Faire de la sécurité des enfants à l’école une priorité pour le secteur de l’éducation

L’impact de la violence à l’école sur l’éducation et le bien-être des enfants est profond. Un groupe d'organisations engagées à rendre les écoles sûres formule des recommandations pour faire des écoles des lieux où tous les enfants peuvent s'épanouir et apprendre en toute sécurité.

29 avril 2024 par Jo Bourne, GPE Secretariat, Susannah Hares, Center for Global Development, Judith Herbertson, Foreign Commonwealth and Development Office, Robert Jenkins, UNICEF, LeAnna Marr, USAID, et Dipak Naker, Coalition for Good Schools
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Une enseignante et ses élèves formant une ligne de train humain dans leur école à Mojokerto, en Indonésie. Crédit : Akhmad Dody/Banque mondiale
Une enseignante et ses élèves formant une ligne de train humain dans leur école à Mojokerto, en Indonésie.
Credit: Akhmad Dody/Banque mondiale

Les écoles devraient être des lieux sûrs, où les filles et les garçons peuvent s'épanouir et s’instruire en toute sécurité. Pourtant, les enfants sont trop souvent exposés à des niveaux de violence extrêmement élevés, souvent perpétués par des normes sociales et des normes de genre profondément ancrées dans les habitudes, et par des formes de châtiment corporel acceptées au niveau national ou institutionnel.

Ceci entraîne de graves conséquences qui nuisent à l'éducation et au bien-être des enfants, tout en compromettant leurs chances de réussite dans la vie. Malgré cela, les autorités nationales et les bailleurs de fonds n’accordent pas suffisamment d’importance à la violence en milieu scolaire ni de financements pour y remédier.

En tant que groupe d'organisations engagées à garantir la sécurité dans les écoles, nous nous sommes réunis afin de démontrer les raisons pour lesquelles cette problématique doit constituer notre priorité absolue, et de définir les mesures concrètes nécessaires pour pouvoir atteindre notre objectif.

Les lourdes conséquences de la violence sur l'éducation et le bien-être des enfants

La lutte contre la violence à l'école, car elle est nuisible en soi, devrait devenir une priorité absolue pour le secteur de l'éducation. Protéger les enfants de la violence génère également des avantages concrets dans de nombreux indicateurs de bien-être à court et à long terme.

Il existe des preuves irréfutables que les châtiments corporels sont corrélés à de moins bons résultats scolaires. La violence sexuelle est interdite partout, mais les enfants, en particulier les filles, sont exposés à un nombre incroyablement élevé de crimes graves d'abus et de harcèlement sexuels dans les établissements scolaires et sur le chemin de l'école.

L'orientation sexuelle, l'identité de genre, l'expression de genre, le handicap, la race et l'appartenance ethnique, ainsi que d'autres facteurs peuvent être combinés pour accroître le risque et la vulnérabilité de nombreux enfants.

Pour progresser, nous devons nous associer à divers acteurs du secteur de l'éducation et d’autres secteurs, notamment ceux qui mettent un point d’honneur à aider les enfants à acquérir les compétences de base, pour pouvoir accorder ensemble la priorité à l'élimination de la violence en milieu scolaire et permettre aux enfants de s'épanouir à l'école.

Nous possédons une vaste connaissance des méthodes pour prévenir la violence (mais il nous reste encore beaucoup à apprendre)

Comment assurer la sécurité des enfants dans les écoles ? Il n'y a pas de réponse simple, mais nous disposons d'informations tirées de divers changements d’orientation des politiques publiques et d'interventions dans le cadre des programmes qui nous aident à trouver la voie à suivre.

De nombreux gouvernements prennent actuellement des mesures destinées à améliorer la sécurité. Lors d'une récente réunion de haut niveau sur la violence à l'école, des représentants de l'Indonésie, du Nigéria, de la Tunisie et du Zimbabwe ont partagé des interventions telles que la mise en place de procédures de signalement, l'enseignement de relations saines et respectueuses, ainsi que l'utilisation de méthodes de discipline positive dans les salles de classe.

