La nécessité d’un plan directeur pour les TIC dans l’éducation

L’UNESCO aide les pays à définir comment les TIC peuvent contribuer à traiter les problèmes spécifiques auxquels sont confrontés leurs systèmes éducatifs

08 août 2017 par Jonghwi Park, UNESCO Institute for Lifelong Learning
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Lecture : 9 minutes
©UNESCO/A. Tam

Nous avons probablement tous entendu parler d’un gouvernement, d’un district ou d’une école ayant fait l’acquisition et distribué à grande échelle des ordinateurs portables ou des tablettes destinés aux élèves, avant de laisser discrètement tomber l’ensemble du projet au bout de deux ans. Si les TIC peuvent véritablement être « exploitées en vue de renforcer les systèmes éducatifs, de diffuser les connaissances, de donner accès à l’information, de favoriser l’efficacité et la qualité de l’apprentissage efficace et de qualité, et d’assurer une prestation des services plus performante », comme l’indique le Cadre d’action de l’Éducation 2030, adopté par les responsables de l’éducation de l’ensemble des 193 États membres, pourquoi continue-t-on de voir se dérouler ce scénario d’abandon de projet de TIC ?

Les TIC ne sont pas la solution miracle

Chaque pays rencontre des problèmes spécifiques dans ses efforts pour renforcer son système éducatif. Certains pays sont confrontés à de forts taux de décrochage des filles au lycée, tandis que dans d’autres, les filles affichent de meilleures performances que les garçons. Certains ont des salles de classe bondées de plus de 100 élèves pour un seul enseignant, d’autres doivent gérer des écoles avec moins de 10 élèves. Certains disposent de fonds limités pour éditer des manuels scolaires, tandis que d’autres ont des difficultés à livrer les manuels dans les zones isolées. Le contexte social et culturel doit également être pris en compte. En bref, les difficultés rencontrées par les pays pour réaliser leurs objectifs en matière d’éducation sont aussi diverses que le sont les nations elles-mêmes.

L’échec de nombreux projets de TIC à grande échelle provient d’une sous-évaluation de la complexité de ces problèmes et d’une surévaluation des capacités des TIC.

Par exemple, si un pays affiche un fort taux de décrochage chez les filles, et que ce taux peut être attribué à l’absence de toilettes dans les écoles, il est évident qu’il convient de dépenser le budget précieux et limité dont nous disposons pour installer des toilettes plutôt que pour acheter des tablettes (En savoir plus sur «  les mauvaises pratiques dans l’apprentissage mobile » via le Edu Tech Blog).

Prévoir avant d’agir

Les premières questions qu’il faut se poser avant d’investir massivement dans les TIC devraient être les suivantes : les TIC sont-elles la solution la plus économique pour résoudre des problèmes donnés liés à l’éducation dans votre pays, votre district ou vos écoles ? Quels sont les objectifs éducatifs que les TIC contribueront à atteindre ? Comment saurons-nous si le projet est réussi ? (Plutôt que : Devrait-on acheter des ordinateurs portables ou des tablettes ?)

Introduire ou intégrer les TIC dans l’éducation pour résoudre les problèmes nationaux pressants du secteur n’est ni bon marché ni simple.

Malheureusement, de nombreux pays et planificateurs sautent encore sur la solution TIC, souvent sous la pression de pairs (par exemple, vouloir lancer un projet basé sur les TIC parce qu’un pays voisin vient de mettre en place un projet type « à chaque enfant son ordinateur portable »). Ne pas même poser les questions nécessaires ni partager la compréhension des objectifs que les TIC peuvent accomplir peut s’avérer la recette pour un nouvel échec de projet basé sur les TIC.

Une fois la décision prise de lancer une initiative basée sur les TIC, des aspects plus pragmatiques interviennent : quelles sont les ressources nécessaires ? (et comment les sécuriser), qui sera chargé de la mise en œuvre ? Et comment se fera le suivi des progrès ?

Dans de nombreux pays, une intégration durable des TIC dans l’éducation nécessite un engagement financier et politique majeur. Une telle planification est essentielle, et en effet, les pays avancés en matière de TIC, tels que Singapour et la Corée, ont démontré les avantages d’un plan directeur des TIC pour l’éducation sur cinq ans, avec la vision d’une réussite à long terme.

