Le Japon a récemment annoncé une contribution de 8,5 millions de dollars au Fonds du GPE, la majorité du financement étant destiné aux pays en conflit, soit 6,2 millions au Yémen et 1,6 million à la Syrie. Les 0,7 million de dollars restants vont être utilisés par le fonds du GPE pour aider les pays à élaborer et à mettre en œuvre des plans sectoriels de l'éducation.
Pour en savoir plus sur ce financement, deux jeunes leaders du GPE ont interviewé M. Akira Endo, coordonnateur spécial pour la Syrie et chargé d'affaires par intérim à l'ambassade du Japon en Syrie, sur les efforts du Japon pour soutenir l’éducation des enfants dans les pays fragiles et touchés par des conflits et sa politique d'aide publique au développement (APD) en matière d’éducation.
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Intervenants
Ayesha Farah : Jeune leader britanno-somalienne de 29 ans et militante pour l'éducation..
Tomoe Nakano : Jeune leader japonaise de 27 ans convaincue qu'une éducation de qualité est essentielle pour tous. Elle s'intéresse particulièrement au développement de la petite enfance.
Akira Endo : Coordonnateur spécial pour la Syrie et chargé d'affaires par intérim à l'ambassade du Japon en Syrie.
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Ayesha Farah : En 2008, en plus d’avoir été l’hôte du Sommet du G8, le Japon a également accueilli une importante réunion de l'initiative Éducation pour tous - Fast Track (EFA-FTI, initiative ayant précédé le GPE) avec les donateurs. Le Japon prévoit-il de faire quelque chose en rapport avec l'ODD 4 lors du sommet du G7 qu’il organisera en 2023 ?
Akira Endo : Comme vous l'avez justement souligné, lors de sa dernière présidence du G7/G8, le Japon a lancé des initiatives dans le domaine de l'éducation. Lors du sommet du G7 à Ise-Shima, par exemple, le pays a mis en lumière l'importance de l'éducation des filles. Le Japon aimerait examiner les résultats possibles du sommet du G7 l'année prochaine, en tenant compte des réalisations passées du G7 et des priorités de la présidence allemande cette année.
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Ayesha Farah : Quels sont les défis auxquels les enfants syriens sont confrontés en matière d’éducation et quelles sont les priorités du Japon pour y faire face ? Quelles sont vos attentes concernant le soutien du GPE à la Syrie ?
Akira Endo : 2022 marque la 11e année du conflit en République arabe syrienne, la crise ayant débuté en 2011. Les familles et les communautés continuent de subir des violences, des déplacements, des privations socio-économiques, des risques sanitaires dus à la pandémie et des traumatismes.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (UN OCHA) a déclaré en 2020 qu'au niveau national, plus de 11,1 millions de personnes, dont 4,7 millions d'enfants, auraient besoin d'au moins une forme d'aide humanitaire cette année-là en raison des vulnérabilités résultant des déplacements, de l'exposition aux hostilités et de l'accès limité aux biens et services de base.
Le conflit a sapé les progrès vers la réalisation de l'ODD 4. Avant la crise, presque tous les enfants étaient inscrits dans l'enseignement primaire et le taux de scolarisation dans le secondaire était de 76 %. L'aggravation du conflit s'est traduite par la non-scolarisation d’un grand nombre d'enfants particulièrement vulnérables.
Le Japon entretient des relations de longue date avec la Syrie. Depuis 2012, le Japon a fourni plus de 3,2 milliards de dollars d'aide d'urgence et humanitaire à la Syrie et à ses pays voisins par le biais d'organisations internationales. Nous sommes déterminés à poursuivre une collaboration étroite avec la communauté internationale pour améliorer l'accès à l'aide humanitaire en Syrie.
L'engagement envers la Syrie fait partie de l'engagement indéfectible du Japon à fournir une aide humanitaire à tous les Syriens en difficulté. Le Japon attend du GPE qu'il aide tous les enfants en Syrie à avoir accès à une éducation de qualité.