Cette semaine, le Partenariat mondial pour l’éducation démarre officiellement sa troisième campagne de reconstitution des ressources avec le lancement de notre nouvelle Campagne en faveur de l’investissement lors d’un événement organisé au Center for Global Development aux côtés de M. Kikwete, ancien Président de la Tanzanie, Gordon Brown, Envoyé spécial du Secrétariat-général des Nations unies pour l’éducation dans le monde et Tony Lake, Directeur général de l’UNICEF.
Pour nous, ce lancement marquera le début d’une ère nouvelle en matière de financement de l’éducation visant à renverser la tendance à la baisse de l’aide au développement dédiée à ce secteur. Il est l’occasion de montrer un nouvel engagement non seulement auprès de centaines de millions d’enfants qui ne vont pas à l'école ou ne sont pas en capacité d'apprendre, mais également pour la sécurité et la prospérité du monde entier.
En effet, 2017 est une année importante pour l’éducation : la Commission de l’éducation met en avant ses recommandations novatrices, le rapport de responsabilisation du G7 est axé sur l’éducation et le Rapport annuel de la Banque mondiale sur le développement dans le monde portera également sur ce secteur. Tirant parti de cet élan croissant du soutien à l’éducation, nous organisons cette année notre troisième campagne de reconstitution des ressources.
Les objectifs de la reconstitution des ressources du GPE
L’objectif du GPE est d’atteindre un niveau de financement annuel de 2 milliards de dollars à l’horizon 2020 et de le doubler d’ici 2030.
Pour la prochaine campagne de reconstitution des ressources qui aura lieu plus tard dans l’année, le GPE demande aux pays donateurs de contribuer à hauteur de 3,1 milliards de dollars sur trois ans, aux pays en développement partenaires d'allouer 20 % de leur budget intérieur à l'éducation et aux fondations philanthropes et aux bailleurs du secteur privé d'augmenter leurs contributions ciblées.
Le GPE devrait également débloquer 900 millions de dollars supplémentaires entre 2018 et 2020 à travers son nouveau Fonds à effet de levier, qui incite les pays à mobiliser des financements additionnels auprès de sources extérieures pour générer au moins 3 dollars pour tout dollar de soutien reçu auprès du GPE.
Grâce à son nouveau cadre de mobilisation et d’allocation de financements, les capacités du GPE ont augmenté de façon substantielle : 89 pays à revenu faible ou de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire, dans lesquels les besoins liés à la pauvreté et l’éducation sont les plus criants, sont désormais éligibles pour un financement du GPE. Cela concerne ainsi 870 millions d’enfants et de jeunes en âge d'être scolarisés, dont 78 % des enfants non scolarisés du monde.
L’impact du GPE sur l’éducation des enfants
Un investissement dans le GPE est un investissement dans l’avenir des enfants et des jeunes du monde entier. Des enfants marginalisés par la pauvreté, leur appartenance à un groupe ethnique ou une religion spécifique, leur handicap, leur situation géographique ou leur sexe. Des enfants qui ont besoin de notre aide.
Le financement du GPE, basé sur les résultats, incite à dégager des priorités en matière d’éducation ; son analyse de rentabilisation est convaincante et efficace :
Il apporte un changement transformateur. Le GPE aide les pays à bâtir des systèmes éducatifs renforcés sur la base d’une amélioration des outils de gestion de l’information, des systèmes d’évaluation de l’apprentissage, ainsi que de meilleures données afin de motiver des politiques et des réformes axées sur l'équité, l'efficacité et l'amélioration des acquis scolaires.
Plus de 60 pays en développement travaillent avec le GPE à l’amélioration de leur plan sectoriel de l’éducation et de sa mise en œuvre.
Il jette les bases solides du progrès. Avec l’aide du GPE, les pays en développement du monde entier ont construit davantage de bâtiments scolaires ; amélioré la planification, ainsi que la collecte et l’analyse des données ; amélioré la responsabilisation et l’efficacité de leurs dépenses en matière d’éducation ; augmenté le nombre d’enseignants et d’administrateurs qualifiés, et amélioré la qualité et la disponibilité des matériels pédagogiques. Ces résultats ont permis à davantage de parents d’être confiants et déterminés à envoyer leurs enfants à l’école, en particulier les filles et les autres enfants issus de communautés défavorisées.
Au Ghana, par exemple, le soutien et le financement du GPE ont aidé à améliorer les politiques et la planification, et ont renforcé la supervision des écoles et la formation des enseignants. Un million de filles et de garçons bénéficient désormais d’une meilleure éducation et d’une plus grande chance de trouver un emploi.
Il entraîne des résultats. En mobilisant un financement intérieur accru, les pays partenaires du GPE ont progressé plus de trois fois plus vite que le taux d’augmentation moyen d’un pays en développement.
Il permet l’éducation des enfants en cas de crise humanitaire. Un nombre sans précédent d'enfants réfugiés et déplacés ont besoin d’aide à l’éducation. Le GPE utilise 60 % de ses financements dans des pays luttant contre la fragilité ou les conflits. Une meilleure éducation peut aider les pays à réduire les troubles sociaux et les conflits violents qui entraînent des crises humanitaires dont les retombées dépassent souvent les frontières d'un pays.
Au Tchad, qui accueillait plus de 400 000 réfugiés au début de l'année 2017, le GPE a soutenu les efforts de l’Etat pour créer des infrastructures éducatives renforcées bénéficiant à la fois aux enfants tchadiens et réfugiés.
Il permet aux peuples et aux pays d’avoir une longueur d’avance sur la révolution du monde du travail. Partout dans le monde, et particulièrement dans les pays en développement, le monde du travail s'automatise à grande vitesse et nécessite des travailleurs dotés de compétences plus pointues. Les centaines de millions d’enfants qui ne sont pas aujourd’hui en capacité d’acquérir les compétences les plus basiques ne seront pas préparés pour le monde du travail moderne. Le GPE soutient une éducation de qualité pour des millions d’enfants afin que ceux-ci soient préparés au marché du travail de l’avenir.
Que faut-il pour renverser la tendance ?
Comme l’a souligné la Commission de l’éducation dans son rapport historique de 2016, la tendance actuelle suggère qu’il faudra attendre la fin de ce siècle pour que tous les enfants des pays à faible revenu puissent achever le cycle primaire, et que seul un jeune sur dix aura acquis les compétences de base du cycle secondaire à l’horizon 2030 pour être préparé au marché du travail de demain.
Accélérer cette tendance nécessite que nous investissions bien davantage et mieux que nous ne le faisons aujourd’hui.
La campagne de reconstitution des ressources du GPE est de bien des façons un moment historique charnière qui pourrait permettre à l'éducation d’évoluer radicalement pour le bénéfice du monde entier.
Nous encourageons les pays en développement, les bailleurs et le secteur privé à œuvrer à nos côtés pour faire le nécessaire afin de saisir cette occasion d’aider les enfants du monde entier.