Le Fonds mondial pour l’éducation qu'il nous faut vraiment
Ce dont le secteur de l'éducation a besoin n'est pas un nouveau fonds mondial pour l'éducation mais l'investissement dans un partenariat ambitieux. Une telle entité existe déjà : c'est le Partenariat mondial pour l'éducation.
03 février 2015 par Karen Mundy, UNESCO Institute of Educational Planning
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Lecture : 11 minutes
Jeunes enfants attendant en ligne dans une école en Sierra Leone (c) GPE/Stephan Bachenheimer

L'an dernier, le Réseau des solutions pour le développement durable (RSDD), a publié un document – “Financing for Sustainable Development: Implementing the SDGs through Effective Investment Strategies and Partnerships” – une contribution importante à l’élaboration d’une part essentielle des objectifs post-2015 de lutte contre la pauvreté dans le monde.

Le rapport du RSDD appelle la communauté internationale à créer un nouveau Fonds mondial pour l’éducation, fonds qui pourrait galvaniser de nouvelles ressources internationales, créer une meilleure coopération, favoriser un plus grand partage des connaissances et de l'innovation et être axé sur les résultats.

Dans sa réponse détaillée, le Partenariat mondial pour l'éducation convient avec le RSDD qu’un instrument mondial de financement commun pour l’éducation est essentiel à l'amélioration de l'aide pour une éducation universelle de qualité, en particulier pour les enfants les plus vulnérables. Au Partenariat mondial, nous reconnaissons également la nécessité d’un mécanisme plus solide afin de susciter une attention plus soutenue sur les résultats de l'apprentissage pour tous les enfants, et en particulier les plus marginalisés.

Toutefois, le secteur de l’éducation n’a pas besoin d’un nouveau fonds mondial.

Il existe déjà : c’est le Partenariat mondial pour l’éducation.

Le temps est venu de renforcer et consolider ce partenariat existant.

Galvaniser les ressources mondiales

Comme le souligne le RSDD, certains des échecs en matière d’éducation proviennent du manque d'objectifs clairement fixés et de solutions innovantes. Mais le plus grand défi demeure la dure réalité selon laquelle, ces 50 dernières années, le financement international pour l’éducation, en particulier l’éducation de base, n’a jamais dépassé des montants modestes.

Dans un tel contexte, le Partenariat mondial a pourtant augmenté ses ressources de façon significative, démontrant qu’un mécanisme solide était déjà en place. Entre 2012 et 2014, il a su accordéer plus de 2 milliards $US en financements pour les pays partenaires, un montant semblable à celui approuvé durant la totalité de la période 2004 – 2011. Plus de la moitié de ce montant a été utilisé dans les pays fragiles et touchés par les conflits, où vit un grand nombre des enfants non scolarisés du monde.

Cela demeure insuffisant pour satisfaire les besoins croissants des pays en développement partenaires, mais le Partenariat mondial a prouvé qu’il pouvait substantiellement et rapidement augmenter les décaissements pour pallier à la demande.

Au Partenariat mondial, nous avons également modifié la façon dont nous allouons et décaissons nos financements.

Grâce à notre nouveau modèle de financement fondé sur les résultats, nous jouons à présent davantage un rôle de catalyseur en incitant les gouvernements à réaliser des avancées concrètes, validées de façon externe, dans l'apprentissage, l'équité et l'efficacité et à renforcer des plans sectoriels fondés sur des données probantes, le recueil des données et le suivi adéquats des résultats de l’apprentissage.

Simultanément, le Partenariat mondial pour l’éducation est apparu comme le plus important bailleur de fonds pour l'éducation dans les pays touchés par les conflits. Nous avons démontré notre capacité à accorder des financements rapides et souples lorsque nos partenaires se trouvent en situation de crise ou d’urgence.

Le Partenariat mondial pour l'éducation reconnaît toutefois la nécessité de faire bien davantage pour garantir une bonne éducation aux populations déplacées.

En cas d’urgence, il faut une réponse de financement rapide et coordonnée pour que l’apprentissage des enfants ne soit pas interrompu, élément qui n’est pas mentionné dans le document du RSDD. C’est dans ce domaine que nous pensons qu’une nouvelle solution mondiale innovante est véritablement nécessaire.

Établir un modèle multipartenaire inclusif – avec des capacités de plaidoyer élargies

Le rapport du RSDD recommande que tous les fonds mondiaux deviennent des partenariats multilatéraux.

Le Partenariat mondial pour l'éducation est le plus grand partenariat multilatéral du secteur de l'éducation : bailleurs de fonds et gouvernements des pays en développement, organisations multilatérales, groupes de la société civile, enseignants, secteur privé et fondations représentant 78 pays du monde entier, des milliers d'organisations, les plus grandes banques multilatérales de développement et agences des Nations unies dédiées au secteur de l’éducation.

Par ailleurs, le Partenariat mondial pour l’éducation est à présent le plus grand bailleur de la défense du secteur, ayant investi plus de 30 millions $US depuis 2009 dans plus de 50 coalitions nationales de la société civile afin de favoriser participation au dialogue politique national et suivi des avancées, pour les groupes communautaires, les associations d’enseignants et d’autres organisations citoyennes.

Nous soutenons l'appel du RSDD pour une meilleure défense de l’éducation, car nous convenons que davantage doit être fait pour assurer un plaidoyer international renforcé et mieux coordonné.

