Ce blog est le 2e de notre série présentant les gagnants du programme d'innovation dans l'éducation en Afrique de l'Union africaine.
L’application CBC (Competence based curriculum) est un outil numérique mis au point pour simplifier les évaluations et faciliter les processus liés à la tenue des registres et à l’établissement des rapports d’évaluation des apprentissages dans les écoles kenyanes. Elle a été conçue de façon à rationaliser les tâches répétitives effectuées par les enseignants et les administrateurs d’établissements scolaires.
Le programme d’études axé sur les compétences pose de nouveaux défis
En 2016, le Kenya a entrepris de réformer son système éducatif conformément aux dispositions de la Constitution de 2010 et au programme « Vision 2030 ». Le pays avait pour objectif la formation d’une main-d’œuvre hautement qualifiée, intègre et patriote grâce à une éducation axée sur les compétences.
La mise en œuvre du cadre de l’éducation axée sur les compétences, plus connu sous le nom de programme d’études axé sur les compétences (CBC), a bien progressé, et a été ponctuée de nombreuses réussites et difficultés. Les plus marquantes, parmi ces dernières, concernent l’insuffisance des ressources d’enseignement et d’apprentissage, le manque d’enseignants qualifiés et la précipitation avec laquelle le programme a été mis en œuvre, une situation éprouvante pour l’ensemble des parties prenantes.
Ce programme était assorti de nouvelles dispositions concernant les évaluations, la tenue de registres et la présentation de rapports, imposant ainsi une charge de travail considérable aux enseignants et aux administrateurs scolaires. Il impose notamment aux enseignants de procéder de manière régulière à des évaluations formatives et d’en garder la trace. L’idée est que ces informations servent à définir un parcours d’apprentissage adapté aux compétences de chaque élève.
Ces évaluations sont généralement rédigées à la main, un processus extrêmement fastidieux et chronophage. Cette situation empêche inévitablement les enseignants de s’acquitter de leur mission principale, à savoir accompagner les élèves. Les administrateurs d’établissements scolaires ont également du mal à évaluer les progrès accomplis dans la mesure où les informations sont consignées sur papier.
À la fin de chaque trimestre, les enseignants consacrent un temps important à compiler les résultats des élèves figurant sur tous ces documents papier. Il arrive par ailleurs souvent que ces documents soient égarés ou endommagés, ce qui réduit à néant les efforts déployés tout au long du trimestre ou de l’année.
Cette situation fait peser une lourde charge sur les enseignants et les empêche de donner le meilleur d’eux-mêmes, les administrateurs ont peu de visibilité quant à la qualité des évaluations et, en fin de compte, les élèves ne tirent pas avantage des objectifs poursuivis par le CBC.