À l’échelle mondiale, 224 millions de jeunes sont touchés par des crises. D’après des estimations récentes selon lesquelles 1 jeune sur 10 est en situation de handicap, il existerait au moins 22,4 millions de jeunes handicapés vivant dans des contextes de crise et de situation d’urgence.
Ce chiffre est probablement sous-estimé, étant donné les risques tant sanitaires que sécuritaires qui menacent le développement des enfants en temps de crise.
Dans le cadre d’un processus consultatif, le Groupe de travail sur l’éducation inclusive (IEWG) du Réseau inter-institutionnel pour l’éducation dans les situations d’urgence (INEE) a rédigé deux rapports sur l’éducation dans les situations d’urgence intégrant les handicaps.
Le premier est un référentiel et une cartographie des ressources. Le second présente une taxinomie des principaux concepts, des exemples d’interventions en faveur de l’éducation intégrant les handicaps de diverses régions et contextes d’urgence ainsi que les 7 principes suivants pour une éducation efficace intégrant les handicaps dans les situations d’urgence :
1. Encourager l’appropriation des efforts en faveur de l’éducation inclusive en engageant véritablement les communautés dans l’éducation, en particulier les organisations de personnes en situation de handicap (OPH).
Ce premier principe s’inscrit en conformité avec la Convention relative aux droits des personnes handicapées des Nations Unies et la définition de la localisation adoptée par l’INEE.
La localisation est particulièrement importante dans les contextes d’urgence où la présence d’acteurs locaux, capables de comprendre les subtilités culturelles et situationnelles ainsi que l’évolution des besoins des communautés et des personnes, est indispensable.
Quand les membres de la communauté, notamment les apprenants en situation de handicap et leurs tuteurs, participent véritablement aux conversations importantes et à la prise de décision, les initiatives éducatives gagnent en pertinence et en efficacité, ce qui facilite leur intégration au cœur des pratiques locales et leur viabilité à long terme.
2. Renforcer les outils et les processus de collecte de données sur le handicap pour favoriser une prise de décision éclairée à tous les stades des situations d’urgence.
Le fait de disposer de données complètes et actualisées permet de repérer les enfants et les jeunes vulnérables en temps de crise et d’établir leurs besoins en matière d’éducation, de santé et de protection.
Les questions du Washington Group et les données ventilées sont essentielles pour comprendre les recoupements entre le handicap et d’autres caractéristiques comme le genre et le statut de réfugié.
Pour améliorer la qualité des données, il faut également améliorer la coordination entre les acteurs humanitaires qui sont chargés de recueillir, d'analyser et de communiquer des informations sur le handicap tout au long d’une situation d’urgence dans le cadre des efforts de préparation, de réponse et de rétablissement.