excellent ouvrage What works in girls’ education (ce qui marche pour l’éducation des filles) de la Brookings Institution offre un recueil très complet de bonnes pratiques.

Ce constat est semblable à celui d’une autre étude menée par UWEZO publiée en décembre 2016. Cette dernière concluait que seuls 3 élèves de 3e année sur 10 étaient capables de faire des exercices mathématiques d’un niveau de 2e année. L’étude montrait également que les acquis scolaires étaient encore plus faibles dans les zones rurales et arides et parmi les enfants issus des ménages plus défavorisés.

En 3e année, les enfants kenyans sont censés pouvoir lire un paragraphe constitué de cinq phrases simples et faire des additions et des soustractions de nombres à deux chiffres. Malheureusement, nombreux sont ceux qui en sont incapables.

Pourquoi les acquis scolaires sont-ils importants ?

La capacité de lecture, d’écriture et de calcul des enfants, surtout dans les premières années, est étroitement liée à leur possibilité de parvenir à un bien-être personnel, social et économique plus tard dans la vie. Ceci est particulièrement vrai pour les filles.

L’amélioration des acquis scolaires contribue également à la croissance économique nationale et à la réduction du niveau de pauvreté.

On estime que plus de 171 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté si tous les enfants des pays à faible revenu savaient lire.

Le niveau moyen d’apprentissage est une mesure solide de la santé d’un système éducatif. C’est pourquoi les acquis scolaires sont devenus un aspect essentiel des discussions et des débats portant sur l'éducation, au grand soulagement de parents qui pensaient que leur voix ne serait jamais prise en compte dans les forums politiques.

Quels sont les facteurs qui pèsent sur les acquis scolaires au Kenya ?

De nombreux facteurs contribuent au faible niveau des acquis scolaires des enfants kenyans. Les questions globales telles que la politique de l'éducation sont bien traitées dans le document Financing for a fairer and more prosperous Kenya (Financement pour un Kenya plus juste et plus prospère), publié par Brookings en 2012. L'enquête de 2013 sur les indicateurs de prestation de service au Kenya menée par la Banque mondiale classe les questions d’éducation dans les catégories générales suivantes :

  • Compétence et performance de l’enseignant : l’étude a constaté que souvent, les enseignants eux-mêmes ne possédaient pas les connaissances et les compétences nécessaires pour enseigner aux enfants. Seuls près de 40 % des enseignants interrogés dans l’étude avaient les connaissances minimums requises pour enseigner. Ce problème s’ajoute au fait que les enseignants sont souvent absents, et lorsqu’ils sont présents à l’école, ont d’autres choses à faire que d’enseigner. Les élèves perdent ainsi un temps précieux d'instruction et d'activités.
  • Matériel d’apprentissage approprié et adéquat : si les écoles kenyanes bénéficient d’une infrastructure relativement bonne et d’équipements pédagogiques tel que tableau noir, mobilier, stylos et papier, elles connaissent toutefois une pénurie de manuels scolaires. L’étude montre qu’un manuel scolaire est souvent partagé par 3 élèves dans de nombreuses écoles, limitant ainsi les capacités d’apprentissage des enfants. Il existe également un problème en termes d’adaptation des manuels scolaires pour les jeunes enfants.
  • Évaluation efficace et mesures de suivi : de solides données et une analyse des indicateurs de l’éducation manquent au Kenya, ce qui entraîne l’absence de mesures efficaces pour améliorer les acquis scolaires. Plusieurs sources de données de qualité sur les acquis scolaires sont disponibles dans le pays, mais elles ne sont généralement par reliées à d'autres données relatives aux intrants, telles que le déploiement des enseignants et les bourses scolaires.

Les actions du Kenya et de ses partenaires en vue d’améliorer l’apprentissage

Le programme de Développement de l’enseignement primaire (PRIEDE) au Kenya, soutenu par un financement du GPE de 88,4 millions de dollars, met fortement l’accent sur l’amélioration des acquis scolaires, en particulier dans le domaine du calcul.

Ce programme a été conçu comme programme jumeau du programme TUSOME soutenu par le DFiD et USAID, focalisé sur l’amélioration des acquis en matière de lecture et d’écriture.

D’autres partenaires de développement, en particulier l’UNICEF et le Canada, offrent également un soutien à l’amélioration du système éducatif du pays.

Le PRIEDE a déjà imprimé et distribué plus de 2,3 millions de nouveaux manuels scolaires de mathématiques pour les élèves de 1ère et 2e année, et formé plus de 70 000 enseignants et chefs d’établissement aux nouvelles méthodologies pédagogiques.

Le projet a également soutenu 4 000 établissements dans la préparation de plans d’amélioration de l’école afin de réduire les ratios élèves / enseignant et élèves / manuel scolaire, de fournir de meilleures installations sanitaires et d'accès à l'eau, en particulier pour les filles, et d’acquérir des matériels pédagogiques d'enseignement et d'apprentissage supplémentaires selon les besoins. Ces établissements sont sur le point de percevoir des financements pour mettre en œuvre leur plan.

Le gouvernement développe de nouveaux programmes scolaires plus efficaces, avec l’introduction des TIC dans l’enseignement et l’apprentissage, ainsi que de nouvelles mesures de gestion scolaire. Ces actions, associées aux projets PRIEDE et TUSOME, constituent des étapes favorables à l’amélioration des acquis scolaires pour les enfants kenyans.

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Dear Fazle Rabbani,

thank you for this very instructive article. I underand that you are also supervising GPE activities in Uganda and am contacting you in this matter.

I 'm the lead consultant for the GPE/GRA-Unesco project on Improving teacher participation in Local Education Groups. We recently organised a Workshop on this thematic area in Uganda, and I would be keen to share with you some results of this event and discuss possible follow-up .

Could you kindly provide me with your email and other contact détails?

With best regards,

Gabriele Gottelmann

Teacher-Student ratio is also a big factor in public schools. Ever since the introduction of FPE (Free Primary Education), the pupil numbers have grown four-fold but the teacher numbers have stagnated, and even reduced in some areas! This is because the current constitution introduced additional perks of being a political leader, and as such many teachers, especially in the rural areas, left teaching to become MCAs etc..

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