Entretien des jeunes leaders du GPE avec M. Akira Endo, coordonnateur spécial pour la Syrie et chargé d'affaires par intérim à l’ambassade du Japon en Syrie

Des jeunes leaders du GPE se sont entretenus avec M. Akira Endo, coordonnateur spécial pour la Syrie et chargé d'affaires par intérim à l'ambassade du Japon en Syrie, sur les efforts du Japon pour soutenir les enfants vivant dans des pays fragiles et touchés par un conflit, et sur sa politique d'aide au développement en matière d’éducation.

18 mars 2022 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 6 minutes
Entretien des jeunes leaders du GPE avec M. Akira Endo.

Le Japon a récemment annoncé une contribution de 8,5 millions de dollars au Fonds du GPE, la majorité du financement étant destiné aux pays en conflit, soit 6,2 millions au Yémen et 1,6 million à la Syrie. Les 0,7 million de dollars restants vont être utilisés par le fonds du GPE pour aider les pays à élaborer et à mettre en œuvre des plans sectoriels de l'éducation.

Pour en savoir plus sur ce financement, deux jeunes leaders du GPE ont interviewé M. Akira Endo, coordonnateur spécial pour la Syrie et chargé d'affaires par intérim à l'ambassade du Japon en Syrie, sur les efforts du Japon pour soutenir l’éducation des enfants dans les pays fragiles et touchés par des conflits et sa politique d'aide publique au développement (APD) en matière d’éducation.

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Intervenants

Ayesha Farah : Jeune leader britanno-somalienne de 29 ans et militante pour l'éducation..

Tomoe Nakano : Jeune leader japonaise de 27 ans convaincue qu'une éducation de qualité est essentielle pour tous. Elle s'intéresse particulièrement au développement de la petite enfance.

Akira Endo : Coordonnateur spécial pour la Syrie et chargé d'affaires par intérim à l'ambassade du Japon en Syrie.

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Ayesha Farah : En 2008, en plus d’avoir été l’hôte du Sommet du G8, le Japon a également accueilli une importante réunion de l'initiative Éducation pour tous - Fast Track (EFA-FTI, initiative ayant précédé le GPE) avec les donateurs. Le Japon prévoit-il de faire quelque chose en rapport avec l'ODD 4 lors du sommet du G7 qu’il organisera en 2023 ?

Akira Endo : Comme vous l'avez justement souligné, lors de sa dernière présidence du G7/G8, le Japon a lancé des initiatives dans le domaine de l'éducation. Lors du sommet du G7 à Ise-Shima, par exemple, le pays a mis en lumière l'importance de l'éducation des filles. Le Japon aimerait examiner les résultats possibles du sommet du G7 l'année prochaine, en tenant compte des réalisations passées du G7 et des priorités de la présidence allemande cette année.

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Ayesha Farah : Quels sont les défis auxquels les enfants syriens sont confrontés en matière d’éducation et quelles sont les priorités du Japon pour y faire face ? Quelles sont vos attentes concernant le soutien du GPE à la Syrie ?

Akira Endo : 2022 marque la 11e année du conflit en République arabe syrienne, la crise ayant débuté en 2011. Les familles et les communautés continuent de subir des violences, des déplacements, des privations socio-économiques, des risques sanitaires dus à la pandémie et des traumatismes.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (UN OCHA) a déclaré en 2020 qu'au niveau national, plus de 11,1 millions de personnes, dont 4,7 millions d'enfants, auraient besoin d'au moins une forme d'aide humanitaire cette année-là en raison des vulnérabilités résultant des déplacements, de l'exposition aux hostilités et de l'accès limité aux biens et services de base.

Le conflit a sapé les progrès vers la réalisation de l'ODD 4. Avant la crise, presque tous les enfants étaient inscrits dans l'enseignement primaire et le taux de scolarisation dans le secondaire était de 76 %. L'aggravation du conflit s'est traduite par la non-scolarisation d’un grand nombre d'enfants particulièrement vulnérables.

Le Japon entretient des relations de longue date avec la Syrie. Depuis 2012, le Japon a fourni plus de 3,2 milliards de dollars d'aide d'urgence et humanitaire à la Syrie et à ses pays voisins par le biais d'organisations internationales. Nous sommes déterminés à poursuivre une collaboration étroite avec la communauté internationale pour améliorer l'accès à l'aide humanitaire en Syrie.

L'engagement envers la Syrie fait partie de l'engagement indéfectible du Japon à fournir une aide humanitaire à tous les Syriens en difficulté. Le Japon attend du GPE qu'il aide tous les enfants en Syrie à avoir accès à une éducation de qualité.

Des élèves réfugiés syriens écoutant leur institutrice, Mme Merna Faddoul (en haut au centre) pendant un cours de mathématiques à l'école publique Bourjhammoud #2 à Beyrouth, au Liban, le 2 juin 2014. Crédit : Banque mondiale/Dominic Chavez
Des élèves réfugiés syriens écoutant leur institutrice, Mme Merna Faddoul (en haut au centre) pendant un cours de mathématiques à l'école publique Bourjhammoud #2 à Beyrouth, au Liban, le 2 juin 2014.
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Banque mondiale/Dominic Chavez

Tomoe Nakano : Je m’intéresse particulièrement à la politique d'APD du Japon en matière d'éducation et notamment sa Stratégie d'apprentissage pour la paix et la croissance. À l’heure où la communauté internationale s'oriente vers une approche de « transformation de l'éducation », pensez-vous que le Japon devrait également revoir sa stratégie d'APD ?

