Cet article est le 10ème d'une série de blogs publiés en 2020 dans le cadre d'une collaboration entre l'Association pour le développement de l'éducation en Afrique (ADEA) et le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE).
La Journée mondiale des enseignant(e)s, est célébrée le 5 octobre de chaque année pour commémorer la signature de la recommandation de l’UNESCO/OIT de 1966 sur la condition des enseignants. Placées sous le thème « Enseignants : leaders en temps de crise et faconneurs d’avenir », les commémorations de cette année se déroulent dans un monde complètement transformé par la pandémie de COVID-19.
En cette Journée mondiale des enseignant(e)s, prenons un moment pour reconnaître les efforts considérables déployés par ces derniers dans le renforcement de la résilience et le façonnement de l'avenir de l'éducation en cette période de profonds boulversements et de grandes perturbations.
S’adapter aux nouvelles conditions d'enseignement pendant la crise
La pandémie de COVID-19 a gravement perturbé l'offre en matière d'enseignement primaire et secondaire en Afrique. Plus de 250 millions d'enfants en Afrique ne sont scolarisés ni dans le primaire, ni dans le secondaire. Dans de nombreux pays, les mesures de confinement mises en œuvre pour freiner la propagation du virus ont eu comme conséquences la fermeture de nombreuses écoles et l’incapacité d'accueillir les apprenants.
Alors que nombre d’écoles ont mis en place des pratiques d'apprentissage à distance pour assurer la continuité de l'apprentissage pendant la période de confinement, de nombreux enfants (notamment dans les zones rurales et les plus pauvres) n'avaient pas accès aux outils et à la connexion Internet nécessaires pour leur assurer un apprentissage à distance.
Dans de nombreux cas, les enseignants ont fait de leur mieux pour surmonter ces difficultés, en enregistrant les leçons diffusées à la télévision ou à la radio, en communiquant avec leurs élèves par téléphone, en organisant des discussions par téléphones pour répondre aux questions de leurs élèves, et en rendant même parfois visite à ceux d’entre eux vivant dans des régions éloignées.
Toutefois, la pénurie d'enseignants complique les choses. Selon une étude de l'UNESCO (2016), près de 69 millions de nouveaux enseignants sont nécessaires pour que l’on puisse atteindre l’objectif d’un enseignement primaire et secondaire universel d’ici 2030. En Afrique subsaharienne, 70 % des pays sont confrontés à une pénurie d'enseignants dans le primaire (au niveau du secondaire, ce chiffre s'élève à 90 %).
Les enseignants sont indispensables pour assurer une éducation de qualité pour tous et pour la réalisation de l'objectif de développement durable (ODD) N°4 des Nations Unies qui vise à assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et à promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie, ainsi que de l’ODD 5 qui vise à parvenir à l'égalité des sexes et à autonomiser toutes les femmes et les filles.