En l'espace de seulement trois mois, tant de choses ont changé partout dans le monde, pour chacun d'entre nous et pour nos organisations. Le mois dernier encore, nous célébrions la Journée internationale de la femme, et cela semble déjà si loin.
Aujourd'hui, la COVID-19 éclipse tous les aspects de notre vie. Le virus a déjà provoqué la mort de nombreuses personnes et beaucoup de choses que nous tenions pour acquises sont désormais perturbées, ce qui nous oblige à adopter de nouvelles pratiques.
La pandémie met à l'épreuve nos systèmes sociaux, politiques et économiques collectifs, plongeant une grande partie du monde dans un même ensemble de crises multiples.
Si l'humanité a beaucoup souffert de la crise, celle-ci contribue également, d'une certaine manière, à faire ressortir notre humanité : beaucoup d'entre nous doivent ralentir leurs activités, familles et communautés sont aujourd’hui soudées d'une manière que l’on n'avait pas connue depuis des générations, et à mesure que l'activité économique ralentit, le monde observe la diminution de la pollution due à la réduction des émissions de carbone.
Les lacunes dans la riposte à la pandémie et dans les infrastructures d'apprentissage face à la crise
La crise a mis en évidence des lacunes flagrantes dans la préparation à la réponse à une pandémie et dans les infrastructures d'apprentissage de par le monde pour y faire face. Elle a mis en évidence le fait que les obstacles à l'éducation ne se limitent pas au seul secteur de l'éducation, et qu’un travail intersectoriel est essentiel pour trouver des solutions à long terme, notamment en débloquant des ressources et des compétences.
Un peu comme avec l’Ebola, la COVID-19 est une crise sanitaire qui empêche des millions de personnes d'aller à l'école et pourrait les contraindre à ne plus jamais y retourner.
La pandémie a transformé de nombreux parents en instructeurs sans qu’ils aient reçu une formation spécifique et, parallèlement, a suscité un regain de considération pour les enseignants et l'enseignement. Elle a permis à l'humanité de mieux comprendre et d'apprécier à quel point il est précieux de pouvoir aller à l'école.
Elle met également en évidence les tristes inégalités entre les nations pauvres et riches dans la continuité de l'apprentissage, l'apprentissage à distance et l'apprentissage en ligne, que ce soit en matière d'infrastructures ou de connectivité des TIC notamment.
De nombreux pays à faible revenu doivent s'en remettre à des solutions de faibles niveaux technologiques, tandis que le reste du monde continue à essayer d'aller de l'avant et à se préparer à une économie de la connaissance d'après-crise.
Bien sûr, il y a une place pour les options de basse technologie mais, c'est précisément là tout l’enjeu : il doit s'agir d'options plutôt que de solutions par défaut.