Nous vivons une époque inédite. À l’heure où nous écrivons ces lignes, près de 2,5 millions de personnes dans le monde ont déjà perdu la vie à cause de la COVID-19 et font face à la pire crise économique que le monde ait connu depuis la Grande Dépression.
L’urgence sanitaire et économique provoquée par la pandémie a également exacerbé la crise mondiale de l’apprentissage, affectant à la fois le financement et l’offre d’éducation dans le monde et touchant le plus durement les pays les plus pauvres du monde et les apprenants les plus vulnérables.
La pandémie de COVID-19 a mis à nu les disparités auxquelles font face les enfants et les jeunes pour accéder à une éducation de qualité. Elle a notamment exposé les 258 millions d'enfants qui n'étaient déjà pas scolarisés avant le début de la pandémie et les millions d'autres qui allaient à l'école, mais n’acquéraient pas les compétences de base, notamment en lecture.
Des dizaines de millions d'enfants de plus risquent désormais de les rejoindre.
Un mélange d’éléments qui affecte gravement le financement de l’éducation
La perturbation des systèmes éducatifs déjà confrontés à de nombreux défis, combinée aux chocs économiques et à la pression accrue sur les finances publiques, crée un cocktail particulièrement néfaste pour le financement de l'éducation.
Les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure étaient déjà confrontés à un déficit annuel croissant de financement de l'éducation de près de 150 milliards de dollars US. Comme pour aggraver les choses, les coûts supplémentaires dus aux fermetures d'écoles liées à la pandémie de COVID-19 risquent d'augmenter l'écart de jusqu'à un tiers.
Ces coûts, associés à une croissance lente ou négative, risquent d’entraîner une diminution des budgets alloués à l'éducation qui quant à eux sont susceptibles d'être réduits du fait de la baisse des dépenses publiques et de la pression que subissent les gouvernements, contraints d’allouer les fonds à d’autres secteurs. Ces mêmes pressions devraient avoir un effet similaire sur les budgets de l'aide au développement.
Ces évolutions au niveau national se reflèteront sur les budgets des ménages qui verront une diminution des revenus personnels et des transferts de fonds. Par conséquent, l’argent dépensé par les familles pour l’éducation de leurs enfants diminuera donc.