Akira Endo : La Stratégie d'apprentissage pour la paix et la croissance explique la politique de coopération internationale du Japon dans le domaine de l'éducation. Elle a été présentée lors de l'adoption des ODD au Sommet des Nations Unies en septembre 2015.

Cette politique définit une éducation de qualité par apprentissage mutuel comme vision et s'accompagne de trois principes directeurs : (1) la coopération en matière d'éducation pour parvenir à un apprentissage inclusif, équitable et de qualité ; (2) la coopération éducative pour le développement des ressources humaines industrielles, scientifiques et technologiques et le développement socio-économique durable ; et (3) la création et l'expansion d'un réseau international et régional de coopération en matière d'éducation.

Actuellement, nous procédons à une évaluation externe de cette politique et elle sera révisée en fonction des recommandations de l'évaluation.

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Tomoe Nakano : Nous comprenons que le Japon a donné la priorité à la promotion de la sécurité humaine dans sa politique d'APD. Quelle est sa stratégie pour surmonter les défis auxquels les enfants sont confrontés, en particulier dans les pays fragiles et en conflit ?

Akira Endo : La Charte de coopération au développement du Japon a donné la priorité à la promotion de la sécurité humaine, qui est le principe directeur à la base de la coopération au développement du Japon. Sur la base de ce principe, le Japon s'est concentré sur le soutien aux groupes vulnérables tels que les enfants, les femmes et les personnes handicapées.

En outre, pour promouvoir la sécurité humaine, le Japon a donné la priorité à la consolidation de la paix comme moyen de soutenir les pays fragiles et en conflit dans sa Charte, en mettant l'accent sur les efforts visant à protéger et à autonomiser les individus, y compris les enfants, à toutes les étapes, du début du conflit à la reconstruction et au développement.

En fait, le montant total de l'aide de la communauté internationale à la consolidation de la paix était de 5,175 milliards de dollars en 2018, ce qui représente environ 2,5 % de l'APD totale. Cette année-là, le Japon s'est classé huitième parmi les autres pays donateurs pour ce qui est du montant de l'aide à la consolidation de la paix.

L'engagement du Japon envers le GPE de soutenir les programmes d'éducation en Syrie et au Yémen est conforme à sa Charte. Le gouvernement japonais est heureux de contribuer à assurer la continuité de l'éducation des enfants en Syrie et au Yémen.

Une enseignante travaillant avec un élève malentendant à l'Association pour le bien-être et la réadaptation des sourds-muets au Yémen. Crédit : Banque mondiale/Dana Smillie
Une enseignante travaillant avec un élève malentendant à l'Association pour le bien-être et la réadaptation des sourds-muets au Yémen.
Credit:
Banque mondiale/Dana Smillie

Ayesha Farah et Tomoe Nakano : Le Japon a récemment contribué au fonds du GPE. Pouvez-vous nous en dire plus sur l'engagement de votre pays à soutenir l'éducation ?

Akira Endo : Le Japon s'est engagé à verser un total de 8,5 millions de dollars au fonds du GPE cette année, dont 6,2 millions seront alloués au Yémen, 1,6 million à la Syrie et le reste permettra au fonds du GPE d’aider les pays à élaborer et mettre en œuvre des plans sectoriels de l'éducation.

Le Japon attache une grande importance au soutien à l'éducation des enfants les plus vulnérables et défavorisés, et continuera de travailler avec la communauté internationale pour renforcer son soutien à la réalisation de l'ODD 4.

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Au cours de l'interview, M. Endo a expliqué comment son intérêt et sa passion pour la paix et la sécurité internationales l'ont amené à devenir diplomate. Il a, à son tour, demandé à Ayesha et Tomoe ce qui les passionne autant pour l'aide humanitaire.

Ayesha a partagé son expérience auprès des enfants en danger et en souffrance en Somalie avant que sa famille n'immigre au Royaume-Uni, et a estimé qu'elle aurait pu être l'un d'eux.

Elle a également affirmé que lorsqu'elle a été confrontée à faire un choix de carrière entre devenir enseignante ou travailleuse humanitaire, son expérience de travail dans l'éducation de la petite enfance en Tanzanie à l'âge de 19 ans lui a fait réaliser qu'il existait d'autres moyens d'amener plus d'enfants à l'école, en plus de devenir enseignante.

Tomoe a également répondu à la question en estimant que, le Japon ayant pu se remettre des effets de la guerre, il pourrait faire beaucoup pour soutenir les pays fragiles et touchés par les conflits.

À la fin de l'entretien, les deux jeunes leaders ont remercié M. Endo et ont exprimé leurs attentes de voir le Japon intensifier ses actions et continuer à contribuer à l'amélioration de la qualité de l'éducation en tant que membre de la communauté internationale.

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Félicitation pour votre strategie d'ameloration de la qualite de l'education dans les pays faible .

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