Ce blog a déjà été précédemment publié sur ONE.
Ashlegh Pfunye et Iyunoluwa Ademola-Popoola sont des jeunes leaders du Partenariat mondial pour l'éducation. Ils sensibilisent sur les barrières qui empêchent les enfants d’accéder à l'éducation en vue d’inciter les dirigeants du monde à revoir leurs ambitions en matière de financement de l'éducation et du développement à la hausse.
Il est indéniable que la pandémie COVID-19 a changé notre façon de vivre et de travailler. Des vies continuent d'être perdues et les hôpitaux et agents de santé ont été submergés de patients atteints du virus. Bien que des mesures telles que la distanciation sociale, le port du masques et l'interdiction des grands rassemblements aient été mises en œuvre pour freiner la propagation du virus, des mesures spécifiques doivent être prises pour atténuer l'impact de cette pandémie sur les filles.
Des filles beaucoup plus vulnérables
L’éducation des filles a été particulièrement menacée par la pandémie, notamment pour celles issues des ménages à faible revenu et celles vivant dans des zones rurales. Les menaces auxquelles les filles sont déjà souvent confrontées ont été amplifiées depuis le début de la pandémie, notamment l'augmentation des mariages et grossesses précoces et des violences sexistes. De nombreuses filles ont été mariées contre leur gré, pour de l'argent, en raison des effets économiques de la pandémie sur les revenus de leurs familles.
L'augmentation du nombre de mariages d’enfants s'est traduite par une augmentation des grossesses précoces. On observe également une augmentation des cas de viol, qui a conduit à des grossesses non désirées, et dont les survivantes sont plus susceptibles d'abandonner leurs études. Nous observons l’impact de tout ceci sur nos communautés.
Cécilia, par exemple, jeune fille de 17 ans originaire de Tavengerwa un village situé dans le sud de Gokwe au Zimbabwe, vivait avec son père et était en classe de 6e avant le début de la pandémie. En raison de la pression économique causée par la crise sanitaire, elle a été mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, qui par ailleurs avait déjà une femme et deux enfants. Cécilia devenait ainsi sa deuxième épouse.
L'animatrice communautaire qui intervient dans son village a expliqué qu'en raison des fermetures d'écoles, de nombreuses filles sont plus vulnérables à ce type de situations. L’amie et la voisine de Cécilia [toutes encore adolescentes comme elle] ont également été mariées quelques mois après son mariage à elle.