Les organisations de la société civile ont mis en avant des interventions prometteuses et ont encouragé les partenaires à octroyer en priorité des financements aux organisations dirigées par les pays du Sud et par les jeunes dans le cadre du programme de localisation plus large.

Les partenaires multilatéraux, tels que le Partenariat mondial pour l'éducation, l'UNESCO, l'UNICEF, l'Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale, ont expliqué comment ils pouvaient faire avancer ce programme grâce à un appui technique permettant de promouvoir l'égalité des genres, un soutien au niveau du système et des financements.

Et certains bailleurs de fonds bilatéraux se sont engagés à s’assurer que leurs investissements dans l'éducation soient examinés afin de trouver des moyens de rendre les écoles plus sûres.

Toutefois, il est certain que d’importantes lacunes dans les connaissances subsistent sur la manière d'assurer la sécurité de toutes les filles et de tous les garçons, quels que soient l’endroit où ils apprennent et la manière dont ils apprennent, et ces lacunes doivent être comblées.

Nous devons profiter de l’occasion pour prendre rapidement des mesures coordonnées et durables destinées à assurer la sécurité des enfants à l'école

Il existe peu de domaines pour lesquels la collaboration intersectorielle est plus importante pour réussir : la Safe to Learn coalition, le groupe de travail pour mettre fin à la violence basée sur le genre en milieu scolaire et la Coalition for Good Schools rassemblent des secteurs clés et permettent aux principaux acteurs de l'éducation de lutter contre la violence, notamment par le biais d'une collaboration intersectorielle.

Ces partenariats recueillent et partagent des données probantes et des stratégies d'intervention essentielles.

En travaillant en collaboration, nous voulons nous appuyer sur ces efforts, renforcer la motivation et collecter des fonds pour mettre fin à la violence en milieu scolaire.

Des plans et des opportunités sont en cours pour 2024 pour profiter des moments clés, tels que le Forum mondial de l'éducation, le Sommet de l’avenir, la Réunion mondiale sur l'éducation de l'UNESCO et la toute première conférence ministérielle mondiale sur l'élimination de la violence contre les enfants, pour mettre en avant ce sujet sur la scène internationale de l'éducation et du développement.

La réunion de haut niveau, qui a récemment été organisée à Wilton Park, a rassemblé des gouvernements, des institutions multilatérales, des fondations, la société civile, des jeunes et des chercheurs pour lancer une conversation intersectorielle sur les priorités et les engagements visant à mettre fin à la violence en milieu scolaire.

Grâce au dialogue, au partage de données probantes et d'expériences, et aux déclarations d'engagement, nous avons réalisé des progrès importants pour atteindre notre objectif qui consiste à mettre fin à la violence dans et par l'éducation. Mais le véritable travail dans les communautés et les écoles à travers le monde doit s'intensifier pour pouvoir produire des résultats rapidement.

Mettre fin à la violence à l’intérieur et aux abords des écoles pour tous les enfants du monde constitue le fondement sur lequel nous pouvons bâtir un avenir fondé sur l'égalité, le respect mutuel et la paix pour chaque enfant. S'il faut tout un village pour élever un enfant, il faudra que toute la communauté internationale s'engage délibérément à garantir la sécurité des enfants.

À la suite de la réunion de Wilton Park, nous avons la responsabilité de veiller à ce que cet engagement et cet élan perdurent pendant que nous allons de l'avant et que nous continuons à chercher à résoudre ce problème complexe et profondément enraciné.

Chaque enfant doit pouvoir aller à l’école et apprendre en toute sécurité.

Ayesha Siddika, GPE youth leader, Bangladesh

« L'éducation permet de lutter contre les normes sociales, les normes de genre, les comportements et les stéréotypes discriminatoires qui sont à l'origine de la violence. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir où chaque enfant peut vivre en sécurité et où la violence n'a pas sa place. »

Ayesha Siddika
Jeune leader du GPE au Bangladesh

Ce blog a également été publié par le Center for Global Development.

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A lack of legal children's protection shows a general "culture of violence" within a society, says Austrian peace researcher Franz Jedlicka ("Culture of violence scale"). And I think he is right.

Irene

To further create and secure a violent free in our school day to day moral instruction must be incubated in our pupils by our teachers.

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