Sakinatu, Nafisa et Morinatu sont élèves au Lycée Nelson Mandela, un lycée pour filles de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Ces trois adolescentes intelligentes ont probablement été exposées dans leur jeune existence à plus de difficultés que la plupart d’entre nous ne peut imaginer.
Elles sont issues de familles défavorisées qui peuvent à peine se permettre de les envoyer au lycée, un trajet quotidien long et dangereux. Elles ont également vu la pauvreté conduire certaines de leurs anciennes camarades de classe au mariage précoce et même à la prostitution.
Ces trois jeunes filles ne sont pas seules dans cette situation. Chaque jour, partout dans le monde, des filles sont confrontées à la violence et au harcèlement physiques, psychologiques et sexuels sur le chemin de l’école – et trop souvent, au sein même de l’école – qu’ils soient exercés par des hommes, des pairs, ou même des enseignants. Si les filles sont touchées de façon disproportionnée, les garçons font également l’objet de violences sexuelles, de punitions corporelles dans la classe et de harcèlement par d’autres élèves.
Des milliers d’enfants restent traumatisés suite à l’attaque de leur école par des groupes armés. Entre 2013 et 2017, plus de 12 000 élèves et enseignants ont été blessés dans plus de 12 700 attaques contre l’éducation, dans plus de 70 pays.
Chacun de ces cas incarne l’échec choquant des règles élémentaires de la morale, puisqu’il s’agit d’innocents ciblés par les parties d’un conflit.
La triste vérité est que les écoles ne sont pas les sanctuaires sécurisés qu’elles doivent être et que nous souhaitons tous qu’elles soient.
Les enfants eux-mêmes sonnent l’alarme. Dans une récente enquête de l’UNICEF auprès des jeunes qui a reçu plus d’un million de réponses en provenance de plus de 160 pays, deux répondants sur trois expriment une crainte de la violence dans et autour de leur école.
Ceci est inacceptable.