Dans un contexte où les déplacements forcés sont en augmentation, l'intégration des réfugiés dans les systèmes éducatifs des pays d'accueil est devenue une priorité politique mondiale visant à améliorer l'accès à l'éducation et la qualité de l'enseignement.
Les annonces de contributions faites lors du Forum mondial sur les réfugiés, y compris celles du GPE, témoignent d'une réelle volonté à soutenir les élèves réfugiés et les communautés d'accueil via les systèmes nationaux.
Compte tenu de l'engagement croissant en faveur de l'inclusion des réfugiés et des éléments concrets limités dont nous disposons sur ce qui fonctionne, le moment est venu de remettre en question les hypothèses sur la manière de financer les systèmes éducatifs inclusifs pour les réfugiés afin de garantir que les investissements futurs répondent aux besoins immédiats et à long terme de tous les élèves.
Les questions suivantes découlent d'une étude de cas comparative et qualitative que j'ai menée au Liban et en Turquie et indiquent les domaines dans lesquels il convient de poursuivre les recherches.
Comment assurer la viabilité à long terme des investissements dans l'éducation des réfugiés par le biais des systèmes éducatifs des pays d'accueil ?
Les politiques d'inclusion prévoient que la participation des élèves refugiés aux systèmes nationaux soutiendra un financement durable et prévisible pour leur éducation. Cependant, il existe souvent des obstacles politiques importants au transfert des services destinés aux réfugiés dans les budgets nationaux et une marge de manœuvre fiscale limitée pour canaliser davantage de fonds vers l'éducation dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire qui accueillent 76 % des réfugiés dans le monde.
En même temps, dans les contextes tributaires des bailleurs de fonds, on ne sait pas si ces derniers parviendront à fournir un financement adéquat, prévisible et à long terme pour l'éducation des réfugiés, obligeant les gouvernements d'accueil à faire plus avec moins.
Bien que les engagements des bailleurs de fonds soutiennent l'énorme pression exercée sur les systèmes éducatifs de la Turquie et du Liban, les deux pays ont connu des réductions du financement international en raison de crises concurrentes (pandémie de COVID-19, guerre en Ukraine, etc.) ainsi que des réductions de l'aide publique au développement (APD) liées au ralentissement économique mondial et aux changements de dirigeants dans les pays donateurs en faveur de gouvernements qui privilégient les dépenses intérieures plutôt que les dépenses extérieures.
Il existe ainsi un fossé qui ne change pas entre le soutien mondial à l'inclusion des réfugiés fondé sur la réalité des déplacements prolongés (67 % des réfugiés vivent en exil depuis plus de cinq ans) et les limites sous-jacentes des bailleurs de fonds à s'engager dans un soutien à plus long terme pour les réfugiés.