Depuis de nombreux mois, Haïti, mon pays, est secoué par des troubles sociaux qui paralysent la vie du pays. Ce chaos a entraîné de violentes attaques contre des personnes, des biens et la fermeture de fonctions gouvernementales de base telles que les services de santé et le commerce. Depuis début septembre plus de trois millions d'enfants n’ont pas pu aller à l'école.
Les parents haïtiens qui paient le plus lourd fardeau de l’investissement dans le système éducatif haïtien ne peuvent se permettre de laisser ces leurs enfants sans la possibilité d’exploiter pleinement leur potentiel. Il en est de même pour nos partenaires internationaux qui apportent leur contribution à l’Etat. L'éducation est un droit humain dont les enfants haïtiens sont actuellement privés.
Chaque heure d’école manquée nuit à leur développement personnel et à leurs perspectives économiques et sociales. Tandis que les enfants restent inactifs, sans la stimulation intellectuelle ni l’activité physique dont ils bénéficient à l’école, ils perdent un temps précieux dans la construction de leurs connaissances et de compétences qui leur permettront de s’engager, ainsi que le pays, sur la voie de la prospérité et de la stabilité.
En outre, plus les enfants demeurent sans la supervision, la structure et la sécurité apportées par l’école, plus ils courent le risque d'être négligés, d'abandonner définitivement leur scolarité et d'être victimes de violences, causées par les troubles ou par des agressions ciblant particulièrement les filles. En ces temps difficiles, les enfants ont encore plus besoin du refuge sûr de l’école leur permettant de retrouver une vie normale et la sécurité.
Il est regrettable que certaines écoles publiques et privées aient été forcées de rester portes closes alors qu’elles tentaient d’ouvrir. Cela est non seulement dangereux pour les enfants et pour la stabilité d’Haïti, mais c’est également une violation des droits fondamentaux. La Déclaration sur la sécurité dans les écoles (en anglais), approuvée par Haïti, appelle à assurer la continuité de l'éducation des enfants durant les conflits.
Il faut se rappeler que certaines écoles qui offrent aux enfants des repas, répondant ainsi à un besoin essentiel, ont dû maintenant interrompre leurs services. Une initiative financée par le Partenariat Mondial pour l’Education avait par exemple permis à plus de 140 000 écoliers du primaire de bénéficier chaque jour d’un petit déjeuner et d’un repas chaud à l’heure du déjeuner. Dans certaines régions, ceci constitue les seuls repas des enfants. La fermeture des écoles met donc en danger la santé de base de certains enfants.