Adopter une approche systémique face à la crise de l’apprentissage

Dans notre réponse au RSDD, nous indiquons qu’une « approche systémique et partenariale » est essentielle pour résoudre la crise de l’apprentissage. Réussir dans le secteur de l'éducation nécessite la création et l’entretien d’un système efficace capable de favoriser la coordination d'une vaste palette d'intervenants (parents, communautés, enseignants, développeurs et producteurs de programmes scolaires et de matériel) sur une longue période. C’est pourquoi, au niveau national, le Partenariat mondial rassemble les ministères, les agences de bailleurs et la société civile sur un ensemble d’objectifs partagés et un plan concerté.

Il importe de se rappeler que résoudre la crise de l'apprentissage se distingue fondamentalement de la délivrance d'un vaccin, une intervention discrète à un moment ponctuel.

Il existe des possibilités considérables d'innovation dans le secteur de l'éducation, mais pour que l’innovation ait véritablement un impact, il faut un système éducatif solidement planifié, bien coordonné et animé par un personnel adéquat pour pouvoir accueillir les élèves sur une période de 8 à 10 ans.

L’idée du RSDD selon laquelle le fonds mondial pour l’éducation devrait avoir des volets de financement spéciaux pour les différents niveaux de l’éducation – un fonds pour la petite enfance, un autre pour le cycle secondaire, etc. – aurait pour conséquence un morcellement inutile et saperait les objectifs mêmes que nous poursuivons. En effet, nous avons souvent observé que des investissements ciblés pour promouvoir l’innovation et la résolution de problèmes dans des domaines spécifiques sont le plus efficaces dans un contexte de planification solide et, là encore, une approche systémique de la mise en œuvre des réformes.

Le rapport du RSDD lance également un appel pour un système concurrentiel d’allocation de financements. L’Initiative pour la mise en œuvre accélérée du programme Éducation pour tous (ancêtre du Partenariat mondial pour l’éducation) utilisait un processus concurrentiel pour les décisions d'allocations. Le résultat fut l’échec d'une telle approche pour les enfants vivant dans les contextes les plus difficiles, en particulier ceux des pays fragiles et touchés par les conflits, où les capacités de développement de propositions solides sont plus limitées. Le Partenariat mondial allie à présent les allocations fondées sur les besoins à un modèle de financement axé sur les résultats, modalité qui crée des incitations en faveur du changement tout en garantissant la mise à disposition de financements transitoires pour les pays en situation de crise.

Favoriser la révolution des données sur la base des principes de responsabilité mutuelle

Nous convenons avec le RSDD qu'une plus forte focalisation sur les résultats - notamment sur la responsabilité en termes de financement et de résultats de l'apprentissage – est un moteur d'évolution essentiel.

Pour cette raison, le Partenariat mondial investit, à hauteur de 32 millions $US à ce jour, dans le développement de meilleures approches fondées sur le partenariat. Il s’agit ainsi de pouvoir suivre les enfants non scolarisés, mener les efforts internationaux visant à trouver des solutions plus rigoureuses pour relever les résultats de l'apprentissage, et piloter de nouvelles méthodes de suivi des dépenses publiques et internationales.

Le rapport du RSDD se saisit également avec raison du problème de la production d'indications et de données claires pour une mise en œuvre réussie. Le Partenariat mondial a introduit la nécessité de systèmes de données plus robustes dans son nouveau modèle de financement et explore actuellement des méthodes innovantes pour un meilleur suivi et évaluation au niveau national.

Saisir l’occasion

Le RSDD souhaite galvaniser de nouvelles ressources internationales, créer une meilleure coopération, proposer un plus grand partage des connaissances et des innovations, et se focaliser sur les résultats : ces suggestions bienvenues sont essentielles à l’avenir du secteur de l’éducation.

On ne pourrait espérer meilleur timing. Les nouveaux Objectifs de développement durable, qui seront dévoilés au cours de cette année, sont l’occasion de nous rapprocher davantage du jour où tous les enfants du monde bénéficieront d'une éducation de qualité.

Le Partenariat mondial pour l’éducation, qui a gagné en élan et a su obtenir d’importants résultats depuis sa transformation en 2011, a l’intention d'œuvrer aux côtés d’alliés précieux tels que le RSDD pour se saisir de cette occasion.

Lire en entier notre réponse.

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Je suis Expert dans le cadre hummanitaire, vivant end République Démocratique due Congo. Ma question Est de savoir si Mon pays Est eligible à votre programme, la seconde question Est de savoir comment trouver les formulaires.
Merci Valery

Bonjour
J'aimerais savoir si Madagascar est aussi éligible
Ensuite, que devrais-je faire pour que mon centre de formation en activité depuis 2004 puisse avoir un partenariat?
Cordialement

- J'aimerai savoir si ce programme continue en République Démocratique du Congo?
-Si les organisations non gouvernementales Nationales sont éligibles et peuvent accéder à votre financement?

En réponse à par Innocent ZIHAL…

Cher Innocent
oui, l'appui du Partenariat mondial pour l'éducation continue en RDC. Un nouveau financement de 100 million de dollars est en cours de mise en oeuvre. Les organisations de la société civile peuvent bénéficier d'un soutien, par l'intermédiaire de la coalition nationale pour l'éducation, du fonds de la société civile pour l'éducation (administré pour le GPE par la Campagne mondiale pour l'éducation).

Bon Début Dela Semaine, Depuis RDC, Nord-Kivu/Beni, Le Commissaire Àl'intérieur Au Sein Du Parlement Des Jeunes En Sigle, PJ Et Assistant Coordonateur Au Compte Del'Organisation Scientifique Des Agronomes Et Vétérinaires Du Congo En Sigle OSAV-RDC, Aimérions La Collaboration Parce Que Nous Avons Tant De Choses À Régler Surtout En Education Sexuelle. Espérant À Une Suite Favorable, Remercions D'avance. Beni,Le 26 Mars 2018, Mumbere Mbakulirahi Junior.

MERCI GPE

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