Non seulement cela permet de guider les États pour la mise en œuvre multisectorielle complexe des initiatives dans un objectif commun, mais cela contribue également à planifier la mobilisation des ressources nécessaires.

L’UNESCO aide les pays à planifier leur stratégie basée sur les TIC

Le programme des TIC dans l’éducation de l’UNESCO aide les États membres à développer leur plan directeur basé sur les TIC pour l’éducation.

Grâce à de solides outils permettant d’analyser la situation actuelle et les causes profondes des problèmes de l'éducation dans un pays donné, l'UNESCO aide les gouvernements à éviter de mener des projets de TIC épars, et à développer au contraire un plan directeur complet et chiffré.

Le plan directeur identifie les domaines prioritaires pouvant être soutenus au mieux par les TIC, fournit les prévisions de coût des ressources nécessaires pour les cinq années à venir et guide la mise en œuvre stratégique et le suivi d’un système éducatif soutenu de façon durable par les TIC.

Avec le soutien de l’UNESCO, le gouvernement du Népal a lancé son premier Plan directeur national de TIC pour l’éducation 2013-2017, qui concerne quatre domaines prioritaires : l’infrastructure TIC pour les écoles ; les ressources humaines (notamment les enseignants) ; le matériel numérique d’apprentissage ; et le système d’information et de gestion de l’éducation (SIGE). L’UNESCO a apporté une aide complémentaire dans le cadre de la mise en œuvre du Plan directeur pour réformer la formation des enseignants en TIC en un programme basé sur les compétences.

De nombreux pays ont revu leur plan sectoriel de l’éducation pour la réalisation de l’Agenda Éducation 2030, qui va au-delà de l’éducation de base pour assurer à tous un apprentissage de qualité et équitable tout au long de la vie. Actuellement, l’UNESCO soutient la Papouasie Nouvelle Guinée, les îles Salomon et le Sri Lanka, dans la définition de leur stratégie nationale d’utilisation des TIC pour atteindre les cibles d'Éducation 2030.

Une stratégie régionale d’utilisation des TIC pour réaliser l’Éducation 2030 (ou l’ODD 4)

Dans le cadre de ces efforts, le Bureau régional de l’éducation de l’UNESCO pour l’Asie et le Pacifique à Bangkok a réuni les ministres et dirigeants de l'éducation de 46 États membres à Séoul en mai 2017. Ceux-ci ont délibéré pour une stratégie régionale d’intégration des TIC, afin de contribuer à la mise en œuvre de plans sectoriels de l’éducation alignés sur l’ODD 4.

Quatre domaines prioritaires ont été identifiés sur la base d’une enquête régionale :

  1. les TIC pour étendre le développement de compétences pertinentes dans l’enseignement secondaire, l’ETFP et l’enseignement supérieur ;
  2. les TIC pour améliorer la qualité de l’enseignement et les pratiques pédagogiques ;
  3. les TIC pour favoriser l’inclusion et l’égalité dans l’éducation ;
  4. les TIC pour un meilleur suivi et évaluation.

Cette Stratégie régionale recommande six points d’action afin de promouvoir un engagement des parties prenantes plus systématique et coordonné dans les quatre domaines prioritaires. Vous pouvez lire le texte complet portant sur la stratégie régionale et le résumé exécutif de l’étude contextuelle préliminaire.

Lire aussi

I like the idea to have a Master Plan particularly for ICT in education. I consider this as a potential area in terms of impact. However, this is a complex area and one has to take it into consideration while planning.

UNESCO is helping countries to develop their ICT Master Plan for about a decade. Meanwhile, there was significant development happened to the ICT environment. The technological development and innovations lead to changes in citizens life, particularly, in the 'Internet of Things' era, increasingly objects are being connected with the internet and ICT knowledge become essential for our daily life. but the education systems transformation didn't happen at a similar pace to be aligned with the changing context. Thus periodic revisit is essential to keep the ICT Master Plan as a living document. in doing so, rigorous state effort is required, in terms of political will, adequate investment, implementation of the plan and result based monitoring to get the benefit of the document.

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