Nous sommes tous convaincus de l’importance de l’éducation des filles, facteur constant et déterminant de progrès au regard de quasiment tous les indicateurs de développement — du recul de la mortalité à la croissance économique en passant par la démocratie et l’équité.
Pour autant, comment savons-nous que l’accroissement de l’investissement dans l’éducation des filles se justifie d’un point de vue économique ?
Aujourd’hui, la célébration de la Journée internationale de la femme nous rappelle les obstacles qu’il reste à surmonter pour que les filles accèdent à l’éducation, mais aussi pour qu’elles restent scolarisées, acquièrent des connaissances et puissent affronter l’avenir grâce à leur instruction.
Nous avons aussi conscience des possibilités : l’investissement dans l’éducation des filles génère des avantages économiques et sociaux tangibles d’une portée considérable dont tout le monde bénéficie.
Les avantages de l’investissement dans l’éducation des filles
L’investissement dans l’éducation des filles présente de gros avantages. L’instruction des filles permet généralement d’accroître leur potentiel de revenu personnel et de réduire la pauvreté dans leur communauté. Selon la Banque mondiale, chaque année d’enseignement secondaire permet aux filles d’accroître leur salaire à l’âge adulte dans une proportion pouvant aller jusqu’à 25 %. Ces avantages se répercutent d’une génération à l’autre : les filles qui ont reçu une éducation ont des enfants en meilleure santé, moins nombreux et plus instruits. Pour chaque année d’études supplémentaire de la mère, la scolarité de l’enfant augmente en moyenne de 0,32 année. Chez les filles, le gain est même légèrement plus élevé.
L’amélioration de l’alphabétisation peut avoir un effet majeur sur les revenus des femmes. Au Pakistan, selon le Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous 2013-14, les femmes qui travaillent et possèdent une bonne connaissance de la lecture et de l'écriture gagnent 95 % de plus que les femmes dont l’aptitude à lire et à écrire est faible ou inexistante. Le différentiel n’est que de 33 % parmi les hommes. L’instruction permet aux femmes de jouer un rôle économique accru au sein de leur famille et de leur communauté ; elles réinvestissent généralement 90 % de leurs revenus dans la famille.
L’investissement dans l’éducation des filles contribue aussi à repousser l’âge auquel celles-ci se marient et procréent. Si l’ensemble des filles d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud et de l’Ouest bénéficiaient d’une éducation secondaire, les mariages d’enfants chuteraient de 64 % pour passer de près de 2,9 millions à un peu plus de 1 million.
Au niveau de la société, l’accroissement du nombre de filles instruites a pour effet d’augmenter le nombre de dirigeantes, de ralentir la croissance démographique et donc d’atténuer les pressions liées au changement climatique. Les répercussions de l’éducation des filles sur la croissance économique nationale sont indéniables : une augmentation d’un point de pourcentage de l’instruction des filles entraîne un accroissement du produit intérieur brut (PIB) moyen de 0,3 point et un relèvement du taux de croissance annuel du PIB de 0,2 point.
Comment l’UNICEF investit dans l’éducation des filles
À l’UNICEF, nous sommes convaincus que l’éducation des filles — au niveau de l’enseignement tant primaire que secondaire — permet de s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté. Ce qui compte, en outre, ce n’est pas seulement le temps passé en classe, mais aussi les compétences acquises. La démarche de l’UNICEF en matière d’éducation des filles s’articule autour de trois axes :
- Nous œuvrons avec les pouvoirs publics au renforcement des politiques et des législations visant à aider et protéger les filles, y compris contre la violence en milieu scolaire.
- Nous soutenons les initiatives destinées à permettre aux filles les plus vulnérables d’accéder à l’éducation : bourses scolaires, transferts monétaires, soutien au sein de groupes de pairs, mentorat, programmes d’études inclusifs et formation des enseignants à la problématique hommes-femmes.
- Nous militons en faveur de l’éducation des filles au niveau local, national et mondial.
L’UNICEF, par ailleurs, est fier d’être l’organisme chef de file de l’Initiative des Nations Unies pour l'éducation des filles (UNGEI). Il est l’un des principaux partenaires techniques qui s’efforcent de promouvoir les droits et les acquis des filles par le biais d’actions de sensibilisation, d’activités de partenariat et d’échanges d’informations sur les pratiques optimales.
L’éducation des filles est une composante essentielle des travaux de l’UNICEF au niveau national. En Afrique du Sud, nous collaborons avec l’État et le secteur privé pour développer non seulement l’enseignement technique, mais aussi le mentorat en faveur de 10 000 filles défavorisées. Au Malawi, une initiative pilotée par la Banque mondiale, intitulée Zomba Cash Transfer Program, accorde des prestations monétaires aux filles pour les inciter à aller à l’école ou y retourner. En Afghanistan, l’UNICEF apporte son soutien à des initiatives de scolarisation locales et non officielles en privilégiant les filles déscolarisées et celles qui n’ont jamais fréquenté l’école, afin d’accroître le nombre de filles qui continuent leur scolarité jusqu’à la cinquième année.
Feuille de route
L’éducation des filles n’est pas seulement une nécessité morale : c’est aussi un facteur de développement économique et social. En collaboration avec nos partenaires, nous nous employons à fixer rapidement des objectifs plus ambitieux pour le programme d’action de la période postérieure à 2015 dans le domaine de l’éducation des filles et de l’égalité des sexes en matière de scolarisation. Nous exploiterons la dynamique de la Journée internationale de la femme de 2014 pour poursuivre nos efforts de collaboration et définir une feuille de route capable de mettre pleinement à profit le pouvoir de transformation de l’éducation des filles.