D’après l’organisation non gouvernementale internationale Save the Children, trente-sept millions d'enfants par an voient leur éducation compromise par le changement climatique et les menaces environnementales.
Cependant, la corrélation entre l'éducation et le changement climatique est à double sens. Si le changement climatique présente des risques pour l'éducation, cette dernière peut jouer un rôle dans l’atténuation du changement climatique et de ses effets.
Des études récentes ont montré que l'éducation, et notamment l'enseignement secondaire pour les filles, est importante pour pouvoir s’adapter correctement aux changements climatiques. L'éducation doit de plus en plus contribuer au développement durable et faire partie de la solution au problème des changements climatiques.
Les institutions multilatérales et les organismes bilatéraux s'attellent à la tâche, principalement en identifiant et en planifiant des solutions, mais aussi en mettant en œuvre des programmes concrets.
Comment les institutions multilatérales répondent au défi du changement climatique par l'éducation
L'UNESCO est l'agence chef de file des Nations Unies en matière d’éducation au développement durable (EDD). Un ambitieux programme intitulé Greening Every School, axé sur l'éducation formelle, a débuté en 2021. Par ailleurs, un « Partenariat pour une éducation verte » a été lancé lors du dernier Sommet sur la transformation de l'éducation (TES).
Ce partenariat vise à aborder le changement climatique et le développement durable dans les politiques d’éducation ainsi que dans les programmes scolaires, la formation des enseignants, les écoles et les communautés, de la petite enfance à l'éducation des adultes. L'UNESCO aide également les pays à développer des stratégies destinées à renforcer les compétences en vue de soutenir une transition écologique.
L'UNICEF œuvre dans les domaines du changement climatique et de la réduction des risques de catastrophe dans un grand nombre des plus de 190 pays où il est présent. En Asie de l'Est et dans le Pacifique, des travaux ont été entrepris pour renforcer la résilience des systèmes d’éducation et accroître la contribution du secteur dans la lutte contre le changement climatique.
L'UNICEF préside l’Alliance mondiale pour la réduction des risques de catastrophe et la résilience dans le secteur de l’éducation (GADRRRES), qui a mis à jour le cadre global de sécurité scolaire. Celui-ci aidera les gouvernements et les acteurs du secteur de l'éducation à protéger les élèves et les professionnels de l'éducation des risques attendus liés au changement climatique et à d'autres dangers.
Le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE) aide les gouvernements des pays à faible revenu à dispenser un enseignement de qualité, ainsi qu’à se préparer et à réagir aux crises, notamment à la suite de catastrophes liées au climat. Un exemple de travail en cours est un projet au Rwanda, qui consiste à minimiser les risques anticipés du changement climatique en construisant des mécanismes de défense contre les inondations pour les écoles, et en formant les enseignants et les élèves à la protection de l’environnement et à la durabilité.
Le GPE développe également une nouvelle méthode pour aider les pays à intégrer le changement climatique et les aspects environnementaux dans les plans, les budgets et les stratégies du secteur de l'éducation.
L'Éducation sans délai (Education Cannot Wait, ECW) est le Fonds mondial des Nations Unies pour l'éducation dans les situations d'urgence et de crise prolongée. Grâce à ses programmes pluriannuels de résilience et de première réponse en situation d'urgence, le Fonds a aidé des pays comme Haïti, le Mozambique et le Pakistan à protéger les acquis scolaires dans le cadre de leur réponse aux catastrophes d’origine climatique. Dans sa nouvelle stratégie, l'ECW expose une ambition croissante en matière de préparation, de continuité et de résilience de l'éducation face aux crises d'origine climatique.
La Banque mondiale représente le premier bailleur de fonds en faveur de l'éducation dans les pays en développement. Elle répond aux demandes des gouvernements nationaux et a plusieurs projets liés à l'éducation et au changement climatique en cours.
Toutes les opérations de prêt de la Banque mondiale sont soumises à une étude d'impact environnemental. À titre d'exemple de projet dans le domaine de l’éducation, un plan directeur complet pour la sécurité des écoles, comprenant un plan d'évacuation en cas d'inondation et de chaleur, est en cours d'élaboration en République démocratique du Congo.
Collaboration entre les institutions spécialisées dans le secteur de l’éducation et celles spécialisées dans la lutte contre le changement climatique
Les institutions spécialisées dans le domaine de l’éducation ne peuvent pas, et ne doivent pas, faire cavalier seul mais doivent travailler en étroite collaboration avec les institutions de financement de l’action climatique. Une telle collaboration permettra aux projets de répondre efficacement à l'atténuation du changement climatique et à l'adaptation à celui-ci, et d’accroître éventuellement le financement.
Parmi les principales sources multilatérales de financement de l’action climatique figurent le Fonds vert pour le climat (FVC), le Fonds d’adaptation, ainsi que le Fonds pour les pays les moins avancés (FPMA) et le Fonds spécial pour les changements climatiques (FSCC), tous deux gérés par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM).
Tous ces mécanismes soutiennent les processus de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).